Travailler, oui, être respecté comme des hommes et des femmes, aussi !
Une société chargée des inventaires contracte avec une grande enseigne de sports à Lannion pour un inventaire mardi 25 mars 2008 ; elle recrute une centaine d'étudiants via 3 agences d'intérim dont l'une s'adresse notamment à l'IUT de Lannion, vivier facile de main d'œuvre temporaire ; celui-ci en effet transfère l'offre d'emploi par courriel à ses étudiants. Ils répondent et se présentent à la porte du magasin à l'heure fixée : 19h15, sans manteau car l'annonce précisait « pas de vestiaire » . Surprise : il faut attendre dans le froid jusqu'à 20h, car la mission ne démarre qu'à 19h45, le RV plus tôt était destiné à « compter » les vacataires qui ne seront pas payés pour ce moment, et à remettre les contrats qui n'avaient pas été envoyés auparavant ! Les étudiants découvrent donc sur place que la durée de la mission est imprévisible (ce sera de « 19h45 à 22h45 ou 19h45 à 01h45 en horaire variable » ! !) et qu'ils seront payés non pas au tarif de nuit mais au tarif de jour : 8,44 euros par heure. Au bout d'une heure de travail, une étudiante souhaite boire de l'eau : « non, ce ne sera possible qu'au bout de 2 heures » . Une autre souhaite aller aux toilettes : il faut demander l'autorisation au chef de zone et être accompagné. Durant 5 heures, de nuit, sans la moindre pause ni repos compensateur, les étudiants qui ont tenu jusqu'au bout (beaucoup ont « disparu » avant la fin), ont compté des milliers d'articles après le discours d'introduction bien senti : « Vous ne parlez pas entre vous ou vous êtes virés : la Star Ac c'était hier, ici vous ne connaissez rien ; une erreur de comptage, c'est possible, deux erreurs : vous êtes viré… » Quel est ce traitement, où chaque société essaie jusqu'à l'indignité de compresser le coût du travail et de son organisation ? ! Remettons l'homme au centre !