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François II
François II
- Communiqué de presse -
Les Bretons dans l'alliance anglaise
Dans l'histoire de France, il est coutumier de présenter l'Angleterre comme notre "pire ennemie", ou notre "ennemie héréditaire". Cela n'est tout à fait vrai pour nous Bretons, qui, au cours
Par marc Patay Lejean pour ABP le 28/10/13 14:04

Dans l'histoire de France, il est coutumier de présenter l'Angleterre comme notre "pire ennemie", ou notre "ennemie héréditaire". Cela n'est tout à fait vrai pour nous Bretons, qui, au cours des siècles, avons souvent noué des alliances avec Albion et ½uvré afin d'aider quelques prétendants à saisir la couronne britannique, en dépit des intérêts français qui n'étaient pas nécessairement les nôtres.

Certes, les Anglo-Saxons furent honnis à juste titre par nos chroniqueurs anciens, Gildas, Geoffroy de Monmouth, Pierre Le Baud, Alain Bouchard … car après la trahison de Vortigern, alias saint Gunthiern selon Léon Fleuriot, ces païens s'introduisent dans l'île de Bretagne, et s'y taillent une nation avec l'aide opportune des Pictes et des Scots, nos cousins celtes ! qui venaient d'Irlande. Malgré le courage d'Uther Pendragon, d'Arthur, d'Ambrosius Aurélianus, alias Riothyme, le Merlin de la légende; ces figures réelles ou semi-légendaires, qui toutes foulèrent aussi le sol d'Armorique, rien ne put contenir l'émigration continue de ces Germains prolifiques et les Bretons durent essaimer chez des peuples amis outre-manche, ou retraiter plus à l'ouest comme le firent aussi les Francs sur le continent et la plupart des peuples germains tout au long de l'Empire (Vandales, Wisigoth, etc).

Mais les Bretons de la diaspora revinrent en 1066 en Grande-Bretagne et prirent leur revanche sur ces Saxons et ces Angles de sinistre mémoire, se réappropriant et leur confisquant, avec l'aide de Guillaume de Normandie, fiefs et charges dans leur ancienne patrie et contribuant à fonder ou refonder, car certains des leurs n'étaient jamais partis (notes), le peuple britannique. Ce grand peuple dont ils furent une composante, il n'avait plus beaucoup de raisons de le haïr. D'ailleurs avant cela, c'est à la cour du roi anglo-saxon, Athelstan, qu'Alain Barbetorte prépara son retour victorieux en 936, boutant les Normands hors de notre petite Bretagne.

Ces Bretons d'Angleterre furent impliqués dans les conflits de succession, à l'époque d'Henri I, de Mathilde l'Empresse et de son fils, Henri II Plantagenet qu'ils aidèrent, Brian Fitzcount (notes), notamment, à accéder au pouvoir.

Lors de la guerre de Cent ans, les Bretons du continent fournirent les meilleurs connétables du royaume de France, et s'ils tergiversèrent souvent durant ce conflit interminable, il leur suffit de jeter leur épée dans la balance pour sceller la victoire du parti qu'ils avaient choisi.

Voici quelques exemples de l'intervention des Bretons dans les affaires anglaises.

Henry de Lancastre, 1367-1413, le futur Henry IV, opposé au roi Richard II, dut se réfugier quelques années en France. Là il reçoit le soutien du duc de Bretagne. En 1399, il débarque secrètement dans le Yorkshire et vainc le roi Richard II, qui abdique.

En 1386, "le duc de Lancastre remonta sur ses vaisseaux … des capitaines bretons firent partie du voyage", Bertrand d'Argentré

"De Port le Blanc, une baie de Bretagne, j'ai reçu avis que Harry (Henry de Lancastre) … équipé(s) par le duc de Bretagne, avec huit grands vaisseaux et 3000 hommes de guerre, se rendent ici en toute diligence", Richard II, Acte II, scène 1, Shakespeare.

"La même année (1393) le duc (Jean IV) équipa une flotte de navires au Morbihan et y mit des soldats et munitions qu'il donna au duc de Lancastre son neveu, lequel au moyen de ce secours conquit le Royaume d'Angleterre", Albert Le Grand.

En Angleterre, la Guerre des deux roses (1455–1485) opposa la maison d'York à celle de Lancastre, soit Edward IV (1442-1483) contre Henri VI. A la même époque, se forma en France la Ligue du Bien Public (1465) dans laquelle s'associèrent la Bourgogne avec Charles le Téméraire et la Bretagne avec François II, afin de contrer les menées centralistes du roi Louis XI. Henri VI recevant le soutien de la France, Edward trouva naturellement refuge et secours auprès des Bourguignons et de leurs alliés bretons. C'est Edward IV qui l'emporta et devint roi d'Angleterre en 1461. En 1465 : par le traité de Caen, Louis XI fit la paix avec le duc François II de Bretagne.

"William Neville, lord amiral en 1462, patrouillait dans la Manche mais, distrait par les activités navales des Bretons et des Bourguignons, il laissa passer Edward IV vers l'Angleterre". Encyclopedia of the Wars of the Roses par John A. Wagner.

"Pendant que le roi (Louis XI) suivait avec tant de patience ses projets contre le duc de Bourgogne, et travaillait à l'entourer peu à peu d'embarras et de périls, ce prince (le duc) veillait uniquement à empêcher l'entreprise du comte de Warwick (Richard Neville); il n'avait plus le secours des vaisseaux bretons. Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, par M. de Barante.

En effet Warwick le "faiseur de rois" avait pris fait et cause pour Henri VI avec l'aide de la France.

"En juin 1470, à Amboise, Louis XI donnait l'ordre de faire accompagner Warwick en Angleterre par une escorte française car il craignait qu'une force conjointe de Bourguignons et de Bretons n'entre en guerre contre lui", La politique navale des ducs de Bourgogne: 1384-1482 par Jacques Paviot.

A l'avènement d'Edouard IV, le jeune Henry Tudor, futur Henry VII, 1457-1509 s'enfuit en Bretagne. À la cathédrale de Rennes, le jour de Noël 1483, Henry promit d'épouser la fille aînée d'Édouard IV, et il "déclara publiquement sa détermination à saisir la couronne britannique". Il tenta de débarquer en Angleterre et "Cette première expédition fut financée par François II, duc de Bretagne, à hauteur de 10 000 couronnes, 15 vaisseaux et 5000 hommes", Norman Longmate, Defending the Island. Il réussit ultérieurement à saisir le pouvoir et, en 1485, devint Henry VII d'Angleterre.

Notes :

• Par exemple Radulfus Anglicus, Raoul l'Anglais, le premier seigneur connu de Gaël dans l'évêché d'Alet. Il apparait sous le nom de Radulfus Anglicus dans un document breton des environs de 1031, durant le règne en Angleterre de Hardecanute, fils de Cnut le Danois. Les témoignages le concernant après 1042, nous le montrent comme ayant été un membre influant de l'entourage d'Edouard le Confesseur. Les terres que possédait Raoul étaient situées en Est-Anglie, région comprenant les comtés d'Essex, de Suffolk, de Norfolk et d'une partie du Lincolnshire. Raoul apporta son soutien à Guillaume de Normandie. Keats-Rohan

Brien FitzCount, seigneur de Wallingford, fils naturel d'Alain Fergant, duc de Bretagne, très estimé d'Henri I et l'un des plus riches barons, prend le parti de l'impératrice Mathilde, ainsi que les seigneurs de Monmouth, descendants de Baderon d'Epiniac et de La Boussac de Dol.

Cet article a fait l'objet de 1028 lectures.
logo Informaticien, marié, aime l'écriture (prose poétique, essais, traduction), la langue bretonne, l'histoire, de la Bretagne en particulier, etc
Vos 4 commentaires
raymond COANTIC Le Lundi 28 octobre 2013 19:04
Les ANGLAIS sont nos meilleurs amis.
I LOVE ENGLAND .
I WISH I WERE ENGLISH RATHER THAN FRENCH
I'm a BRETON ENGLISH
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Michel Floch Le Mardi 29 octobre 2013 17:09
Henry Tudor séjourna au Conquet et fut le dernier roi à parler breton.
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PIERRE CAMARET Le Dimanche 3 novembre 2013 03:18
Henry TUDOR , comme le nom l'indique etait un Gallois
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SPERED DIEUB Le Lundi 25 novembre 2013 10:33
Demat
Je ne comprends pas que votre dernier communiqué sur l'histoire des bonnets rouges a été supprimé ,y a t-il une explication car je l'avais envoyé à beaucoup d'amis
cordialement
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