Suite au naufrage du cargo TK Bremen, une cinquantaine de personnes a participé au rassemblement du collectif Trawalc'h, jeudi 22 décembre devant la Préfecture du Morbihan, pour dénoncer la culpabilité de l’État français dans cette catastrophe.
Nous devons affronter l'absence de politique maritime de l’État, la fuite en avant financière, le centralisme politique et économique de la France qui ne nous laisse aucune marge de manoeuvre quand, parallèlement, la Bretagne se voit interdite de répondre à ses propres intérêts.
Pour preuve de cette absence de politique de l’État, l'accueil fait à tout navire poubelle de faire étape dans nos ports ou de croiser aux abords de la Bretagne. Plus encore, il n'y a qu'à constater le défaut d'application du peu de règles claires mises en place laborieusement après chaque catastrophe en mer (Torrey Canyon, Amoco Cadiz, Erika, Prestige...), l'impossibilité de disposer d'un remorqueur qui aurait permis de répondre à l'urgence, le démontage du navire confié à une société néerlandaise...
La question est politique. N'en déplaise au Collectif vigilance citoyenne qui a fait part publiquement de son rejet de notre mobilisation. Alors même que nombre d'entre nous a participé aux actions à Erdeven, ce comité citoyen nous salit dans sa communication aux médias, en n'hésitant pas à créer des amalgames. Ils censurent même les tentatives d'échanges sur leurs forums internet. Quelle drôle de conception de la démocratie ! Ce terme galvaudé de « citoyen » , très en vogue dans les milieux écolos bobos, prend alors tout son sens : il s'agit bien d'individus assujettis au système.
Or, nous n'étions peut-être pas nombreux à ce rassemblement mais nous parlons de vrais problèmes, qui nous sortiront des catastrophes écologiques à répétition sur notre littoral. Notre vigilance à nous ne se limitera pas à jouer les garde-côtes : nous ne voulons pas servir de paillasson ni de poubelle à un État qui pompe nos ressources humaines et financières et dont les intérêts ne sont pas les nôtres.
Nous sommes droits et dignes, nous savons d'où viennent les problèmes et nous savons quel chemin prendre pour les résoudre.
Le message est déjà entendu, des professionnels de la mer nous rejoignent.
Pour Trawalc'h, Bertrand Deléon