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- Présentation de livre -
Histoire du breton écrit
On s'imagine que ce livre va ressortir les écrits du Moyen âge, les vitae de saints et les pièces de théâtre de parvis, mais non, les recherches du professeur, linguiste et écrivain Francis Favereau vont bien plus loin.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 3/10/22 17:25

On imaginait que l'auteur allait se contenter de ressortir les écrits du Moyen-Âge, les vitae de saints et les pièces de théâtre de parvis d'église, ou le fameux Catholicon, l'emblématique dictionnaire trilingue. Mais non, l'auteur, le professeur, linguiste et écrivain Francis Favereau va bien plus loin. Il répertorie tout : la moindre épitaphe, le moindre glyphe sur les pierre tombales ou les panneaux de bois des églises, mais aussi les toponymes, les patronymes, et les notes en breton dans les cartulaires en latin voire dans un traité de médecine en latin conservé à l'université de Leyden en Hollande.

Notre littérature orale a existé, les lais auraient pu être les fondements d'une littérature écrite de premier plan

Qui n'a entendu dire que le breton était une langue orale, paysanne, populaire, que sais-je encore ? Elle l'est effectivement ou l'a été parfois, selon la période. Mais, aussi loin que l'on remonte dans le temps, jusqu'aux siècles obscurs - peut-être même jusqu'avant notre ère pour le celtique commun - le breton, dit armoricain ou de Petite Bretagne, s'est plus ou moins écrit dès les origines, vers les années 500 après la fin de l'empire romain. Francis Favereau recense et présente les nombreuses traces d'écriture qui parsèment l'histoire jusqu'au XVIIIe siècle : rares pierres ou poutres gravée, gloses des manuscrits latins, poèmes épars. Vient ensuite une période de plus grande abondance, vies de saints, pièces de théâtres, dictionnaires, multiples créations littéraires, œuvres de clercs et de lettrés, qui ont porté cette langue écrite, parfois savante, jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. On peut désormais l’affirmer, la littérature bretonne contemporaine peut s’appuyer sur une tradition millénaire. (Skol Vreizh)

Les lais étaient des chants, souvent épiques, une poésie de trouvères et de bardes. Le mot correspond à l'allemand lied et à l'irlandais laid. Il y en aurait eu plus de soixante-dix.

Reste-t-il des lais écrits en breton ? C'est le sujet du chapitre 9 page 30. Les nombreuses traductions de Marie de France commencent souvent par « Encore un lai qui nous vient des Bretons » . C'est clair et incontesté. Marie de France dont on ne connaît pas le vrai nom, a pu être bretonne bilingue. La disparition des originaux écrits en breton, ces joyaux de la poésie bretonne, une oeuvre unique, est aussi désastreuse que le fut la défaite de Saint-Aubin-du Cormier. Ils sont pour beaucoup à l'origine des romans de la Table Ronde qui se sont greffés à la fois sur des gestes de chevalerie et sur un héritage de la mythologie celtique.

La foi religieuse anime la littérature bretonne du 16e siècle

Au 16e siècle, ce sont les mystères, ces pièces de théâtre que l'on joue sur les parvis des églises comme "le Grand mystère de Jésus". Ce sont aussi les vitae ou buhez santez, les vies de saints bretons qui vont faire vivre le livre en breton qui prend son essor avec le début de l'imprimerie. La Vie de sainte Nonne avec 2080 vers écrits en moyen-breton, celle de sainte Barbe, celle de saint Guénolé, préfigurent le best-seller Buhez ar Zent (1752) et la version en français d'Albert Le Grand (1637).

Le 16e siècle, c'est aussi la sortie du Catholicon, un dictionnaire latin-breton-français, qui serait le premier dictionnaire trilingue publié en Europe (1499). Pour bien comprendre la rareté d'autres écrits profanes, il faut prendre en compte l'importance du contrôle des publications par l'église catholique au début de l'imprimerie.

Le livre va jusqu'au 18e siècle avec les décrets de la convention publiés en breton et placardés sur les murs de tous les villes et villages bretons.

Voir aussi sur le même sujet : Francis Favereau, littérature bretonne
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logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 1 commentaires
Naon-e-dad Le Mardi 4 octobre 2022 11:27
War ar gollo ez eus un istitl e brezhoneg. Rak-se e teu din ar goulenn-mañ: daoust ha divyezhek eo al levr-mañ pe n'eo ket?
.
L'ouvrage est sous-tiré en breton (sur la couverture). S'agit-il d'un livre bilingue ou est-il publié en français seulement ?
.
Piv a c'hellfe respont? Qui pourrait répondre?
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