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- Musique -
Gilles Servat. 40 ans de succès : Double CD live + DVD. Sortie nationale 21 juin 2010 à Wagram
Depuis 40 ans Gilles Servat chante et le public chante avec lui, parfois en Choeur, et surtout avec le Coeur, qu'ils soient 80 en cabaret, 60.000 au Stade de France en 2002, ou 15.000 à Bercy en mars dernier. Gilles chante, de tout son corps, la scène est son territoire où la tranquillité de la confiance s'établit.
Par Patricia Téglia pour aoura le 18/06/10 18:08

Depuis 40 ans Gilles Servat chante et le public chante avec lui, parfois en Choeur, et surtout avec le Coeur, qu'ils soient 80 en cabaret, 60 000 au Stade de France en 2002, ou 15 000 à Bercy en mars dernier. Gilles chante, de tout son corps, la scène est son territoire où la tranquillité de la confiance s'établit.

Qui eut dit que Servat serait tellement présent aujourd'hui ? Il n'y a pas deux comme lui pour chanter de sa bonne voix chaude les douceurs de l'Île de Groix, les Ailes du moulin de Guérande, les brumes, les rocs et les genêts.

Au fond c'est la Bretagne qui est venue à Servat, elle l'a attrapé en douceur dans les filets d'une enfance au Croisic, et lui très tôt délaissant des études aux Beaux Arts, l'a bercée de ses premières chansons.

Chanteur, écrivain, acteur, sculpteur, peintre, Breton dans l'âme, humain jusqu'au bout des ongles, Gilles Servat est devenu un monument incontournable de notre paysage musical.

Quarante ans que ça dure. Quarante ans pendant lesquels il a beaucoup appris sur sa propre voix. Elle joua au début sur l'énergie, la volonté de convaincre, la force de la protestation. Tout est encore là mais s'affirme de plus en plus, la ligne mélodique de l'ardente mélancolie, qui, c'est vrai, habite son répertoire depuis toujours par touches légères, comme soupirs entre impatiences, chants d'amour entre colères nés de la fraternité avec toutes sortes d'opprimés.

Il y eut les torrents de « La Blanche Hermine » et de « L'Hirondelle » en même temps que les hymnes aux « êtres beaux » et à ceux qui descendent le fleuve amour.

L'apprentissage – du côté de ses vingt ans et entre L'Île de Groix et Montparnasse – de la langue bretonne fut pour beaucoup, j'en suis persuadé, dans cet éclectisme, dans cette façon directe de dire le monde qu'on a sous les yeux et ce courage d'appréhender l'univers par le chant profond, tellement celtique. Ce fut pour Gilles la découverte d'un grand défi à relever et qui serait une des passions de la vie. Il n'était pas le seul.

Derrière le barde Glenmor, un courant naissait avec de nombreux groupes musicaux et chanteurs portés par la vague du Folk Song et dont certains atteignirent la grande audience : les Servat, Stivell, Tri Yann furent alors les grands semeurs de l'identité culturelle de leur Bretagne à travers l'hexagone et au-delà.

Gilles Servat incarne parfaitement le Breton d'aujourd'hui, amoureux fidèle de sa terre, ouvert plus que jamais sur le monde, ennemi de toutes les manifestations de la barbarie jusque dans ses formes invisibles à l'œil nu.

Il a enregistré 25 albums dont 6 ont été sacrés disques d'or et 1 obtint le Grand Prix de l'Académie Charles Cros.

Dans cet album Gilles Servat nous offre ses plus beaux succès, 40 ans d'amour avec le public.

Pour la première fois réunies les chansons emblématiques du plus authentique des chanteurs bretons : 2 CD regroupant les hymnes intemporels de ce Breton dans l'âme, 1 DVD d'un concert inédit de plus d'une heure, 1 livret de photos et textes autour du chanteur breton.

« Nantes, Pornic, Saint-Aignan de Grand Lieu, Fay de Bretagne, sont les berceaux de ma famille. Mes parents sont nés à Nantes et mon grand-père fut même le fondateur d'un journal nommé “Le Réveil de la Loire-Inférieure”. Il faut croire qu'elle était déjà réveillée, le journal fit faillite.

Si ma famille est nantaise, mon nom est occitan, pour préciser, ariégeois. Il me vient d'un arrière grand-père montreur d'ours des Pyrénées, venu s'échouer au bord de la Loire. Son surnom était Carrache, ce qui signifie carré au propre et au figuré. Si l'on veut chercher dans l'atavisme les origines de mes quelques talents artistiques, c'est sans doute du côté du montreur d'ours qu'il faut aller. J'ai eu aussi un trisaïeul violoneux à Saint-Aignan, mon grand-père maternel peignait de très belles aquarelles et mon oncle a failli faire du cinéma... Mes parents se marièrent à Sainte-Reine de Bretagne, où mon grand-père avait une briquetterie. Est-ce un signe ? L'instituteur de ma mère était le père de René-Guy Cadou, l'un des plus grands poètes de ce temps.

Après de longues tribulations au cours desquelles mes deux frères aînés naquirent à Boulogne-Billancourt, mon père trouva du travail à Tarbes. Et c'est là que j'ai commencé à développer ma voix, le 1er février 1945, à la fin de la guerre, ce qui poussa ma mère à se venger sur moi des privations qu'elle avait dû imposer à mes frères. Je pris très vite un poids dont j'ai maintenant toutes les peines à me défaire.

Ma naissance marqua la fin de l'époque tarbaise de ma famille. A cinq mois je découvrais Nantes et son pont transbordeur, sous lequel mon parrain était passé en avion vingt ans plus tôt. A un an, c'est Cholet qui m'accueillait en son sein palpitant. J'y suis resté jusqu'au bac philo, que j'obtins à la grande surprise de mes parents. Vous qui cherchez dans l'enfance déchirée les prémices de l'art, excusez-moi. La mienne fut belle, heureuse, j'aimais mon papa et ma maman et c'était réciproque. Nous habitions aux lisières de la ville, dans une caserne désaffectée, louée aux civils. Dans mon école, fils de paysans, de gendarmes, d'employés municipaux, d'ouvriers, de cadres, se mélangeaient à la satisfaction générale. Les pauvres enfants de la bourgeoisie choletaise ne venaient pas là. C'était une école laïque ! Je les ai un peu côtoyés, plus tard, au lycée. Nous passions nos vacances au Croisic, où habitaient mes grands-parents ; et c'est là, au club des frégates de Port-Lin, que j'ai connu mes premiers émois océaniques.

Après le bac philo, je quittai Cholet pour entrer aux Beaux Arts à Angers. Je me souviens encore avec émotion de mon départ et de tous les mouchoirs qu'on agitait dans la gare. J'ai beaucoup aimé ces études à Angers. Je faisais sculpture, peinture, gravure. J'écoutais Léo Ferré, Brassens, Ferré, Brel, Ferré, Hugues Auffray chante Bob Dylan et Léo Ferré. La chaleur montait pendant ces années merveilleuses qui s'achevèrent en mai-juin 68. Enfin le fond bousculait la forme !

Cela entraîna pour moi un changement radical. Je m'aperçus que je parvenais mieux à exprimer mes idées par le chant que par le dessin, et aussi, qu'un chanteur interprète toujours ses œuvres, alors qu'une peinture, quand c'est vendu, c'est perdu.

Et la chance voulut que, passant par hasard dans un café angevin, je rencontrasse un pauvre Groisillon tombé de son île. Ses paroles magiques me décidèrent à prendre le bateau pour Groix. C'était à Pâques 1969. Ce fut un retour dans l'œuf, une gestation nouvelle et une seconde naissance.

Voilà comment j'en suis venu à chanter, en 1970, dans une époque extraordinaire. Nous étions à la fois mus par une vague déferlante et moteurs de cette vague. A vrai dire, à moins d'avoir des œillères et d'être plus sourd que Ludwig, je ne vois pas comment j'aurais pu faire autre chose que chanter ce que j'ai chanté ».

Gilles Servat

CD1 – Gilles Servat. 40 ans de succès

1 Kalondour

2 Chantez la vie, l'amour et la mort

3 Liberté couleur des feuilles

4 Yawankiz ma bro

5 Eleanor

6 Sur les quais de Dublin

7 Er soudarded zo gùisket é ru

8 Le pays

9 Ar brezhoneg eo ma bro

10 Sur la montagne de Brasparzh

11 Il est des êtres beaux

12 Sous le ciel de cuivre et d'eau

13 Yezhoù bihan

14 Me garje bout

15 La maison d'Irlande

16 Men du

17 Tregont vle zo

18 Au bord du lac Ponchartrain

19 The foggy dew (en duo avec Ronnie Drew)

CD2 – Gilles Servat – 40 ans de Succès

1 Je dors en Bretagne ce soir

2 Me zo ganet e kreiz ar mor

3 Bleuenn

4 Si tu t'en vas

5 Où nous entraîne la haine

6 Île de Groix

7 Dansez la gavotenn

8 Le général des binious

9 Maro eo ma mestrez

10 Blanche et bleue (accompagné par l'Irish Film Orchestra)

11 Madame la colline

12 L'Hirondelle

13 La route de Kemper

14 Le moulin de guérande

15 Bugaleaj nevez

16 Erika, Erika (accompagné par 300 choristes – inédit)

17 La blanche hermine

18 Je vous emporte dans mon cœur

DVD – Gilles Servat. En concert

1 Comme je voudrai

2 Er soudarded zo guisket é ru

3 Le pays

4 To Scots friends

5 Eleanor

6 Où nous entraîne la haine

7 Le moulin de Guérande

8 Erika Erika

9 Maro eo ma mestrez

10 La maison d'Irlande

11 Ar plac'h a garan me

12 L'hirondelle

13 La route de Kemper

Cet article a fait l'objet de 3448 lectures.
Bureau de presse indépendant, créé par Patricia Téglia et installé à Nantes. Résultat d'une expérience de nombreuses d'années au sein du milieu musical à des postes différents. Aoura, comprenez « chercher de l'or » en breton, se met donc au service des orfèvres et leurs pépites. 06 85 11 10 85. patricia[at]aoura.com
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