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Le JO du 6 décembre 1956.
Le JO du 6 décembre 1956.
- Chronique -
Cette année, 60e anniversaire de la partition de la Bretagne par Guy Mollet
La partition de la Bretagne a eu lieu officiellement le 6 décembre 1956 jour de la parution au Journal Officiel de la République d'un décret du 28 novembre 1956. On est sous le gouvernement de Guy Mollet et sous la 4e République.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 1/07/17 20:13

La partition de la Bretagne a eu lieu officiellement le 6 décembre 1956 jour de la parution au Journal Officiel de la République d'un décret du 28 novembre 1956. On est sous le gouvernement de Guy Mollet et sous la 4e République. Le Président de la République est alors l'avocat normand René Coty. Issu du parti radical mais passé à droite, il avait voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940 et fera appel à De Gaulle en 1958.

Le président du Conseil, Guy Mollet, membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), est le chef du Gouvernement et peut gouverner par décret en raison de la guerre d'Algérie. Un pouvoir exceptionnel voté par la Chambre des députés le 2 avril 1955. C'est grâce à ce pouvoir exceptionnel qui tristement rappelle celui de Vichy, que la Bretagne a pu être découpée.

Avant ce décret, il n'y avait ni Pays-de-la-Loire, ni région Bretagne. Depuis 1944 et l'abrogation de tous les décrets du gouvernement de Vichy puis la fin du gouvernement provisoire en 1946. Il est a noté que dans une ordonnance de 1945, le Général De Gaulle avait repris le découpage des régions de Vichy en remplaçant les super préfets par des Commissaires de la république avec seulement quelques modifications mineures dues à la disparition de la ligne de démarcation ou la récupération de l'Alsace et de la Loraine qui avaient été intégrées au reich allemand.

Après le 22 mars 1946, il n'y a officiellement que des départements en France. Les régions n'existaient pas et les super préfectures ou commissaires de régions n'existaient plus. La Bretagne dont parlait la météo et les affiches de la SNCF, comme celle des cartes géographiques de l'école primaire, comprenait toujours la Loire-Atlantique. Elle avait uniquement une dimension géographique comme le Morvan ou le Pays Basque.

Le mot "Pays de la Loire" est utilisé pour la première fois dans un arrêté ministériel du 28 novembre 1956. Il est officialisé dans le décret paru au Journal Officiel du 6 décembre 1956 qui crée les 22 régions de programme économique selon une direction prise l'année précédente par le gouvernement d'Edgar Faure le 30 juin 1955.

Du passé faisons table rase

Le gouvernement de Guy Molet pouvait très bien choisir une Bretagne à 5 départements mais ce fut évité avec soin au nom de soi-disantes considérations faussement économiques comme le montre l'inclusion d'une île, la Corse, dans la région Provence. Une île de cette taille est toujours une entité économique à part. Les consignes qui furent données à Jean Vergeot, commissaire général adjoint au Plan, fut de créer des régions de poids économique et démographique plus ou moins égaux sans aucune considération du passé et des cultures selon l'adage communiste : "du passé faisons table rase" que Guy Mollet avait chanté si souvent quand il chantait "l'international" à la fin de ses meeting de la SFIO. L'idéologie marxiste a toujours été une aubaine pour la république afin de consolider le pouvoir central avec le soi-disant "centralisme démocratique" où le nationalisme des autres est "petit bourgeois" . Cette idéologie, basée sur un certain matérialisme historique , affirme "qu'il n' y a pas de nations avant la révolution française". Du pain béni pour les jacobins !

La chronologie

La chronologie de l'établissement des régions et de leurs limites est parfois source de confusion car elle se fait discrètement par arrêtés et décrets sans aucun débat à la Chambre des députés. On a effectivement affaire à une dictature du gouvernement dans le cadre de la République.

Modifié le 3 juillet

Cet article a fait l'objet de 1345 lectures.
logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 7 commentaires
Lheritier Jakez Le Samedi 1 juillet 2017 11:09
Rajouter qu'au référendum de 1969 :
2 questions avec effets de votes contradictoires ont entrainé un NON au niveau hexagonal.
1/sur le découpage en 22 régions -donc présentant la Bretagne croupion à 4 départements et la région Bidon des PDL avec Loire Atlantique.
2/pour la suppression du Sénat.
Personnellement j'avais voté non principalement à cause de la première question sur les 22 régions,
mais j'aurais voté oui pour la suppression du Sénat.
Nous avions distribué d'ailleurs des tracts aux Fêtes de Cornouailles cette année là et mené une campagne de dénonciation sur Nantes avec une quinzaine de militants bretons de gauche comme du centre droit.
Je voudrais connaître la cartographie des votes des communes bretonnes en 1969 et les positions politiques exprimées ,cette année là?
Cela n'a pas empêché les gouvernements français de poursuivre le renforcement de ces découpages artificiels,mais très politiques:
division de la Bretagne et d'autres ...!
Comme pour l'autre traité ,celui présenté par Giscard d'Estaing, et qui a été rejeté par les votes démocratiques français;les pouvoirs,en place avec leurs relais locaux n'ont pas respecté ce vote.
Alors Elections démocratiques en France...????????????
Respect à 100 % des résultats,je n'y crois plus.
La preuve encore que les référendums orchestrés sont très discutables,
Les votants se positionnent le plus souvent en fonction d'autres éléments.
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An Floc'h Le Samedi 1 juillet 2017 15:30
@Lheritier Jakez
Le Sénat ne devrait pas être supprimé. Il faut cependant créer un "service du Sénat" avec des citoyens tirés au sort, en échange d'un train de vie de sénateur, pour 1 an.
C'est très symbolique mais le mouvement breton doit aussi faire des propositions de ce type pour se faire remarquer et parlant à tous les Français.
Bien sûr, cela peut tout à fait être proposé pour une assemblée bretonne à créer, en parallèle d'une d'élus.
Mais le coché raté par les "régios" avec la Présidentielle indiqué assez clairement que la Bretagne ne devra un éventuel retour à l'autonomie qu'à la suite une crise majeure.
Elle n'est pas morte mais n'a pas la volonté de prendre son destin en main, il y a de quoi être très pessimiste.
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Paul Chérel Le Dimanche 2 juillet 2017 10:52
J'ai hésité un certain moment pour ouvrir et lire cet article : je me demandais s'il était bon ou non de "célébrer" cet anniversaire. En parler me paraissait inutile et sujet à polémiques à l'infini. Finalement, j'ai lu et apprécié ce rappel de la vérité historique qui met un terme à la "Vichycité" de l'événement. Rappelons qu'à cette époque vichyssoise, la France, ou ce qu'il en reste, est divisée en deux : zone occupée et zone nono. La frontière n'est qu'un fait de guerre et d'armistice entre les deux. La Bretagne, dans les manuels scolaires correspond toujours à un massif armoricain dont une des branches s'étend pratiquement jusqu'à Nantes. Il est donc exact que le découpage imbécile est postérieur et uniquement dû à la République, une et non indivisible, mais au contraire divisible comme l'entend Paris. Paris ne sait même pas à quoi lui servent ces morceaux hétéroclites qu'il appelle "Régions". Quant aux "Régionaux" ou "Régionalistes", il serait donc bon qu'ils se posent cette question et proposent/imposent à Paris leur façon de voir. Les découpages renaîtront d'eux mêmes comme correspondant à quelque chose d'évident, indispensable et souhaité unanimement par les peuples et populations concernés. Paul Chérel
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Dr LE MEE Jean Louis Le Dimanche 2 juillet 2017 13:44
Guy MOLLET appartenait au Parti socialiste, non ?
CQFD
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Jacques Le Mercredi 5 juillet 2017 13:54
Ce rappel historique est utile.
Merci à ABP pour l'avoir fait.
Reste que maintenant, c'est clair, la partition comme à terme la disparition de la Bretagne (projet Grand Ouest) est bien un projet étatique de longue date...
La cerise étant que les exécutants furent à chaque fois les Socialistes (ces gens très officiellement ouverts d'esprit et ouvert sur le monde)... ce qui pose une question majeure de la position actuelle du mouvement breton...
Imaginer que le mouvement breton et ses membres reconnaissent leurs erreurs et affirment que c'est bien la République (dans le sens de l'idéologie qui en est faite dans l'Hexagone) qui est le principal problème (une lapalissade au vu des 200 dernières années), je pense qu'on peut rêver....
Les militants bretons, au nom de la pensée unique ( le confort de ne plus avoir à penser), sont devenus les plus fervent défenseurs de la République et du Socialisme, et cela quelque soit leurs idées personnelles en privée...
Peu de chance de voir Kevre breizh, qui n'existe plus aujourd'hui que pour écrire des articles sur le FN, revoir sa position sur ses amitiés au combien douteuse....
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Jack Leguen Le Vendredi 7 juillet 2017 20:53
Depuis 50 ans, les socialistes se sont acharnés pour masquer la vérité historique en l'occurrence que la partition de la Bretagne remonte en 1956 et est l'œuvre de gouvernements socialistes (SFIO). En faisant passer la partition sur le dos Pétain, on montrait du doigt la droite et ainsi on s'assurait du vote des militants bretons pour le deuxième tour des élections .
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Job Le Vendredi 14 juillet 2017 12:56
Je pense qu’Édouard Philippe va bientôt nous arranger cela. Car il est le champion des réunifications et je l'ai entendu il y a quelques jours sur une chaîne de la TNT en parlant de le réunification de la Normandie: " oui la réunification de le Normandie est une très bonne chose , comment imagineriez-vous une Bretagne divisée en deux parties? et bien la Normandie c'est pareil! et toc!!
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