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- Communiqué de presse -
Sur la réunion franco-allemande de Poitiers
Regard sur les élections régionales de 2004 en dehors des frontières bretonnes : un communiqué de l'«Alliance Régionale Flandre-Artois-Hainaut».
pour ABP le 1/11/03 23:11

Un événement d’une portée considérable vient de se produire, et bien curieusement, tous les partis politiques constitués en restent sans voix.

De quoi s’agit-il ? D’un chantier, ouvert depuis un certain temps, la Décentralisation, mais qui, soudainement, débouche de façon parfaitement inattendue, sur quelque chose d’infiniment plus ambitieux : la Régionalisation. Et pour bien faire, ce sont les Allemands, au modèle fédéral éprouvé, que l’on appelle à la rescousse pour nous aider dans la mutation engagée.

La réconciliation Franco-Allemande, et les développements communautaires qui se sont ensuivis, autour du fameux couple ainsi constitué, font de l’Allemagne notre partenaire historique. Pourrons-nous demain nous réjouir qu’il le devienne aussi pour ces grandes espérances que nous entretenons sur la réforme d’institutions vétustes, déroutées de leurs objectifs initiaux, vassalisant nos peuples …L’espoir nous est permis.

Qu’aucun des grands partis nationaux n’apparaisse capable d’émettre quelque opinion que ce soit sur la toute récente rencontre de Poitiers ne nous surprend pas. Ils ne peuvent en effet saisir la portée de cette rencontre révolutionnaire, encalminés qu’ils sont pour la plupart dans une tradition parfaitement étrangère à ce type de questionnement. Par pleine pages pourtant dans la presse, ou dans les médias

audio-visuels, la relation des travaux des 2 journées des lundi 27 et mardi 28 avait inondé nos concitoyens et les partis, déclinant des informations de premier ordre.

Les partis ne se sentent-ils pas concernés par ce chantier, par les espérances que les peuples de France perçoivent dans cette stupéfiante respiration, jamais engagée dans notre pays Leur silence témoigne de leur débâcle.

Il y avait pourtant du beau monde à cette réunion :Pour la France : M. Jean-Pierre Raffarin, Premier Ministre, Les 22 régions françaises étaient représentées, et seize Présidents de Région avaient fait le déplacement. Il est cruel que M. Percheron, Président de la région Nord, peut-être retenu par ailleurs, n’ait pas prioritairement privilégié cet événement capital dans son agenda. Nous e regrettons. Pour l’ Allemagne : M. Schröder, Chancelier. Les Seize Länder étaient représentés, six d’entre eux par leurs Ministres-Présidents respectifs, dont celui de Sarre, avec le chrétien

démocrate Peter Müller, Président de la coordination des Länder pour la coopération culturelle avec la France.

Cet aréopage pouvait-il ne pas plaire à nos formations politiques, qui ne se sont pourtant jamais embarrassées de différentiels politiques pour faire s’adosser au couple franco-allemand, autant que faire se pouvait, leur conduite ( Giscard / Schmidt, Mitterrand/Kohl, Chirac/Schröder…). Certes non.

En vérité, cette rencontre pose clairement le problème suivant : Notre système politico-administratif est à l’agonie, après trois siècles d’enfermement jacobin. Epuisés par l’épreuve à venir, le pouvoir, dans un sursaut de lucidité, fait venir à son chevet les audits, à qui l’on confie généralement dans le monde de l’entreprise l’établissement d’un diagnostic, souvent trop cruel à définir en interne. Les castes d’un pouvoir absolu, technocratique, désincarné, perçoivent

aujourd’hui les limites prévisibles de leur survie. La solution : prétexter de la contribution -gracieuse- de notre grand

voisin pour tenter de contourner les archaïsmes dans lesquels la France est enlisée, et faire ainsi l’économie d’une pensée réformatrice majeure, (incapable à mettre en œuvre de toutes façons, ne serait-ce que du fait des nombreux plans où s’exerce la volonté réformatrice du Gouvernement, qui témoigne d’un certain courage, il faut bien l’admettre).

En habillant la migration qui s’engage ainsi d’une volonté de concourir à l’édification européenne, le gouvernement ne prend pas de risque. Régionalisation, fédéralisme sont deux thèmes qui ont fait irruption dans la sphère publique, et puisqu’ils n’entraînent pas débat dans les Partis d’en haut, il nous paraît tout à fait plaisant d’occuper le terrain.

Aucun Parti ne s’étant prononcé sur tout ceci, nous affichons

clairement notre réel soutien au plan de travail qui s’entreprend, et souhaitons même devancer si possible, et en toute indépendance, les étapes de cette réforme, si elle vient à s’engager réellement. La Région, en tant qu’espace politico-juridique souverain, a bénéficié des éclairages offerts par les congressistes d’outre Rhin, les ministres-Président, eux-mêmes aux commandes de leurs Länder. L’examen des prérogatives spécifiques qui accompagnent le dispositif fédéral chez nos voisins a pour la première fois été entrepris, non sans solennité, dans un cadre décentralisé qui plus est. Les régionalistes, en France, connaissent ces sujets .Le Parlement Ecossais, mis en place voici à peine 3 ans, après 290 années d’annexion de l’Ecosse par la Couronne Britannique, soutenu par une importante mobilisation militante, il est vrai, mais dans une sérénité exemplaire,

L’Assemblée Indépendante Galloise, mis en place également sans que ne se soit jamais exprimée de revendication très assidue en la matière par aucun indigène… (réforme votée à une très courte majorité),

Le Fédéralisme Belge, dont nous connaissons les méandres, résultant d’une Histoire désespérante, attisée par les revanchards de toutes obédiences : les dynasties princières farfelues, les tentatives de récupération à répétition, les revendications hégémoniques…

Le Fédéralisme suisse (4 langues officielles pour un pays de 7.095.000 habitants, l’Allemand (parlé par environ 65 % de la population), le Français par 20%, l’Italien (7.5 %) et le Romanche (0.6 % - 42.000 personnes). Les trois premières langues citées sont les langues officielles de l’administration fédérale. Les cantons de Berne, Fribourg et du Valais sont officiellement reconnus comme bilingues (Français et

Allemand) alors que le canton des Grisons est reconnu comme trilingue (Allemand, Italien et Romanche). Peut-on se demander, en passant, si les Suisses ne sont pas des extra-terrestres, à l’aune du diktat qui impose aux français (60 Millions d’habitants) une langue officielle unique . Le Fédéralisme Allemand, bien sûr, dont on a vu l’immense efficacité voici 13 ans, en 1989, dans la conjugaison des deux entités pareillement mutilées,

La Régionalisation Italienne, articulée sur ces Provinces dont les noms nous sont combien précieux à l’esprit : Toscane, Vénétie, Ombrie, Ligurie… nous faisant patauger misérablement dans des régions « Centre » ou autre « Nord/Pas-de-Calais » ,

L’Espagne enfin avec ses 4 langues officielles, constitutionnellement protégées !… (L'article 3,3 de la constitution espagnole déclare : La richesse des différentes formes de langues de l'Espagne est un héritage

ulturel qui devra faire l'objet d'un respect et d'une protection spéciale.)

Les langues espagnoles officiellement reconnues par les statuts des communautés autonomes sont : l'Euskarien (Pays Basque et Navarre), le Galicien (Galice), le Catalan (Catalogne et îles Baléares) et communauté de Valence où, comme il est écrit dans le dictionnaire de l'Academia Real, cette variété de Catalan s'appelle Valencien.

Ces régionalistes, dont nous sommes, assistent sans voix à leur lente et inexorable asphyxie, chez eux, privés de leur langue maternelle, privés de leurs repères émotionnels ou esthétiques, asservis dans des schémas inhumains dont l’illustration clinique est constituée, en région Nord, par les infinies métastases des villes minières…

Terreau toujours fécond où savent prospérer sans gloire les apparatchiks parachutés, une région entière, prolétarisée, otage des caprices de dynasties politiciennes, pourtant -il y a peu- joyau d’une Bourgogne étincelante, ou d’un espace politique inédit : les XVII provinces, se découvre asservie, ahurie, décervelée. Son déclin social, les interdits décrétés sur sa mémoire, l’éternelle redite d’une frontière franco-belge véritable, ligne Maginot mentale, le travestissement de son identité, et mille autres maux obscurcissent l’avenir d’un exceptionnel pôle de compétences, d’ardeur au travail, de

dignité sociale, de solidarité, autant de traits de notre identité qui se liquéfient pourtant sous nos yeux. Taux de chômage des 2 régions belges frontalières West-Vlaanderen & Hainaut : 3,5%, Taux pour la Région Nord/Pas-de Calais : 13 % .

Si l’on ajoute la fréquence des actes désespérés, des gestes sordides d’une délinquance dont la prévention attendra en vain quelques miettes d’un pactole de 25 millions d’Euros qu’un ministre de l’Intérieur mobilisait hier Jeudi pour s’acheter la complaisance de trafiquants véreux dans la Corse de 290.000 habitants quand nous totalisons 4

millions d’habitants, nous constatons que le bilan est globalement et parfaitement négatif. 20.000 employés migrent chaque jour pour trouver du travail de l’autre

côté de la frontière franco-belge, sans compter l’hémorragie de cerveaux s’embarquant tous les matins dans des rames bondées de TGV, aspirés vers des centre de pouvoir qu’un centralisme aux abois s’emploie à claveter sur Paris.

Le Projet de la Liste « Alliance Régionale Flandre-Artois-Hainaut » devance l’intéressant remue-méninges initié par le Premier Ministre : il est en effet question de mettre en place un manuel franco-allemand commun d’Histoire. Nous saluons cette initiative. Pour sa part, avec des autorités pédagogiques belges ou néerlandaises, l’Alliance Régionale mettra en chantier un manuel d’Histoire plus

respectueux de notre réel passé, porteur d’un destin spécifique. Les névitables prérogatives que recueillera fatalement la Région en matière d’enseignement, quel qu’en soit l’échéance, permettront aux habitants des Pays-Bas du Sud de mieux comprendre leur héritage, les propulsant

dans un avenir plus digne.

Gilles ROQUETTE, Tête de Liste

Conférence de Presse du 31/10 Croix - Alliance Régionale

Flandres-Artois-Hainaut.

B.P. 2 - 59 253 La Gorgue

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