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- Communiqué de presse -
Signalisation bilingue sur les axes départementaux
Signalisation bilingue sur les axes départementaux. Brezhoneg war-raok félicite le Conseil général du Morbihan pour la signalisation bilingue et attend avec impatience les premiers panneaux français/breton.
Par Émile Granville pour Brezhoneg war-raok le 6/06/05 15:31

Communiqué : Redon le 2 juin 2005

Signalisation bilingue sur les axes départementaux. Brezhoneg war-raok félicite le Conseil général du Morbihan pour la signalisation bilingue et attend avec impatience les premiers panneaux français/breton.

L’association Brezhoneg war-raok, association pour la connaissance et la promotion de la langue bretonne en Pays de Redon et de Vilaine félicite le Conseil général du Morbihan pour son choix de panneaux bilingues français/breton sur les routes qui sont de sa compétence.

Conserver l’unité profonde du Morbihan. Le Morbihan a une profonde unité de population et il serait aberrant de vouloir construire un rideau de fer linguistique entre les Morbihannais. La langue bretonne actuelle est l’héritière autant du britonnique insulaire que du celtique armoricain. L’intérêt même du breton moderne dépasse les frontières de la Bretagne puisque l’Europe entière a parlé celtique à l’origine de son histoire… Dans la continuité des Vénètes, s’est constituée ensuite au 6ème siècle l’unité du Bro-Erec, grâce à la victoire de Waroc sur les Francs. Le Bro-Erec allait alors bien à l’est et au sud du Pays de Redon. Redon a fait partie de l’Evêché de Vannes jusqu’à la création des départements et sa culture populaire aujourd’hui s’apparente toujours à celle du Morbihan. Les nombreux noms en Kêr témoignent tous de la présence du breton. Dans certaines communes, comme à Saint-Vincent-sur-Oust, on parlait breton au 16ème siècle, et le curé de Péaule, alors en prison durant la révolution française, devait écrire en breton pour se faire comprendre de ses paroissiens. Est-il incongru de vouloir une signalisation bilingue français/breton quand la plupart des noms de lieux, et souvent les villages de tout un chacun, sont bretons ?

La signalisation bilingue, indispensable pour nos enfants. Mais l’Histoire ne s’arrête pas aux siècles passés. Aujourd’hui, les Bretons et les Bretonnes sont nombreux à vouloir se réapproprier notre vieille langue celtique maintenant rajeunie, et plus généralement, sont solidaires de son avenir. A Redon, par exemple, 12 % des élèves des écoles élémentaires sont scolarisés en classe bilingue breton/français, grâce au dévouement des parents d’élèves des associations Div Yezh et Dihun. Il existe également des sites bilingues à Ploërmel, Josselin, Guégon, Mauron… Questembert a aussi la chance d’avoir un site Diwan. Est-il aberrant de sortir le breton de l’école et d’avoir pour ses enfants, comme ailleurs en Bretagne, des panneaux bilingues breton/français en signe de confiance en l’avenir ? C’est le droit des enfants d’évoluer dans un milieu où la culture bretonne est reconnue que permet ainsi la décision des conseillers généraux du Morbihan. La langue bretonne a été persécutée et la constitution française lui dénie encore tout statut. Aujourd’hui, l’Unesco classe le breton parmi les langues en danger sérieux d’extinction. Seul son enseignement et son utilisation dans la vie publique pourront renverser la tendance.

Les panneaux bilingues profitent à tous. Plusieurs communes de Loire-Atlantique, et en Ille-et-Vilaine, par exemple, la ville de Rennes et de Cesson-Sévigné, ont adopté des panneaux bilingues sans aucun problème. Alors pourquoi pas les communes du Morbihan ? L’entière liberté est laissée aux communes d’adopter avec le nom officiel le nom breton. Le projet du Conseil général concerne uniquement les axes routiers qui sont de sa compétence. Le fait de voir sur un panneau : Vannes/Gwened n’empêche en rien de trouver son chemin, ni ne prive personne de sa francophonité. Alors, où est le problème ? A moins de rester sourd à la demande sociale d’identité ou d’être peut-être simplement anti-breton en Bretagne, tout le monde s’y retrouve, tout le monde est gagnant. Bien évidemment, pour que ce projet d’avenir ait un sens, la signalisation bilingue des axes départementaux doit se faire sur l’ensemble du département du Morbihan. La signalisation bilingue renforce l’attrait touristique et, en même temps, la lisibilité de la Bretagne au niveau européen.

Brezhoneg war-raok, 6 straed ar skolioù/ 6 rue des écoles, 35600 REDON. Postel/ Courriel : brezhoneg-war-raok [at] wanadoo.fr. Pgz/Tél. 02.99.72.20.62.

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