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Jacques Auxiette interrogé sur la réunification bretonne le 5 octobre à l'issue d'une conférence de presse tenue à Paris
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Le président de la région des Pays de la Loire défend bec et ongles son territoire et balaie d'un revers de main la revendication populaire pour le retour de la Loire-Atlantique dans le giron breton
- Interview -
Réunification - « Je ne suis pas l'héritier de Pétain », se défend Jacques Auxiette
Volontiers provocateur à l’idée de la réunification bretonne, Jacques Auxiette a déjà versé dans l’outrance. Interrogé en marge d’un point presse ce matin à Paris, le Président des Pays de la Loire a réagi aux dernières actions de Bretagne Réunie, comme ce rallye automobile achevé aux portes du Château des ducs de Bretagne. « Je ne suis pas l’héritier de Pétain », s’est défendu l’élu socialiste qui a balayé d’un revers de main l’aspiration à une Bretagne retrouvée. Une revendication, à ses yeux, passéiste et loin d’être majoritaire. Cantonnant les relations entre Nantes et la Bretagne « à un moment de l’histoire féodale de la France », il s'est projetté sur l’avenir de ses Pays de la Loire. Interview vérité.
Par Ronan Le Flécher pour ABP le 5/10/09 9:52

Lorsque vient sur la table le sujet de la réunification bretonne, il arrive à Jacques Auxiette de cultiver la provocation et de verser dans l'outrance et le débordement. Ses formules à l'emporte-pièce ont déjà suscité l'embarras de ses amis socialistes. Mais, on ne se refait pas. « Je ne suis pas l'héritier de Pétain » , se défend l'élu qui souffre de la comparaison avec une sombre période du passé.

Réduisant les relations entre Nantes et la Bretagne « à un moment de l'histoire féodale de la France » , le Président des Pays de la Loire persiste à nier l'aspiration majoritaire à une Bretagne Réunie qui comprendrait la Loire-Atlantique. Une revendication selon lui passéiste et loin d'être majoritaire.

Lorsqu'il se sent menacé, Jacques Auxiette s'arqueboute sur ses Pays de la Loire. Tel le capitaine d'un bateau ivre qui tente de colmater les brèches, l'élu ligérien entend « préparer l'avenir » d'une région qui « a une histoire commune avec la Bretagne historique mais aussi avec l'ensemble de l'Europe » . Interview vérité effectuée le 5 octobre à Paris à l'issue d'une conférence de presse sur le procès du pétrolier Erika.

ABP – Une réaction après la manifestation de samedi en faveur de la Bretagne Réunie qui s'est terminée au château des ducs de Bretagne à Nantes ?

Jacques Auxiette - Tout le monde considère qu'il y a une histoire commune entre la Bretagne et Nantes. Moi le premier. Je n'ai nullement contesté cette réalité culturelle, historique ou géographique. C'est lié à un moment de l'histoire féodale de la France. La région des Pays de la Loire a une histoire commune avec la Bretagne historique mais aussi avec l'ensemble de l'Europe.

Comment cela ?

L'Anjou, le roi René, les Plantagenêts ont rayonné au-delà de la Bretagne et de la France. On doit respecter l'Histoire. Et contrairement à ce que l'on dit parfois sur ce sujet, je ne suis pas l'héritier de Pétain. Je suis le Président élu au suffrage universel des Pays de la Loire. Plutôt que se référer sans cesse à l'Histoire, il faut préparer l'avenir.

C'est vous, monsieur Auxiette, qui citez l'histoire. Mais cette question est contemporaine. Regardez la coopération entre Rennes et Nantes qui se renforce. La mobilisation populaire pour la réunification bretonne se fait de plus en plus forte.

C'est vous qui l'affirmez.

Selon vous, c'est une minorité qui aspire au retour de la Loire-Atlantique dans le giron breton ?

Je le crois. Un certain nombre de personnes mettent en avant cet aspect des choses et le présente comme un élément essentiel des préoccupations d'actualité. Je ne le pense pas. Des sujets comme les transports, la recherche ou la sécurité maritime sont susceptible de mobiliser l'ensemble de la population de nos territoires. Et quand je dis territoires, je pense aussi bien à la Bretagne qu'aux Pays de la Loire. Nous développons des relations beaucoup plus étroites sur des sujets d'aujourd'hui. C'est ce que nous faisons très amicalement avec mon collègue Jean-Yves Le Drian.

Le Président Sarkozy pourrait avoir un geste fort d'ici les prochaines régionales de mars 2010. Les Pays de la Loire vivent-ils leurs dernières semaines, leurs dernières heures ?

Écoutez. Moi, je ne prends pas mes ordres chez Sarkozy.

Propos recueillis par Ronan Le Flécher

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