La dernière session fut pour le groupe UMP l'objet d'un motif de satisfaction. La création inattendue d'une septième commission consacrée aux finances et à l'administration générale au sein du Conseil régional donne à Jean-Yves Le Drian l'occasion de témoigner de l'esprit « célibien » dont il se dit si souvent animé. Ainsi, le président de la Région mettrait ses actes en accord avec ses déclarations. Celui qui se présente volontiers comme le chantre du consensus à la bretonne se monterait l'homme d'ouverture qu'il prétend être depuis trois ans. Les bretons apprécieraient sans doute ce geste.
Si l'on considère que l'acte majeur d'une assemblée est le vote du budget, l'UMP se réjouirait qu'entre la suppression de la commission des finances au nom de l'innovation politique en 2004 et son retour au nom du réalisme financier aujourd'hui, la majorité ait aussi le courage d'accorder la présidence de cette nouvelle commission à l'opposition au nom de la transparence démocratique. Cette situation au demeurant n'aurait rien de très choquant puisque, depuis quelques mois, elle existe à l'Assemblée nationale sur des enjeux financiers autrement plus vastes que ceux du Conseil régional de Bretagne.
En avril 2004, Jean-Yves Le Drian affirmait pour justifier la suppression de la commission des finances : « il faut innover » . Alors chiche, innovons enfin ! Dans un esprit d'ouverture, de transparence et surtout de plus grand respect des droits de l'opposition, notre Région s'honorerait d'être la première de France à s'engager dans cette voie du renforcement de la démocratie.