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- Communiqué de presse -
Pour en finir avec les agitateurs
La jeunesse bretonne est inquiète de son avenir, c’est une évidence qui n’aura pas échappé aux observateurs isolés que nous sommes tous. Cette peur justifiée s’est singularisée par une connaissance de l’univers économique global d’un stupéfiant angélisme, soigneusement entretenue par les cadres de l’Éducation nationale,
Par Jean Pierre Stephane pour Bretons en colère le 18/04/06 9:36

La jeunesse bretonne est inquiète de son avenir, c’est une évidence qui n’aura pas échappé aux observateurs isolés que nous sommes tous. Cette peur justifiée s’est singularisée par une connaissance de l’univers économique global d’un stupéfiant angélisme (soigneusement entretenue par les cadres de l’Éducation nationale), puis récupérée par une extrême gauche française en perte de vitesse et une gauche institutionnelle particulièrement atone et désunie avant la dite crise. Le CPE aura été le moyen pour nombre de caciques de se donner l’illusion de l’utilité, de la pertinence, de l’à propos. L’extrême gauche ? Après les pieds-de-grue de la LCR devant les tribunaux en soutien aux bandes insurgées de novembre, c’est celle des petits syndicats non représentatifs qui, sous l’effet d’optique orchestré par les cadreurs de la télévision publique, donne l’impression du nombre derrière quelques dizaines de drapeaux, plan serré à l’appui. Le « grand mouvement social » fut celui de syndicats représentant 8 % des travailleurs, le taux le plus bas d’Europe. De là à dire que leurs intérêts et ceux de la masse des actifs ne concordent pas, ce serait un pas que nous n’oserions tout de même pas franchir… Le programme ? La « suppression des licenciements », « une aide de 800 euros pour chaque étudiant », etc. En bref, la politique de la poussière sous le tapis. Une inondation a-t-elle lieu ? Interdisons l’existence des fleuves ! Les gens sont pauvres, faisons-en des riches ! Syndrome d’une contestation bien sous tous rapports.

En Bretagne, nombre de ces professionnels de l’agitation vivent littéralement du désordre. Spécialistes de l’errance on trouve des « étudiants » de 33 ans occuper à fomenter un grand soir au nom de l’UNEF qui satisfait le Parti Socialiste. « Aimable parrain » qui allongera l’année prochaine une énième pension sous forme de paiement en nature : aides au logement, couverture sociale, locaux… Ces rebelles-là espèrent un jour percer au sein du parti à la façon d’un Bruno Julliard, fils de pontes embourgeoisés du PS français. Il faut faire ses preuves. Pour notre jeunesse prise de cours par l’évidente faillite de tout une culture de l’État providence qui nourrissait l’individu du berceau à la tombe, le choc est d’autant plus brutal. Ils se posent des questions, vocifèrent à juste titre mais voilà qu’une poignée de meneurs entraînés canalisent, cadenassent, menacent et pour finir mènent le jeu, toujours dans une direction : la leur. Les moments les plus croustillant furent à n’en pas douter les « AG » à main levée. On se serait cru du temps du stalinisme rayonnant.

Le temps passe et, avec lui, la réalité revient : les examens, le satisfecit de l’opposition ayant obtenu le scalp du Premier ministre. Qui reste sur sa faim ? La jeunesse. La gauche ultra poursuit. Elle n’est pas de ce monde, elle est dans le cri orgiaque, il faut tout enlever : CNE, Egalité des Chances, Lois sur l’Immigration, Président, voire l’armée et Bush. C’est cette fraction d’agités qui aujourd’hui tente de jouer Octobre Rouge à Nantes et Rennes. De là au cuirassé Potemkine... La jeunesse bretonne s’est fait rouler dans la farine, alors que son mécontentement aurait pu être salutaire, s’il avait posé les vrais questions :

Pourquoi l’affectation de nos jeunes hors de Bretagne dans la fonction publique ?

Pourquoi la différence de financement entre un étudiant breton et un étudiant français de l’ordre de 20 % ?

Pourquoi 25 % des entrants en Université la quittent un an après ?

Pourquoi le « modèle social français » a arbitrairement soustrait des chiffres officiels certaines catégories de demandeurs d’emploi, qui « au lieu des 2.419.000 chômeurs recensés, aboutit à 4.244.000 personnes » (sources communiqué commun de l’ANPE, de l’Éducation nationale, de l’INSEE du 20 mars) soit 15 % de la population active ?

Quel syndicat français a expliqué que le coût de la protection de 5 millions d’actifs de la fonction publique serait précisément l’augmentation des charges au détriment de l’emploi ? On a même vu les cheminots se plaindre et manifester. Rendez-vous compte ces pauvres bougres qui touchent toujours la prime de charbon !

Ces vraies questions n’ont jamais été abordées. On est dans le mimétisme générationnel : on veut « comme ». Quelle société évolue « comme » ? L’évolution suppose l’adaptation ou le déclin. Les surprotégés sont ceux qui dénoncent les conséquences concrètes de leurs avantages acquis, de leurs « statuts ». Les jeunes ne sont pas idiots, ils sont rationnels. C’est pourquoi 75 % d’entre eux ambitionnent d’accéder au statut de fonctionnaire. Après le désir, la réalité : demain cette même jeunesse demandera à ceux qui l’ont une nouvelle fois instrumentalisée « et maintenant, nous devrions payer pour vos retraites ? Vos soins ? Vos avantages ? ». Il y a fort à parier pour que la jeunesse ne se laisse plus abuser pendant encore 10 ans. Finie la guerre contre le « libéralisme », et autres moulins à vent. La richesse ne se partage pas, elle se crée. Il faut donc en conséquence s’opposer aux derniers vestiges de l’agitation politicienne française et des marginaux qui dégradent (aux frais de la collectivité) les instruments du devenir de la jeunesse bretonne. Tous les jeunes Bretons, tant s’en faut, n’ambitionnent pas pour seule et unique voie professionnelle d’être sales, vêtus comme des mendiants et vociférant sous l’effet de substances aussi diverses que variées. Car enfin, à Rennes, ceux qui rêvent de révolution retranchés dans notre faculté, sont les mêmes qui mettaient le centre ville à sac, faisant payer le fruit de leur dérive alcoolique aux habitants.

Si nous nous en laissons compter par ce genre de ratés, ne nous plaignons pas de ce que nos jeunes soient pris en otages : ils sont victimes de notre lâcheté collective.

Pour le Conseil de l’association « Bretons en Colère » Jean-Pierre Stefan, porte parole

Tél. secrétariat : 06 71 78 66 27

Courriel : bretonsencolere [at] wanadoo.fr

Site Internet : (voir le site)