La visite en Bretagne de M. Rhodri Morgan, Premier Ministre gallois, est une bonne chose. L’affirmation à cette occasion par le Président du Conseil Régional que « nous avons beaucoup à apprendre » du pays de Galles en matière de défense de la langue en est une autre, mais c’est aussi l’aveu d’une découverte bien tardive. Ce n’est pas faute de lui avoir dit à maintes reprises que l’Assemblée Nationale galloise avait su élaborer une vraie politique linguistique, ce que la Région Bretagne, sous la direction de M. de Rohan, s’est toujours refusé de faire.
On peut d’ailleurs douter de la sincérité du Président du Conseil Régional, quand on sait qu’il a refusé que la Convention signée avec l’Assemblée Nationale Galloise, rédigée en français, anglais et gallois, le soit aussi en breton. On peut comprendre qu’il est difficile de faire évoluer les autorités de l’enseignement ou de la télévision, encore que la Région se soit montrée bien timorée dans l’élaboration de la Convention Additionnelle au Contrat de plan pour le développement du bilinguisme. On sait aussi de quelle manière M. de Rohan traîne les pieds sur le dossier Diwan.
Mais qu’est-ce qui a empêché le Président de recruter un fonctionnaire bretonnant à la Direction de la Culture ?
Qu’est-ce qui l’a empêché d’introduire au moins un peu de breton dans les publications de la Région ?
Qu’est-ce qui l’a empêché de mettre en place une signalisation bilingue à l’intérieur des locaux du Conseil Régional ?
Et puisque l’exemple gallois enchante tant le Président actuel du Conseil Régional, peut-on lui suggérer un peu plus d’audace et de fermeté pour obtenir du gouvernement une vraie décentralisation et de vrais moyens au service du développement de la Bretagne, comme Tony Blair a su proposer au Pays de Galles.
Jean-Pierre THOMIN
17 janvier 2004