
Vu de Chicago, Angers, Nantes ou Rennes, c'est une même région... C'est ce qu'Emmanuelle Quiniou, directrice générale de l'Agence d'urbanisme de la région angevine répondait à une interview
« Vu de Chicago, Angers, Nantes ou Rennes, c'est une même région… ». C'est ce qu'Emmanuelle Quiniou, directrice générale de l'Agence d'urbanisme de la région angevine répondait à une interview du magazine municipal de la ville d'Angers (Vivre à Angers n° 355) pour justifier de la création du Pôle métropolitain Loire-Bretagne qui regroupe Angers, Nantes, Rennes, Saint-Nazaire et Brest. Ce type de réflexion est pour le moins absurde sinon fait preuve d'une négation totale de l'identité des territoires. Doit-on se positionner sur la réalité régionale en prenant en compte l'avis d'un Américain habitant à plusieurs milliers de kilomètres de chez nous, ou au contraire en prenant en compte les réalités locales et les souhaits de la population en Bretagne ou en Anjou ? Ce n'est pas parce que vu d'Europe, on ne sait pas systématiquement faire la distinction entre un Laotien et un Cambodgien que ces deux États vont souhaiter fusionner pour nos beaux yeux.
Les Pôles métropolitains, une identité commune ?
Les pôles métropolitains sont une nouvelle forme de coopération entre différentes agglomérations institués par la loi sur la réforme territoriale du 16 décembre 2010. Dans ce cadre, plus de 20 projets ont émergé en France, dont celui intitulé Loire-Bretagne. Ces pôles doivent porter un projet de développement équilibré et complémentaire notamment pour l'économie, l'urbanisme et l'aménagement. Lors du lancement de ces pôles à Paris le 5 juillet dernier, trois objectifs principaux ont été énoncés, à savoir la pertinence de l'échelle d'action, l'identité commune et le portage d'un projet de développement commun. La sémantique a toute son importance, notamment au vu du projet Loire-Bretagne qui ne paraît nullement s'inscrire dans ces objectifs ambitieux.
Le pôle métropolitain Loire-Bretagne, un non-sens
On peut légitimement s'interroger sur ce qu'on entend par l'identité commune des villes souhaitant coopérer au sein du pôle métropolitain Loire-Bretagne ? Cet espace découle plus du non-sens que d'une réelle identité commune. Quels sont franchement les liens culturels et historiques que Brest et Angers entretiennent ? Ces deux villes distantes de plus de 370 km sont à plus de 4 h 30 de route. Mais si la réflexion doit être d'ordre économique ou urbanistique, les liens ne sont pas plus évidents. Angers, métropole du Val de Loire, n'a pas beaucoup de rapport avec Brest, dont le slogan est la « métropole océane ». Mais au-delà de l'incohérence se dessinent les plans de la Datar, sortis en 2005 qui voyait déjà dans cette métropole Loire-Bretagne l'embryon du futur rapprochement des régions administratives Bretagne et Pays de la Loire, cassant net toutes possibilités d'une Bretagne à cinq départements. L'organisme aménageur parisien ne s'est jamais vraiment distingué par ses « découpages » cohérents de l'espace hexagonale. Il est vrai qu'il s'est souvent adonné à des charcutages technocratiques rarement appropriés par la population, ni même les élus, souvent peu convaincus.Angers entre deux chaises
Mais le contexte évolue assez rapidement. Du côté breton, l'analyse est sans appel. Une région à 5 départements où Brest, Nantes et Rennes coopèrent, cela est une évidence. Mais du côté angevin, les lignes bougent. À croire que les Bretons inspirent leurs voisins du Val de Loire. En effet, un nouveau pôle est en train de naître entre Angers, Tours et Le Mans, regroupant ainsi des villes qui historiquement ont toujours été proches, dans un espace cohérent qui s'appelle Val de Loire. Alors que dans les études préalables au projet du Grand-Paris, l'Institut d'aménagement et d'urbanisme d'Île-de-France (Les cahiers de l'IAU n° 153) considère la région nantaise comme une simple banlieue parisienne, Nantes et Rennes se posent la question d'une coopération beaucoup plus poussée pour faire contre poids. Dans ce contexte, le maire d'Angers, Jean-Claude Antonini, souhaite coopérer plus avant avec les villes consœurs de Touraine et du Maine, au point de se rallier le chef de file de l'opposition Laurent Gérault, qui déclarait au webzine Villactu.fr en février 2011 se réjouir de l'initiative du maire et « attendre beaucoup de ces nouveaux échanges, la place et l'avenir de l'Agglomération angevine en dépendent, face à l'hégémonie grandissante de l'axe Nantes-Rennes ».
Georges Gontcharoff, spécialiste des questions de démocratie participative, enfonce le clou et émet des sérieux doutes sur la pertinence de certains pôles. Il affirme dans une analyse qu'il fait du rapport du membre du Conseil d'État, Jean-Jacques de Peretti (note n°64 ADELS/UNADEL), que « l'Espace Métropolitain Loire-Bretagne (EMLB) existe, mais ne se transformera peut-être pas en pôle métropolitain. (…) Un pôle métropolitain s'explore entre Tours, Angers et Le Mans. On voit donc qu'Angers est tiraillé entre plusieurs logiques ».
L'espace Loire-Bretagne, opportunité ou menace pour la réunification ?
La constitution des pôles métropolitains permet aujourd'hui d'envisager deux scénarios, même trois. L'un est favorable à la réunification de la Bretagne et l'autre la fait s'éloigner encore un peu plus. Si Angers décide de se rapprocher de Tours et du Mans et que Brest, Nantes, Rennes et Saint-Nazaire s'unissent, on peut imaginer le meilleur pour l'avenir de la Bretagne à 5 départements. Angers retrouvant naturellement le Val de Loire comme espace de coopération, la cohésion régionale s'en trouvera d'autant renforcée. En revanche, si l'acharnement technocratique persiste à construire un territoire difforme et sans identité réelle à travers l'espace Loire-Bretagne, on risque de se trouver dans une situation qui conforte encore plus la constitution d'une région Grand Ouest. Cela anéantirait par la même occasion l'idée d'une Bretagne réunifiée, et ferait peser le risque de disparition pure et simple de la région Bretagne. Un troisième scénario, pas plus réjouissant, pourrait aboutir à un espace réunissant Angers, Brest, Le Mans, Nantes, Rennes, Saint-Nazaire et Tours. Vous avez dit du grand n'importe quoi ?
Commentaires (17)
A ce jour, la belle déclaration n'a débouché sur rien malheureusement et je dirais que c'est même le contraire puisque actuellement il nous explique "le bien fondé" d'une alliance avec les villes bretonnes.
Le problème ici c'est que Angers semble incapable d'envisager l'avenir sans la présence de Nantes...
A ce jour, la belle déclaration n\'a débouché sur rien malheureusement et je dirais que c\'est même le contraire puisque actuellement il nous explique \"le bien fondé\" d\'une alliance avec les villes bretonnes.
Le problème ici c\'est que Angers semble incapable d\'envisager l\'avenir sans la présence de Nantes...
Angers veut Nantes, Tours, Rennes et Le Mans. Vous verrez que Le Mans voudra Caen, Orléans et Rouen en plus, que Tours rajouterez bien Poitiers, Orléans etc etc
Brest là-dedans d'ailleurs n'a que ses yeux pour pleurer, on se demande bien ce qu'elle fait là-dedans. C'est finalement le vrai intrus objectif de l'opération. Cela ne lui rapportera jamais rien.
Au final, comme d'hab' pour départager tout le monde, c'est la logique administrative qui l'emportera, bien que le découpage n'ait été au final souhaité par personne.
C'est donc le point de vue de Rennes et Nantes qui primeront dans le cadre de B4 et PdlL et c'est donc un concept "Loire-Bretagne" (sachant que seule Nantes est traversée par la Loire là-dedans...), en réalité PdlL-Rennes qui se dessine, dans un cadre totalement flasque qui au final ne mènera à aucune réelle coopération et lisibilité à l'étranger, car je doute que beaucoup de monde à l'étranger situe Rennes, Nantes, Angers ou Le Mans.
Personnellement je suis de plus en plus partisan d'une Région Bretagne renforcée ++ . Faire sur B4 ce qui se fera peut-être en Alsace. Fini le Grand-Ouest comme projet politique, + de coopérations urbaines à l'intérieur de ce cadre (Brest et Rennes sur un pied d'égalité), + de poids pour négocier des projets vis à vis de l'Etat et choisir les coopérations adéquats.
On obtiendra pas la réunification au préalable car le shéma actuel ne nous conduira qu'au statut quo avec la création d'une énième structure technocratique "Ouest" au dessus des régions actuelles. C'est franchement tout l'inverse que nous voulons.
Il faut rentrer dans une logique territoriale, des communautés historiques, pas dans une logique DATAR, pseudo-métropoles.
Les métropoles c'est comme les frites Mc Cain, c'est ceux qui en parlent le moins qui en ont le + !!
Si aujourd'hui Aix-la-Chapelle en Allemagne, Liège en Belgique et Maastricht au Pays-Bas peuvent travailler ensemble au sein d'une eurorégion, je ne vois pas le problème pour que Angers en Val-de-Loire et Nantes en Bretagne travaillent également ensemble. Mais si pour ce faire, il faut imposer aux Bretons un Grand Ouest dont ils ne veulent pas, je suis persuadé que ce sera un échec. Les Bretons ne veulent pas perdre leur identité, leur histoire et leur culture dans ce Grand Ouest imposé par la force.
Voir les villes (dites métropolitaines) comme le parangon de l'équilibre territorial pour se plier à une mondialisation annihilante ne fait pas rêver les Bretons. La Bretagne s'est toujours développée de manière équilibrée en respectant les hommes avant toute chose. Elle fonctionne sur un modèle multipolaire où les villes de tailles modestes (Brest, Rennes, Nantes, Quimper, Vannes, St-Malo, St-Nazaire, St-Brieuc...) fonctionnent avec le monde rural environnant.
D'accord avec les propos de Mikael, bien sur qu'il faut coopérer avec Nantes, Rennes ( la Bretagne) mais Angers peut très bien le faire au sein d'une région Val de Loire .
Nous avons aussi en Anjou, notre histoire, notre culture et notre identité (même si elle est moins forte que nos voisins bretons) et je n'ai pas envie de voir Angers perdre sa culture ligérienne en se diluant dans un espace métropolitain qui sera à consonance bretonne.
Il y a une tradition de centralisation administrative dans ses provinces, ce qui fait qu'elles sont toutes concurrentes entre elles et chacune existe certes, mais ne pèse pas grand chose...donc on en arrive à ce concept d'Ouest soit-disant pour peser, mais qui n'a aucun avenir car tout le monde veut être au centre d'un truc aux contours totalement malléable.
Malheureusement Nantes est rentré totalement dans cette logique externe à la Bretagne, Ayrault a inventé une nouvelle province, le Nantou (version occidentale de l'Anjou)...St Nazaire n'existe plus, Nantes n'existe que par et pour elle-même....et j'ai bien peur que le maire de Rennes (originaire de l'Orléanais ou du Maine je ne sais plus bien je crois) ne nous crée une Rennanie.
Bref, l'espace métropolitain "Loire-Bretagne" (où une seule ville est traversé par la Loire !) est une vaste fumisterie....je ne comprends pas l'attitude de Brest à des années-lumières de cette dynamique, qui n'a strictement rien à gagner là-dedans...sans doute faut-il y voir une consigne de Parti.
La politique dans l'Ouest français est totalement phagocyté par les hiérarchies d'appareil, il y a un déficit de Démocratie local évident...nous ne pouvons qu'applaudir l'idée d'un référendum en Alsace bientôt, en espérant que ce soit médiatisé pour que les bretons découvrent qu'il est possible d'avoir de la Démocratie locale dans l'hexagone.
A vous lire , il faut un territoire qui puisse convenir aux nantais, tant pis pour les autres...c\'est assez méprisant pour les voisins.
Je vous rappelle qu\' à Angers nous mélangeons schiste (d’Armorique) avec tuffeau (de Loire -Touraine).
Pourquoi nous laisserions nous \"enfermer\" alors que la tradition de cette province d’Anjou a toujours été de s\'ouvrir aux autres ?
Je vais pratiquer votre humour: chez nous on joue de la veuze pas du biniou...
- c'est un espace cohérent, historiquement et culturellement. Ses habitants s'identifient à elle, ce qui est la base la plus solide pour une région et affirmer un projet de territoire.
- elle atteint largement la masse critique des régions européennes, se situant dans la moyenne haute concernant la population et le PIB (niveau de richesse du territoire). La Bretagne (5 départements) arrive en 31ème position sur 81 régions de France, d'Italie, d'Allemagne et d'Espagne.
- à l'international, la Bretagne est connue en Europe. Son capital sympathie est plutôt bon.
La Bavière ne serait pas une région identifiée et forte si on parlait du Sud Est, la Catalogne, si on parlait du Nord Est et la Lombardie du Nord.
- Économiquement, la Bretagne a su développer un modèle spécifique, qui l'identifie bien au niveau européen (forte part de l'agroalimentaire qui lui permet de résister un peu mieux face à la crise et industrie mécanique portée par ce secteur). Le secteur côtier en fait également un expace cohérent. A Saint-Malo, Brest, Lorient ou Nantes-Saint-Nazaire, ce modèle s'applique...
Le Grand Ouest ne parle à personne car :
- ce ne sont que des points cardinaux,
- cet espace est fluctuant,
- c'est la zone téléphonique et réduire une région à une zone téléphonique est pathétique,
- il n'a pas d'identité,
- sa taille est trop grande. Un espace qui va de Cherbourg à Orléans, jusqu'à Angoulème et Brest, c'est un peu indigeste...
- il dilue les réalités régionales.
Pour répondre à votre question: \"La question est là, par quel moyen BZH 5 pourrait-elle offrir plus qu\'un Grand Ouest français ? Quand vous aurez la réponse, le Grand Ouest tombera...\"
C\'est très simple, il suffit d\'avoir en mémoire l\'histoire. Quand la Bretagne était un duché (correspondant aux 5 départements bretons actuels), elle était économiquement forte et c\'était les voisins qui en profitaient (à savoir les angevins, ...) Avec une Bretagne retrouvée, la constitution d\'un pôle Angers-Tours-Le Mans serait non seulement logique mais pragmatique d\'un point de vue économique.
Vous avez tout à fait raison!
Faire redresser la tête aux bretons pour de vraies raisons, donner l'envie aux Nantais de redevenir une capitale européenne prestigieuse et enviée.
Non pas pour être mieux, mais pour être nous même et reprendre notre place en Europe!
La Bretagne se reconstruisant, fera bénéficier ses voisins qui seront heureux de commercer avec les bretons.
Le développement de la Bretagne, c'est le développement de nos voisins.
Cela ne peut exister avec un grand ouest castrateur, mais cela est une évidence avec des voisins qui s'apprécient!
C'est ce qu'il nous fait expliquer à nos concitoyens, mais aussi à nos voisins!
Une logique enfin retrouvée...
Je lis les commentaires,je vois le monde associatif se trémousser,je vois les bretonnants monter au creneau. je vis l'état des choses (les déviances du FIL)
Je VOIs surtout que tous sont pour la réunification,mais question :
Que faiton après?
En entreprise ,on enseigne le management(les théories des priorités, les planifications par "jalon" et à chaque étape d'analyse ,il y a toujours le Q -F -Q -O -Q -C)et cela à chaque niveau.
La Bretagne est dans ces logiques
Niveau 1 la Réunification
Niveau 2 ?
Et après?
avec qui,quoi,pour quelle bretagne,sous quelle obédience?
Quel positionnement?
Le QFQOQC doit être parfait et devra déjà être en place!
L'état français n'attendra pas les oui..mais ,etc.
Mais pour cela ,il faut une unité,une union,un consensus breton(que nous n'avons pas).
J'ai dit : les sensibilités de chacun sont à mettre au porte manteaux, ,la décision bretonne est une "décision d'état" donc apolitique.
I faut arrêter les torpillages, les prises de pouvoir et tous les travaux de sape dans les associations)
Seule l'unité permettra l'élan.
Je vois chez certaines ,cette prise insidieuse et "cancrelesque" de tentative de prises de pouvoir.
Assez les Bretons,assez de "claneries".
Assez d'obédience!
Devenez des adultes "d'état".
Voilà une carte splendide "à la ayrault" et aux dessineux de la DATAR.
Mais ces gens crayonneux ont ils saisi ce qu'est un polycentrisme maillé "à TAILLE HUMAINE".
Bretons ,je vous demande de monter au creneau de la connerie énarquienne!
Ici on voit le début esquissé de l'intégration brtetonne .
On voit aussi la mise en place de l'ultra métropolisation de l'espace nantais au détriment de celui de Rennes.
Ils ont quand même osé faire apparaître un pôle brestois( pour faire plaisir)
Bretons ,j'espère que vous ferez attention à votre vote ,la prochaine fois.
Une carte comme ça est déjà le trou de votre tombeau!
N'est ce pas ,Messieurs les politiques bretons
du moment que vous êtes à Paris!à écouter la divine parole d'état.
Mais où sont nos élus bretons et socialstes,où est le regroupement "breton"?