Identité et altérité
Sous le signe du Gwenn-ha-du… et dans le cadre de la mondialisation, nous pouvons faire du drapeau breton un atout si nous le voyons non comme un symbole d'étanchéité binaire où noir et blanc s'opposeraient irrémédiablement mais où, au contraire, le yang (clair) et le yan (sombre) se complèteraient voire seraient appelés à se succéder, mieux à alterner, à se relayer dans un processus dynamique.
Il ne peut en être autrement avec l'identité et l'altérité.
Le propos n'est pas ici de développer longuement la complémentarité indispensable entre ces pôles mais d'en voir immédiatement quelques notions pratiques.
Comme il s'y était engagé, le président Le Drian, a commencé ses consultations avec le mouvement culturel breton en rencontrant les grandes fédérations B.A.S., War 'l leur et Kendalc'h, de même que d'autres associations telles que (sauf erreur de ma part) Gouelioù Breizh et, de façon certaine, l'association FestYves. Les échos de cette dernière rencontre, grâce aux efforts de ses responsables et au bon climat dans lequel les entretiens se sont déroulés sont des plus favorables…
Hier soir, mercredi 9 juillet, c'était au tour du Conseil culturel de Bretagne, représentés par son Président et son Vice-président, et du représentant du mouvement culturel au CESR.
Il ne m'appartient pas de tirer les conclusions de cette rencontre en lieu et place des responsables élus de cette structure, lesquels le feront selon les modalités de leur choix. On peut cependant laisser filtrer que cette rencontre a été fructueuse et a provoqué beaucoup d'intérêt partagé.
Il reste, pour le Président du Conseil régional, à rencontrer l'Institut culturel de Bretagne et l'Agence culturelle (ex-Agence technique) régionale.
Cela est calé pour les tout premiers jours de septembre, l'essentiel étant de donner au plus vite, à la faveur du 30e anniversaire de la Charte, un second souffle et davantage de lisibilité aux outils qui, il y a 3 décennies, en sont issus.
Dans ce contexte, que cette présente déclaration soit ou non bien accueillie ici ou là, l'honnêteté m'impose de déclarer que le Conseil Régional n'a à aucun moment sérieusement envisagé de faire évoluer ces outils vers une structure de type EPCC qui priverait la vie associative de sa vitalité, que les prises de position intempestives et hors de propos qui ont pu être faites à cet égard risquent de gêner la sérénité de débats qui s'engagent dans un contexte délicat mais sous de bons auspices.
En clair, rien n'est encore gagné, mais surtout rien n'est perdu : au contraire !
Les plus belles victoires à venir se feront sur le mode collectif et sur le modèle gagnant-gagnant et la rencontre d'hier soir avec Jean-Yves Le Drian s'intègre parfaitement dans cette logique ; quant aux défaites à redouter elles ne sont pas systématiquement imputables à des « adversaires » (qui ne demandent pas mieux que de se considérer et de se comporter comme des partenaires…) mais à mettre sur le compte de maladresses de notre part et qui ne sauraient indéfiniment se répéter.
Si "motion", cela renvoie au mouvement, si "voeu" cela renvoie à un engament, alors agissons positivement, et en partenariat, au lieu de brandir des épouvantails qui nous cachent de fait la perspective des décennies à venir.
Le présent et le futur des outils de la Charte est devant nous, sachons aborder ces questions avec le sens des responsabilités que nous imposent les générations à venir plutôt qu'avec la nostalgie et les rancœurs dont nous n'avons pas à encombrer notre héritage…
Identité et altérité, toujours : sachons être nous-mêmes en prenant en compte l'identité, la personnalité et la dignité des gens avec lesquels nous avons à dessiner cet avenir.
A wir galon evit Breizh !
A. Monnier, dileuriad SUAV ha KSB e c'hKAS Rannvro Breizh (CESR).