
L'annonce de l'institutionnalisation de la coopération de 4 villes bretonnes (Brest, Nantes, Rennes et Saint-Nazaire) et d'Angers pour former un syndicat Loire-Bretagne apparaît très étonnante au Parti Breton.
L'annonce de l'institutionnalisation de la coopération de 4 villes bretonnes (Brest, Nantes, Rennes et Saint-Nazaire) et d'Angers pour former un syndicat Loire-Bretagne apparaît très étonnante au Parti Breton. Au départ, il est surprenant de voir qu'en pleine difficulté économique et financière - certains représentants de collectivités territoriales veuillent ajouter encore et encore une couche au millefeuille administratif, déjà coûteux et complexe, cela de manière précipitée et sans réelle consultation.
Par ailleurs, ce projet aboutira à développer en Bretagne l'un des effets les plus pervers de la mondialisation : la métropolisation des activités et des hommes, qui conduit à l'accentuation des déséquilibres des territoires entre espaces centraux et espaces en marge, délaissés et assistés.
L'argument premier qui nous est présenté, de faire contrepoids aux grandes métropoles comme Paris et Lyon et de jouer un rôle au niveau européen, démontre l'étroitesse du cadre de réflexion. Toutefois quand on sait qu'il s'agit à la base d'un projet initié par la DATAR, organisme technocratique s'il en est, on ne peut être surpris. C'est bien une approche globale au niveau breton qui est nécessaire pour espérer peser suffisamment et non une construction artificielle aux motivations souvent troubles.
Ainsi apparaît de façon évidente la volonté à peine voilée de présenter une contre-proposition, à une Bretagne « réunifiée », les deux principaux initiateurs de ce monopoly n'ayant jamais caché leur volonté de casser les territoires vécus et historiques au profit d'ensembles artificiels.
Juger que le « changement de braquet » avec 2 millions d'habitants qui écartent d'entrée de jeu les zones urbaines moyennes vaut mieux, c'est conduire au même échec cuisant que de n'avoir, par exemple, aucune université bretonne reconnue par les jurys internationaux et de ne pas bénéficier par la même occasion de l'opération Campus du grand emprunt.
Le Parti Breton rappelle la nécessité d'une vraie capacité politique d'action à partir d'un territoire recouvrant son intégrité et sa cohérence c'est-à-dire, une Bretagne à 5 départements et à 4,5 millions d'habitants. Sur les grandes questions de l'enseignement supérieur, des transports, de l'innovation, nous voulons un véritable débat et la mise en place d'un réel processus démocratique dans la désignation des représentants des collectivités territoriales et non une simple cooptation dans des conditions opaques.
pour le Parti Breton,
la vice-présidente,
Claudine Perron
Commentaires (4)
A méditer :
Vers 2002, un dirigeant de la MIAT Grand -ouest (mission inter ministérielles à l'aménagement du territoire, en grande région) à Nantes, avait déclaré à la presse
"le Grand Ouest, est une solution technique (technocratique) pour contourner l'identité bretonne"
Au delà du fond de l\'affaire, il y aussi le choix malheureux de l’appellation « LOIRE – BRETAGNE » . Au nom de quelle priorité le nom de BRETAGNE se trouve relégué dans la deuxième partie du nom ? Est-ce qu’on est en train de nous préparer à accepter le nom d’une région administrative résultant de la fusion de B4 + PdL et dont le nom qui sortirait du chapeau serait « Loire-Bretagne ». On voit déjà des tels prémisses : il y avait déjà l’agence de l’eau Loire-Bretagne, nous avons Groupama Loire Bretagne (sans tiret) et tout dernièrement la station FR3 Nantes nous a pondu « PAYS DE LOIRE BRETAGNE ». Cette façon de nommer parait bénigne, or cela a beaucoup plus d’importance qu’on ne l’imagine. En reléguant à l’arrière le nom de BRETAGNE on s’apprête à le faire oublier car la nature tend à faire court et dans une génération le nom sera perdu ou restera au mieux un nom pour l’histoire. Petite remarque pour signaler que la chose, n’est pas sortie d’une pochette surprise. Il y a eu dans les colonnes d’ABP un communiqué de « Bretons du Monde – OBE » dans lequel nous avions signalé la bizarrerie d’absence de tiret entre « Pays de Loire » et « Bretagne ». Dimanche 19 Février, petit changement, un tiret est apparu. Petit détail sans doute mais cela veut bien dire que certains réfléchissent à des petits détails et qu’on n’y réfléchit par hasard.
Bien entendu, cela n'est pas toujours vrai, l'exemple écossais est là pour nous le prouver.
Mais une chose est sûr, le but de cette "métropolisation" est :
1) en Bretagne, de casser la structure économique et sociale du pays,
2) en France, de réaliser une ceinture de villes périphériques qui viendront alimenter la grandeur du "Grand-Paris"!
Ceaucescu (l'ex-homme fort de la Roumanie) qui aïssait les campagnes avait utilisé la même méthode, en détruisant les villages de campagne et en construisant des villes pour détruire la culture traditionnelle.
La différence, c'est que lui voulait un résultat immédiat (ce qui à mis en évidence le côté in-humain), l'état français (plus expérimenté) lui s'autorise 30 à 40 ans pour faire passer le phénomène comme une mort naturelle et "inéluctable" de la Bretagne!
Nos élus bretons signataires ne sont que des personnes vénales vendant la Bretagne et l'avenir de nos enfants pour conserver leur siège. Car comme l'a très bien dit Jacques le Guen : "les investitures sont décidées à Paris, nous ne sommes plus à l'époque du Duché de Bretagne"!
Reste à savoir, si les bretons accepterons d'être les moutons, que Paris et nos élus "vénaux", voient en eux!