- Communiqué de presse -
Manifeste pour un enseignement généralisé de l'histoire et la culture d'Alsace !
Parce que l'école est un lieu essentiel de la construction identitaire, nous signataires du présent appel demandons à l'Éducation nationale de mettre en ½uvre : - un ancrage régional de l'enseignement
Par raphael muller pour correspondant local en Alsace pour l'ABP le 6/07/15 23:31

Parce que l'école est un lieu essentiel de la construction identitaire, nous signataires du présent appel demandons à l'Éducation nationale de mettre en ½uvre :

- un ancrage régional de l'enseignement de l'histoire de France,

- un enseignement généralisé de l'histoire et de la culture d'Alsace.

1.Pour un ancrage régional de l'enseignement de l'histoire de France

Il faut se poser la question de savoir si l'enseignement de l'histoire peut rester ce qu'il est dans une France qui a changé et dans un monde où les légitimités changent, et quels types de Français sont désormais à former. La pluralité de la nation et l'extension de la citoyenneté à des champs nouveaux appellent la pluralité et l'extension d'une approche de l'enseignement de l'histoire. Il s'agit de faire prendre en compte les justes revendications de la diversité des vécus dans une déconstruction – reconstruction de l'histoire de France permettant à toutes les mémoires occultées de s'inscrire dans une nouvelle mise en perspective, base d'une identité nationale actualisée et vivante pour les Français d'aujourd'hui, le « devoir de mémoire » devant impérativement aller de pair avec la prise en compte de la diversité des mémoires.

Il faut sortir d'une conception de l'histoire nationale et officielle, qui exclut les particularismes, généralise et appauvrit, et s'ouvrir à l'histoire de l'autre, des autres, qui inclut et enrichit. Il faut « nationaliser » les mémoires dans un objectif de « rassemblement » . L'enseignement de l'histoire doit s'ouvrir à la dimension régionale, transfrontalière et à d'autres cultures, parce que l'identité nationale elle-même n'est pas figée.

Certes, l'académie de Strasbourg ne peut pas modifier les programmes nationaux, mais elle a la possibilité de les ajuster aux spécificités régionales, comme elle l'a fait par exemple dans des manuels récents d'histoire. Cet « aménagement des programmes » , qui n'a jamais fait l'objet d'un travail d'ensemble, devrait à présent être mené à terme, puis appliqué notamment dans les classes pratiquant un enseignement bilingue.

2. Pour un enseignement généralisé de l'histoire et de la culture d'Alsace

L'utilité d'un champ historico-culturel régional ne devrait échapper à personne. Il existe sous la forme d'une option LCR dans les collèges et les lycées (environ 5000 élèves/150000 la suivent, 1200 la présente au bac). Cette option touche un nombre limité d'élèves. Sa généralisation n'a pas été entreprise. A-t-elle seulement été pensée ? Pourtant un tel enseignement offert à tous les élèves fréquentant l'école d'Alsace, et son élargissement à toute la diversité alsacienne permettraient de contribuer fortement à la (re)-construction d'une identité alsacienne ouverte et plurielle.

Il ne fait pas de doute que l'enseignement à toute la population scolaire de l'histoire et de la culture, telles que celles-ci se sont construites et se construisent encore en Alsace, serait plus que profitable à ceux qui le reçoivent. En premier lieu, il apporterait sa contribution à un renforcement de l'identité culturelle propre, et donc à une meilleure approche de la différence culturelle. La perception des différentes cultures nécessite une conscience positive de soi-même. La reconnaissance obtenue, qui génère l'estime et le respect de soi, est un préalable à la reconnaissance de l'autre ainsi qu'à l'estime et au respect de l'autre. Qui ne connaît pas ce qui lui est propre ne peut pas reconnaître l'altérité et encore moins l'apprécier. Il importe que chacun puisse s'insérer au mieux dans les paysages culturels de son environnement, que soit créé du lien social et garanti ainsi le vivre ensemble. Cet enseignement devra être pensé et réalisé pour et à tous les niveaux de la scolarité. Au primaire il intègrera divers champs. Au collège comme au lycée, il fera l'objet d'un champ particulier enseigné en langue française, à l'exception des classes bilingues, où il sera fait en langue allemande. Il revient à la collectivité (Etat, Région, Départements, Eurométropole, Communes) de s'y investir politiquement et financièrement. Cet enseignement devra être évalué.

Vous pouvez signer ce manifeste sur :

(voir le site)

Correspondant Local pour l'Alsace pour l'Agence Bretagne Presse.

Muller Raphaël

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