Kevre Breizh, la nouvelle coordination des associations culturelles de Bretagne dénonce avec la plus grande force le mépris affiché par le Gouvernement à l'égard des parlementaires et de tous ceux qui attendent la loi promise par le président de la République et l'ancienne ministre Madame Albanel pour la protection et la promotion de leurs langues et cultures régionales.
Alors que le Gouvernement affirmait travailler sur le projet depuis de long mois, M. Eric Besson, au nom du Gouvernement a répondu mardi dernier à Madame Martine Faure, présidente de l'intergroupe pour les langues régionales à l'Assemblée nationale, qu'en fait, il n'en était rien et que cette loi en accordant des droits aux locuteurs – ce qui est évidemment son objectif – « serait contraire au principe d'indivisibilité de la République et d'égalité devant la loi ».
M. Besson, ministre de l'Identité nationale, montre ainsi clairement la conception uniformisatrice de la République, et le refus de reconnaître à égalité tous les citoyens dans leur diversité linguistique et culturelle. M. Besson et le Gouvernement renient la signature par la France de la Déclaration et de la convention universelles sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, les fondements de l'Union européenne, basée sur le respect de la diversité culturelle nationale et régionale, ainsi que de nombreuses conventions ratifiées par la France sur les droits culturels.
La signature de la France a-t-elle encore la moindre valeur ? Peut-elle continuer ainsi à bafouer les droits de l'homme ?
Kevre Breizh en appelle aux députés et sénateurs de toutes tendances pour déposer dans les délais les plus rapides, par l'intergroupe parlementaire sur les langues régionales, une proposition de loi qui mettra fin à un déni de reconnaissance de la diversité des citoyens et des peuples au sein de l'État français.
Pour Kevre Breizh, Tangi LOUARN