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Lettre ouverte au journal Presse Océan

Je tiens à réagir concernant le courrier d'un lecteur qui affirme que "Nantes n'a jamais été bretonne (...)" Je trouve dommage que Presse Océan laisse paraître des courriers qui déforment purement et simplement les faits historiques. Vous avez réelle une responsabilité en laissant paraitre un courrier qui revisite et ment sur l'Histoire.

Philippe Argouarch pour M. Le Bars le 17/09/04 19:55

Je tiens à réagir concernant le courrier d'un lecteur qui affirme que "Nantes n'a jamais été bretonne (...)"

Je trouve dommage que Presse Océan laisse paraitre des courriers qui déforment purement et simplement les faits historiques. Vous avez réelle une responsabilité en laissant paraître un courrier qui revisite et ment sur l'Histoire.

Un courrier des lecteurs nous dit que "Nantes n'a jamais été bretonne mise à part l'époque de Charles VII et Louis XII".

Il est évident que sans le découpage administratif actuel, l'auteur ne ferait pas ce genre de déclaration (je précise que les sondages donnent systématiquement entre 65 et 75 % d'habitants de Loire-Atlantique favorables à la réunification administrative de la Bretagne).

Qui affirmerait qu'Angers n'a jamais été en Anjou, sauf au temps du roi René (et son château) ?

Il n'est pas admissible que certains remettent en cause la simple vérité historique, dans le seul but de justifier par l'Histoire les actuelles limites régionales décidées en 1941 par Pétain (et les forces allemandes) et confirmées par la suite par l'administration centrale.

Ce courrier déforme l'Histoire.

Pour ma part, je ferai un petit rappel historique :

Nantes devient bretonne en l'an 851, à une époque où aucun territoire connu aujourd'hui (France, Normandie, Angleterre, Alsace etc.) n'est réellement constitué.

De ce fait les limites historiques de la Bretagne sont l'une des plus stables d'Europe, à tel point que la Révolution les conservera à travers les Départements d'Ille-et-Vilaine et de Loire-Inférieure.

Pendant plusieurs siècles, Nantes sera la Ville principale du Duché de Bretagne, qui se constituera progressivement comme un véritable État au même titre que le Portugal, l’Écosse ou l'Angleterre.

A partir du Xe siècle avec Alain Barbe-Torte, le Duc siège à Nantes.

La construction du chateau des Ducs date du XVe siècle, mais cela ne signifie pas que les Ducs ne siègent à Nantes que depuis le XVe.

Progressivement la chancellerie bretonne s'est regroupe à Nantes avec une part trés importante de nantais.

Nantes devient un centre incontournable pour la frappe de la monnaie ducale à la fin du Moyen Âge, l'Université bretonne - première Université du Duché - est créée à Nantes.

Nantes était également la nécropole des Ducs de Bretagne (chapelle des Carmes détruite à la Révolution).

Nantes est donc historiquement bretonne, mais aussi une véritable capitale politique et économique pour l'époque (et non un chef lieu administratif), chose qui ne doit pas être minimisé non plus.

De 1532 à 1789, la Bretagne est intégrée au Royaume de France, mais conserve ses limites avec le Pays Nantais et de nombreuses prérogatives (fiscales notamment), Rennes devenant siège du Parlement de Bretagne.

En 1792, la Bretagne est découpée en 5 départements, dont la Loire-Inférieure, respectant ainsi la limite historique externe de la Bretagne.

Nantes est donc historiquement bretonne, la confusion vient de l'appellation "Région Bretagne" qui a été donnée à la Région administrative conçue pour Rennes, région qui n'est pas une création bretonne, mais une création de Pétain et de l'administration centrale... Les élus de Loire-Atlantique ont voté à plusieurs reprises en faveur de la réunion des 5 départements bretons au sein d'une même région (voeux du Conseil général de 1972 et 2001).

Nantes est historiquement bretonne, avec une ancienneté très grande au regard de l'évolution territoriale d'autres entités comme la Normandie, l'Aquitaine ou l'Anjou, dont les limites sont historiquement beaucoup moins stables.

Remettre en cause l'appartenance de Nantes à la Bretagne, c'est remettre en cause l'existence historique de la Bretagne.

M. Le Bars

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