Avec beaucoup de tristesse, j’apprends que la revue et les éditions "Passage d’encres" viennent de perdre leurs responsables.
Christiane Tricoit est décédée à Noyal-Pontivy le 9 avril, terrassée par une crise d’asthme, à l’âge de 72 ans. Son compagnon, Frater Rodriguez, ne lui a survécu que de quelques jours.
Au nom de la rédaction de "Spered Gouez / l’esprit sauvage", j’adresse mes pensées les plus vives à leurs familles et à leurs amis proches, ainsi qu’aux auteurs de leur maison d’édition.
Correctrice durant plusieurs décennies au journal « Le Monde » , Christiane Tricoit avait lancé, avec énergie et détermination, sa propre revue, "Passage d’encres", en 1996, puis les éditions homonymes. Dans "Passage d’encres", elle liait littérature et art avec originalité. Le format atypique (24 x 27,5 cm) de la revue avait été conçu pour y encarter une estampe ou une oeuvre originale, afin de permettre aux abonnés de se constituer une collection.
Passionnée de littérature hispanique, elle était une éditrice exigeante et audacieuse. Plus d’un millier d’auteurs et d’artistes de tous horizons géographiques ont été publiés par "Passage d'encres", dont Salah Stétié et Jean-Pierre Faye, mais aussi beaucoup de voix méconnues.
Parmi les auteurs et artistes de Bretagne, citons Gérard Prémel, Nicole-Laurent-Catrice, Michelle Labbé, Élisabeth Le Saux et Gérard Tournay.
Elle s’était tournée vers les nouvelles technologies et avait commencé la numérisation des séries I et II de la revue, à découvrir sur le site (voir le site) qu’elle avait créé pour abriter la série III.
Depuis quelques années, Christiane Tricoit et Frater Rodriguez s’étaient installés en Bretagne, au moulin de Quilio à Guern, leur havre de sérénité et de création. Je les avais rencontrés au festival «Trouées poétiques » de Port-Louis en 2016, remarquant d’emblée le tempérament généreux et passionné de Christiane Tricoit.
Nous avions sympathisé et gardé des contacts. Ils m’avaient ensuite invitée, en compagnie de Louis Bertholom et Gérard Cléry, à la manifestation annuelle « Livres et art en Guern » qu’ils organisaient dans leur moulin. Nous y avions été chaleureusement accueillis.
Christiane était aussi poète et artiste. Il convient surtout de ne pas l’oublier, même si son généreux travail d’éditrice a parfois occulté sa création propre.
Signalons ici quelques hommages à Christiane Tricoit :
Le Monde : (voir le site)
ActuaLitté : (voir le site)
Nous invitons les amis de Christiane et de Frater, les auteurs et les lecteurs de Passage d’encres à déposer en commentaires (bas de page) leurs condoléances, à laisser trace de leurs témoignages, de leur chagrin.