L'actualité nous rapporte chaque jour le mauvais théâtre des promesses électorales déjà cent fois promises et non tenues… à droite comme à gauche ! Au fil de l'écœurement, les medias parisiens nous abreuvent des “petites phrases” à défaut de débats de fond intelligents, et cadenassent toute évocation de réforme de l'État.
On pensait l'esprit “empire colonial français” amoindri, à défaut de s'être vidé du néocolonialisme profiteur… On imaginait l'Europe s'avançant vers plus de politiquement communautaire à l'écoute des voix de ses régions et forte pour tenir tête à la finance internationale insatiable et corrompue… On rêvait de réformes en profondeur de l'État afin d'équilibrer enfin les comptes honteusement laissés aller à vaut l'eau depuis quarante ans, droite et gauche confondues ! On envisageait l'autonomie administrative de la Bretagne historique à portée de main et l'on concevait une démocratie enfin décentralisée au plus proche du citoyen… Bref ! On espérait tous les peuples de l'hexagone, de territoire historique ou d'émigration, enfin reconnus…
Le char de l'État au bord du gouffre, l'urgence commandant de changer les mœurs politiques dont les budgets s'égarent dans le sable, on s'inventait un État dont les Grands Serviteurs serviraient enfin les citoyens qui les font - grassement - vivre !
Mais le pire semble à venir à moins que l'un ou l'autre des candidats ne se réveille !
L'État va faire des économies… par dégraissage des services ! Pour l'équilibre des comptes, c'est l'escarcelle du citoyen qui comblera les dérives passées sur lesquelles il n'a jamais eu son mot à dire, sinon d'aller aux urnes quand il en avait le courage, vu d'avance que c'était pour ne rien changer.
Car la droite se confond chaque jour un peu plus avec l'extrême droite pure et dure : conférer l'exécutant de Sarkozy, Guéant et l'esprit colonialiste le plus rétrograde du conquérant rêvant en plein 21ième siècle de culture française über alles, intra muros et au-delà des frontières ! Il nous avait déjà dit à Brest : langue, culture, territoire et tutti quanti, circulez. Y a rien à voir ! Ça a le mérite d'être clair : espérons que les Bretons l'ont entendu.
Autre visiteur : François Hollande. Il a fait fort également en nous parlant de république une et indivisible… Une et indivisible ? “Une” sûrement pas et c'est déjà un patchwork : l'Alsace en décembre dernier a décroché l'autonomie administrative grâce à la volonté de ses élus de tous bords… Le statut de la Corse est spécifique à l'île de beauté… le territoire de Belfort… le découpage et l'administration de Paris lui est propre comme quelques autres métropoles… mais il est hors de question que la “Bretagne obtienne un statut territorial spécifique” ! Tout aussi clair : espérons aussi que les Bretons l'ont entendu.
Et de deux !
Aucune référence concrète quant aux réformes nécessaires du millefeuille administratif si ce n'est l'abandon de la réforme territoriale de Sarkozy… pour la remplacer par quoi ? Le même schéma ?
À découvrir dans tout ce fatras, une publication “électorale” des députés socialistes Jean-Jacques URVOAS et Armand JUNG : “Langues et cultures régionales. En finir avec l'exception française”. Convaincus “ de la duplicité d'un pays donneur de leçons”, ils entament l'escalade de l'Éverest avec la certitude “qu'il y a au PS plus d'opposants à la loi en faveur des langues régionales que de partisans”. Fort bien. Et ils y vont quand même ! Mais comment peut-on défendre une langue, une culture et donc la civilisation d'un peuple qui n'existe pas et une “République une et indivisible, un seul peuple…etc…” ? Il leur faudra de bons crampons ! Pour mieux en prendre la dimension, référons-nous à une décision du Tribunal de Grande Instance de Paris du 3 avril 2006, concernant le peuple breton – mais sans jamais le nommer - et une insulte dont il a fait l'objet, décision confirmée en appel le 19 juillet suivant du fait qu'en “l'état de la jurisprudence” il était inutile de poursuivre… (Cf réf en objet.).
Alors, comment défendre un peuple non-reconnu par la monarchie républicaine ? Espérons que les Bretons se rappellent du référendum de Maastricht : leur “oui” massif, 59,60%, a accroché la France à L'Europe malgré elle. Ce qui nous valut les insultes de Pasqua ! Aujourd'hui, leur vote potentiel, doit obliger les candidats à se prononcer sur les réformes de l'État français. En connaissance de cause, ils peuvent décider du devenir de l'Hexagone !