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- Communiqué de presse -
Le Télégramme : Deiz ha bloaz laouen !
Pemp bloaz ! Cinq ans d’articles en breton dans le Télégramme. Dans son édition du jour, le quotidien revient sur la place grandissante qu’il donne tous les jeudi à la langue bretonne "moderne, décomplexée et même jubilatoire." Faut-il pour autant partager l’optimisme des chroniqueurs ?
Par Oui au breton le 22/03/07 10:20

Pemp bloaz ! Cinq ans d’articles en breton dans le Télégramme. Dans son édition du jour, le quotidien revient sur la place grandissante qu’il donne tous les jeudi à la langue bretonne "moderne, décomplexée et même jubilatoire." Faut-il pour autant partager l’optimisme des chroniqueurs ?

"Prouver chaque semaine que la langue vit, s’écrit, se lit, par des dizaines de milliers de lecteurs du Télégramme et les milliers de pratiquants des cours du soir et des écoles bilingues, est déjà une magnifique victoire", écrit ce matin avec raison Marcel Quiviger qui rappelle que depuis 1998, le Télégramme revient aussi chaque dimanche sur l’histoire "oubliée" de la Bretagne.

Même satisfaction chez Lionel Buannic (1) qui, dans son éditorial, souligne le chemin parcouru en cinq ans. "Plus de 200 portraits de bretonnants ont été réalisés. Des dizaines de chroniques ont été écrites en breton, par des enfants," écrit l’éditorialiste qui ajoute que "si le nombre de locuteurs ne cesse de décliner d’année en année, la langue, à l’inverse, gagne du terrain."

Avec lui, nous nous réjouissons de voir la langue chaque jour plus présente dans "les medias, les nouveaux métiers, dans la vie publique, dans les villes, et même sur de nouveaux continents !" 11 000 enfants scolarisés en filière bilingue, des emplois bilingues qui se créent aujourd’hui en Bretagne... Oui, "la langue bretonne est devenue synonyme de modernité et d’enrichissement culturel." Et l’engagement du Télégramme en faveur de la langue bretonne devrait bien inspirer un autre journal qui est aujourd’hui bien à la traîne !

Keep cool !

Ce renouveau de la langue bretonne est-il pour autant "loin des querelles de chapelle et des combats politiques", comme l’écrit Marcel Quiviger. Et l’optimiste Lionel Buannic n’écrit-il pas un peu vite que "la langue bretonne ne se porte pas si mal que cela" ? Nous le suivrons pas quand il nous invite à cesser "le discours sans cesse revendicatif."

Le Conseil régional a voté il y a deux ans un plan pour la sauvegarde de la langue bretonne prévoyant 20 000 élèves dans les classes bilingues d’ici 2010. Pour atteindre ce chiffre, il faudrait ouvrir 70 classes nouvelles à chaque prochaine rentrée. Nous en sommes loin ! L’éducation nationale remet en cause l’accueil des 2 ans à l’école, fragilisant du même coup l’enseignement précoce du breton ! Le nombre de classes bilingues publiques qui ouvriront à la prochaine rentrée sera le plus faible depuis plus de 10 ans ! Le rectorat refuse des postes à Diwan qui risque de ne pouvoir assurer la continuité de l’enseignement dans ses écoles ! La régression est identique dans l’enseignement catholique. L’engagement des municipalités, principalement dans les grandes villes, est largement insuffisant au regard des enjeux, notamment à Lorient où la mairie tarde à soutenir l’ouverture d’un CP à Merville. (voir le site)

A un mois des Présidentielles, Nicolas Sarkozy s’affirme contre la ratifciation de la Charte européenne des Langues régionales. Ségolène Royal se déclare pour mais "oublie" qu’il lui faudra faire modifier l’article 2 de la Constitution qui ne reconnaît, pour l’heure, que le français dans la République.

Et pendant que nous débattons entre gens civilisés que nous sommes, le nombre de locuteurs contnue de chuter au rythme effrayant de 28 bretonnants par jour ! (voir le site)

Faisons nous l'écho de l'appel de Diwan : tous à Lorient samedi 31 mars. Justice pour Diwan ! Justice pour le breton !

Plus que jamais, le combat pour la langue bretonne reste d’actualité et la manifestation organisée par Diwan samedi 31 mars le rappellera justement. Les anciens élèves de Diwan, qui sont cette nouvelle génération des locuteurs bretons, viennent d'ailleurs d'appeler à cette manifestation (voir le site)

Alors non, Lionel et Marcel, nous ne vous suivons pas dans votre optimisme. Continuez à faire vivre le breton dans le Télégramme et sur internet. Avec des centaines d’autres lecteurs, nous vous lirons et vous écouterons avec plaisir car vous prouvez par vos chroniques que la langue bretonne vit et a toujours un avenir en Bretagne. Mais n’écrivez pas de contre-vérités. (2)

PLF

1) Apprécié des bretonnants pour ses articles en breton dans le Télégramme, Lionel Buannic fut, quand le patron du groupe TF1 semblait croire à la langue bretonne, le présentateur des informations en breton sur TV-Breizh. Le cerveau breton semblant moins disponible à la publicité que son homologue français, le patron de TF1 a depuis fait appel à Colombo. On connaît la suite ! Quant à Lionel Buannic, il lançait en décembre dernier le site brezhoweb qui diffuse tous les mois via internet une webnoz, une émission tout en breton en direct des villes bretonnes. La quatrième édition vient d’avoir lieu à Lorient.

(2) Brezhoweb se fait l’écho ce matin de la pétition pour la modification de la Constitution française. A lire en cliquant sur ce lien (voir le site)

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