La liste aux élections régionales Bretagne ma Vie fait du rejet des partis politiques un argument électoral. L'article, au contraire, donne des arguments pour valoriser le rôle des partis politiques comme outils citoyens de régulation de l'économie et d'organisation de la société, et plaide pour l'émergence d'une force politique issu du mouvement breton.
Il n’y aura pas pour les élections régionales de 2021 une coalition bretonne, associant partis politiques, personnalités et coordinations de terrain, indépendante des partis politiques parisiens. La liste Bretagne ma Vie est indépendante des partis politiques parisiens certes, mais elle rejette catégoriquement tout parti politique. Elle fait valoir, comme première différence vis-à-vis des listes concurrentes, qu’elle est une liste politique sans parti politique.
On peut lire dans son manifeste : « Nous ne voulons pas nous enfermer dans des discussions politiciennes. La liste que nous présentons sera donc sans partis et n’a pas pour objet de créer un nouveau parti. » Faire une liste uniquement citoyenne est tout-à-fait légitime. Cela peut être une stratégie. Mais une stratégie à court terme. Cette posture nous amène à faire quelques remarques. Nous nous placerons dans la perspective du mouvement politique breton tout en sachant que cette liste ne se revendique pas forcément du mouvement breton.
- Le fait qu’une liste soit sans parti politique peut-il être un argument électoral ? Pour certaines personnes sans doute. Est-ce un progrès ? Non. Il faut plutôt s’en inquiéter, car cette offre politique est la conséquence de la faiblesse du mouvement politique breton.
- Un mouvement politique breton fort peut très bien envisager des alliances avec d’autres partis politiques, même parisiens. A partir du moment où les termes du contrat sont clairs et publics. Il n’y a pas lieu de voir ces accords comme des discussions politiciennes ni de parler d’enfermement. Avant tout accord de ce type, il faut que ce mouvement politique soit vraiment breton et se présente sur ses propres couleurs et atteigne un score significatif de plus de 10 %. Les élections régionales ont toujours été une chance donnée au mouvement politique breton d’atteindre ces 10 %. Chance toujours ratée !
- Les partis politiques sont par nature aussi des organisations citoyennes. Etre membre d’un parti politique est exigeant, difficile et demande beaucoup de courage et de rigueur. Les partis politiques ne sont pas en soi responsables de tous les maux. Un parti politique est une offre politique organisée sur le long terme. C’est une chance et une garantie de clarté pour les citoyens. Saluons plutôt le travail de fond réalisé par les partis politiques. Ils ont le mérite de mettre en exergue les différents courants politiques qui traversent la société. Ils sont nécessaires pour réguler l’économie et organiser la vie sociale.
- Les coordinations, quant à elles, sont ponctuelles. Elles tournent toujours autour d’une personnalité et d’une tête de liste plus ou moins autoproclamée. La démocratie participative a ses limites. La politique est aussi une affaire d’expertise et demande une représentativité collective et durable.
- Les élus issus d’une coordination, sans support politique, ne représentent au final qu’eux-mêmes. Le mouvement de soutien enthousiaste et nécessaire au moment de la campagne électorale s’estompe au cours des années. Le charisme d’une tête de liste est sans doute nécessaire mais insuffisant pour définir une politique claire pour les années suivantes tout au long du mandat.
- Rejeter les partis politiques est une démarche facile. C’est une attitude qui est dans l’air du temps. Elle relève d’une forme de populisme - ce terme n’est pas utilisé ici de manière négative mais de manière descriptive - c'est-à-dire qu’il n’y a plus de structure politique intermédiaire entre le leader et la population. Ici, en l’occurrence, entre la tête de liste et ses électeurs. Il est de bon ton de critiquer les « politiciens ». Mais cette critique populaire est désormais attribuée aux simples « élus ». Et par extension, tous ceux qui exercent un pouvoir politique quelconque deviennent suspects. Inutile donc de jouer à ce petit jeu destructeur de la démocratie !
Bonne chance à la liste Bretagne ma Vie et à toutes les listes qui défendront sincèrement la Bretagne. Mais le cru 2021, ne permettra sans doute pas, une fois de plus, d’assoir un mouvement politique breton fort et indépendant. Pour cela, nous avons besoin d’un parti politique breton ou de partis politiques bretons qui travaillent en profondeur et s’accordent le moment venu sur l’essentiel.
Emile GRANVILLE
Commentaires (24)
Bretagne Croupion en 2021 di B4 pour les "régionales"
Pas d'Union Bretonne pour cette élection:
UDB avec des organisations françaises EELV,et "Forces de gauches"
Mr Cueff et sa liste refusant les politiques bretons.....?
Une du Parti Breton.
Le groupe Bretagne majeure .....va soutenir qui ?
Quelle position allons nous prendre en Loire Atlantique dans le cadre PDL.....?
-bulletins préparés à glisser dans l'urne.,pour le 1 er tour ?
-second tour selon le cas de figure ?
Déjà en 1983 nous dénoncions ces divisions et ce manque de stratégie à la Galloise, et autres peuples.
Pour les départementales ,c'est aussi la désunion qui se constate sur certains cantons.
L'ambition régionale de cette personne est une chimère à moins d'un changement radical de stratégie politique. Le pragmatisme est une qualité.
La faiblesse des centralisateurs n'est pas une raison valable pour faire acte de médiocrité et d'isolement.
Faire cavalier seul alors qu'une ou plusieurs alliances bien ficelées auraient pu faire pencher la balance, c'est du gâchis.
Si pour Mr Cueff la Bretagne c'est sa vie, je lui ferais donc le plaisir de voter "BZH".
Moi aussi la Bretagne c'est ma vie ! Je ne vote pas pour une personne mais pour des idées qui ne s’arrêtent pas à l'interdiction d'un pesticide dans une commune... Souhaitons-lui bonne chance, il en aura besoin...
".
Je voterai Bretagne Ma Vie, car Daniel Cueff est le premier à vraiment avoir mis en oeuvre un constat simple: il n'y a rien à attendre, pour notre pays, la Bretagne, d'une quelconque alliance avec les partis parisiens (PS, LFI, EELV, etc) ou de leurs relais-laquais en région. S'abstenir de faire une alliance avec ces valets soumis et sans le moindre courage politique, c'est avoir une vision saine et régénératrice de notre combat pour une Bretagne libre de construire son destin. Daniel Cueff et son mouvement vont dans le sens de l'histoire: regardons la Catalogne, l'Ecosse, le Pays de Galles, et, dans une certaine mesure, la Corse. Ceux qui s'allient avec les jacobins parisiano-centrés (l'UDB avec EELV, gant ar vezh!!!) sont des opportunistes simplement soucieux de continuer à laper la bonne soupe qu'apporte un siège de conseiller départemental ou régional. Je ne suis pas toujours en phase avec vous, le Parti Breton, mais je m'incline devant votre choix de partir au front sur votre seul nom. Gourc'hemennoù ha chañs vat deoc'h! Et, in fine, je rêve d'une alliance entre vous et Cueff. Pourquoi pas ? Une vraie formation bretonne et non des traîtres calculateurs prêts à toutes les compromission. Il reste encore un peu de temps... Gourc'hemennoù ha chañs vat deoc'h memestra!
Les affiches étaient prêtes : A la Bretonne avait tiré à un millier d'exemplaires avec une photo de l'écologiste Mathieu Orphelin ( député de l'Anjou) ) avec ce slogan : "le candidat qui s'asseoit sur la démocratie"
Il aurait soi-disant clarifié sa position avant que ces affiches ne fleurissent en ville...
A la Bretonne n'exclut pas de se resservir des affiches en changeant la photo d'un candidat ou d'une candidate qui oserait se prononcer contre la réunification des 5 département bretons ! Les résultats vont être serrés.
Une manif BR début juin à Redon, nécessaire certes, mais pas suffisante. Commençons à travailler sur place dans notre canton.
C'est donc une défaite électorale assurée qui se prépare par excès d'individualisme.
La bonne stratégie consiste à co-construire et fédérer l'ensemble de nos forces (M. TROADEC BE PB) plutôt que de jouer les bout-en-train pour le plus grand plaisir des jacobins.
Non ce n'est pas cela le problème. Le problème c'est quand des personnalités ou Partis se réclamant de la "réunification de la Bretagne" se présente pour être élu ou même président de la Région Pays-de-la-Loire.
A partir de là tous les discours victimaires ou pour dénoncer cette Région perdent complétement de leur souffle. Et cela donne une piètre image de convictions qui apparaissent finalement comme pacotille ou simple folklore entre deux élections.
C'est donc une défaite électorale assurée qui se prépare par excès d'individualisme.
La bonne stratégie consiste à co-construire et fédérer l'ensemble de nos forces (M. TROADEC BE PB) plutôt que de jouer les bout-en-train pour le plus grand plaisir des jacobins.
Tant que la réunification B5 ne sera pas la priorité des priorités, avant toute autre considération partisane ou électorale, rien ne bougera.
Enfin du pragmatisme!
D’accord à 100%!!!
Malheureusement une fois de plus l’électorat breton va se disperser à nouveau : ça en devient fatiguant!
N’en deplaise à Yvon OLLIVIER mais son pari est perdu d’avance: s’ils font 5% ils pourront être contents!
Triste de voir de si bonnes individualités se fourvoyer dans un projet perdu d’avance....
Enfin il faut qu’ils fassent leur expérience pour en arriver à la conclusion que la seule voie c'est l’union du mouvement breton.
Il n’y a malheureusement pas d’autre alternative !
Je pensais naïvement sans doute que cet épisode aurait servi de leçon à nos élites politiques bretonnes... Mais encore raté...
Je me rappelle de mon passage au siège du Plaid Cymru il y a presque 25. Quand on parlait des bretons aux gallois, ils avaient le sourire en coin...
Alors qu'ils filent vers un référendum pour l'indépendance, on en est encore à se déchirer pour quelques sprapontins régionaux ! Je me demande par moment si nous méritons de rester dans l'histoire !
Se noyer avec des partis et alliances français .incapables de privilégier une plate forme politique d'Union.L'UDB n'est plus depuis longtemps -1983 une Union bretonne mais un parti sauvant des partis jacobins français "dits de gauche".
Beaucoup de militants de ce courant là ne votent plus pour eux ,mais les écrivains,penseurs bretons choisissent d'autres alliances avec "des sauveurs" qui refusent eux aussi l'union avec les organisations bretonnes engagées.
Ce n'est pas politiquement responsable.
Puis COLLABORER en Loire Atlantique c'est aussi ajouter la dépendance des organisations bretonnes culturelles,des syndicats aux subventions "régionales Pays de Loire"qui les tiennent en laisse.
La réunification réclame l'UNION et refuse les collaborations politiques et financières...
revenir à des fonctionnements autonomistes,même en réduisant la voilure dans certaines structures.
Le mandat de F. Hollande n'a pas laissé dans les mémoires une empreinte de gauche particulièrement flamboyante...En revanche, on a eu droit à une réforme territoriale bâclée, suivie quatre ans plus tard du torpillage de la pétition de Bretagne Réunie par le CD44 dirigé par le P.S.F. Pas de lot de consolation au niveau du breton : interdiction du tilde, refus d'aligner les épreuves d'examen sur le modèle basque, aucune protection de la toponymie.
La question de la réunification de la Bretagne reste pour eux un sujet difficile à aborder tellement ils se sont investis dans la structuration politique des pays de Loire et de son extension Grand Ouest .
C'est une idéologie désormais dans ses partis , les pays de la Loire conglomérat pour eux d'une réussite( économique , d'intérêts ... , du mixte culturel qui n'existe pas dans les faits . Qui se déclare Ligérien ? Les élu(e)s en général , les médias FR3 , les institutions ....
Les arguments avancés pour justifier l' existence des Pays de Loire c'est du catéchisme , mais combien d'argent dépensé vainement pour exister ?
A Droite ce n'est pas mieux aussi !
En somme , chacun y trouve son compte pour le moment !