Philippe Guilloux, Donatien Laurent, Kris Menn : un docu fiction de qualité pour le mois du doc
Philippe Guilloux, Donatien Laurent, Kris Menn : un docu fiction de qualité pour le mois du doc
Belle programmation ce mois de novembre, avec plein de films intéressants, des documentaires passant du lapin bleu de Gérard Alle à des portraits d'enfants. Pour donner envie à tous les lecteurs de l'ABP de se rendre au cinéma ce mois de novembre, un extrait de "Qui a tué Loeiz le Ravalec", qui raconte la tragique mort d'un jeune au retour du pardon du Faouet. C'est la gwerz qui a rétabli une vérité historique malmenée par la justice soudoyée...
Pour en savoir plus sur les horaires, les lieux, les films programmés :http://www.daoulagad-breizh.org/les-films-en-tourneacutee.html
Commentaires (12)
Oui vous avez tout à fait raison de mettre un point d'interrogation ,car les hypothèses proposées sont tout de même approximatives .L'affaire mériterait d'être approfondie, en prenant en compte des recherches généalogiques récentes qui risquent de remettre en cause le nom de la maitresse de Loeizig ar Ravalleg , ainsi que l'avis de certaines personnes qui n'ont pas témoignées .Malgré eux, ceux qui ont fait des investigations dans le milieu des années soixante n'ont pas mesurés les conséquences de leurs conclusions car, malgré eux ils ne possédaient pas tous les éléments de cette rivalité clanique .Mais leur tentative d'élucidation d'un drame qui a eu lieu cela fait bientôt trois cent ans et qui continue à passionner
Quand aux commentaires de Spered dieub, j'avoue ne pas vraiment les comprendre sauf à faire un commentaire sans avoir vu le film. Ce documentaire ne prétend pas apporter une réponse précise sur l'affaire même si les pistes sont données. Mon intention avec ce film était d'utiliser cette gwerz et l'affaire comme support à un récit ayant pour objectif de faire le portrait de Donatien Laurent mais surtout d'expliquer l'importance des gwerzioù, comment elles naissent, comment elles se transmettent, qu'elles sont leurs fonctions.
Quand à l'affaire elle-même, si on peut avoir des interrogations sur le rôle de la jeune femme dans cette histoire (ce que Donatien lui même a toujours fait et qui est aussi le propos du film), le fait est que les différentes versions de la gwerz (donc la voix populaire) ont toujours fait état d'un crime et désignées les "amis" de Ravallec comme les auteurs alors que la justice officielle (rendue en français, au passage) a conclu que le pauvre garçon s'était noyé. Mon propos était de dire qu'il ne faut pas prendre pour argent comptant les écrits (y compris les archives officielles) et que la "littérature orale", très importante en Bretagne puisque c'est à travers elle que le peuple s'exprimait, nécessiterait aujourd'hui que des historiens s'y attèlent alors qu'ils restent majoritairement réticents à tout élément transmis oralement... Les paroles s'envolent, les écrits restent. Sauf qu'en Bretagne, les paroles restent, se transmettent grâce notamment aux chants et les écrits mentent parfois..
Le problème c'est aussi de lier à tort des réalités et des faits indiscutables Cette gwerz comporte différentes versions . Vu le temps qui nous sépare de ce drame ,des éléments importants doivent nous échapper
Quand on affirme aussi qu'une commune vote à droite et l'autre à gauche c'est du grand n'importe quoi puisque à la limite c'est le contraire .Par contre on aurait dit que l'une était plus francisée que l'autre, de longue date, çà aurait été la vérité
Cette affaire me passionne, avec mes modestes moyens je vais continuer mes recherches et les comparer avec la thèse de Donatien que je connais bien
Ce qui est certain, c'est que la justice savait que c'était un crime et avait de très fort soupçons sur les auteurs (les premières pièces du procès archivées montrent que les amis ont été arrêtés presque immédiatement et pourquoi arrêter des gens si c'est un accident ?). C'est ensuite, dans le déroulement de la procédure qu'il y a eu des manips.
Je ne prétends surement pas détenir aucune vérité mais toute la lumière est loin d'être faite et peut être ne le sera jamais, sur ce crime qui a bel et bien marqué ce pays ,au point qu'il a traversé la révolution et des périodes de guerres d'une nature autrement meurtrières .La gwerz était connue au moins une quarantaine de km à la ronde
Mais là de toute façon la démarche de Donatien (et pas conséquent la mienne) n'était pas de donner une vérité sur cette affaire ni de désigner des coupables.
Le travail avait plusieurs objectifs
1 : démontrer qu'une gwerz relate un fait réel. Les lieux cités dans les différentes version existent et le fait de retrouver les pièces d'une procédure autour de la mort d'un garçon s'appelant L Le Ravallec, retrouvé dans la rivière, attestent qu'une gwerz relate bien un fait. Ce travail, Donatien la fait sur plusieurs chants.
2 : démontrer qu'il existait bien dans la population des personnes qui connaissaient plusieurs versions de cette gwerz démontrant ainsi que La Villemarqué (la gwerz est dans le Barzaz Breiz mais surtout dans les carnets de colllectes) avait bien fait du collectage
3 : démontrer que le contenu n'était pas affecté par la transmission orale même 250 ans après.
4 : démontrer ainsi qu'il était important d'étudier les chants, voir de les croiser avec les documents écrits lorsque ceux ci existent.
Renseignez vous un peu !! avant d'avancer cette affirmation
Par contre si ces deux paroisses de la rive droite de l'Ellé étaient dans l'évêché de Cornouaille ,elles avaient toutes les deux des influences du pays vannetais voisin .
http://www.academia.edu/4035780/Langonnet_sous_la_Revolution
Là sans doute du fait que vous ne vous êtes pas renseigné ,vous avez fait une erreur flagrante
Ces deux paroisses de la rive droite de l'Ellé faisaient parties de la Cornouaille ,bien qu'elles avaient ,vu la proximité une influence du bas vannetais
En Bretagne, l'opposition entre villes et campagne est flagrante. Les petites villes comme Le Faouët et Gourin sont des îlots républicains isolés au milieu d'un océan royaliste. Les patriotes des campagnes se réfugient dans les villes alors que les compagnies de chouans font régner leur loi sur tous les bourgs avoisinants.A Langonnet, la population va soutenir majoritairement les contre-révolutionnaires, à tel point que pour les administrateurs du district du Faouët, Langonnet est en 1795 la commune rebelle
Donc, quand vous me dites qu'il n'y a pas eu d'opposition et d'antagonisme entre les communes c'est en contradiction avec ces écrits, même si 1795 est antérieure à la mort de Ravallec. Il est assez probable que cet antagonisme était déjà présent 60 ans plus tôt.
D'autre part, quand je dis à l'époque, je parle d'une époque proche du crime, notamment celle du collectage de La Villemarqué et à cette époque les deux communes ne sont pas dans le même évêché puisque le faouët change d'évêché au début du 19 ème
Mais encore une fois, tout ceci ne sont que des "détails" par rapport aux objectifs et aux conclusions de Donatien et aux thématiques abordées dans le film.
Langonnet idem
ben c'est marrant car dans la thèse dont vous donnez le lien je lis :
Moi je suis ouvert à la discussion ,je ne cherche pas avoir raison sur tout ... mais je sais un peu de quoi je parle ....
Les administrateurs du Faouet sous la révolution étaient des extrémistes peut être les pires de Bretagne ,ce qui fait qu'ils étaient loin d'être cautionnés par tous les habitants du Faouet républicains plus modérés , certains tout comme à Langonnet ont même rejoints la chouannerie vu tous ces excès .Ces fous furieux avaient même projetés d'incendier la chapelle saint Barbe
Il n'y avait pas d'opposition ancestrale entre ces communes dans le sens ou l'on a pu en avoir par exemple ,jusqu'à tout récemment avec les kerneo (des côtes dArmor) je précise et les gwennedour
L'opposition temporaire est due à ce pouvoir montagnard du Faouet et ceux qui le composaient n'étaient souvent pas issus de cette localité
Pour ma part, j'arrête ici le débat tant qu'il portera sur cette opposition, supposée ou pas, entre les communes car, une fois encore, çà n'est ni le propos de Donatien pas plus que le sujet de mon film.