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- Communiqué de presse -
Langues régionales : on verra plus tard
À chaque fois, “Ce n'est pas le bon moment : on verra plus tard !" Les députés UMP ont découplé l'examen de la ratification du traité européen, dit de Lisbonne, du débat sur la ratification par la France de la charte européenne des langues régionales. Cependant Marc Le Fur, rapporteur de l'amendement devant la commission, est furieux de voir son texte une fois de plus écarté
Angèle Jacq Par Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme le 18/01/08 19:27

À chaque fois, "Ce n'est pas le bon moment : on verra plus tard !"

Les députés UMP ont découplé l'examen de la ratification du traité européen, dit de Lisbonne, du débat sur la ratification par la France de la charte européenne des langues régionales. Cependant Marc Le Fur, député UMP des Côtes d'Armor, rapporteur de l'amendement devant la commission, est furieux de voir son texte une fois de plus écarté. Refusé par sa propre famille politique, même si, avec le texte de la socialiste Marylise Lebranchu, une discussion a pu avoir lieu à l'assemblée pour le même résultat. Comme d'habitude dans ces cas-là la promesse a rapidement suivi : Rachida Dati, la garde des Sceaux, promet un débat après les municipales.

Rien ne va plus dans la famille UMP. En effet, dans cette affaire, la rupture de l'UMP avec le discours de Nicolas Sarkozy, le 8 janvier dernier à l'Élysée, devant la presse, est flagrante. Que préconisait le président de la République avec bagout et faconde ? Véritable discours-fleuve à la Soviétique - 8.300 mots - déroulé à longueur d'écran :

"J'ai parlé du respect, du respect de soi et du respect des autres, du respect de la différence et de la diversité. J'ai parlé de ce que nous voulons transmettre à nos enfants, de la nécessité de leur faire aimer ce qui est grand, ce qui est beau. J'ai voulu remettre l'Homme au cœur de la politique." (…)

— Et de poursuivre :

“Edgar Morin dit que les impératifs, aujourd'hui, d'une politique de civilisation sont la solidarité, le ressourcement identitaire, la convivialité, la moralisation qu'il oppose aux maux de notre temps que sont l'isolement, le cloisonnement, l'anonymat, la dégradation de la qualité de la vie, l'irresponsabilité. Ces objectifs, je les fais miens. Je les fais miens dans la politique intérieure comme dans la politique extérieure.(…) Après des décennies de réformes différées, de réformes manquées, après des décennies de conservatisme et de pensée unique,(…) Il me semble que le moment est venu d'ajouter aux droits fondamentaux qui forment le socle de notre République, les nouveaux droits que notre époque appelle.(…)”

“(…) Après la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789, après le Préambule de 1946 sur les droits sociaux, auxquels il ne faut pas toucher parce que ce sont de grands textes universels, je souhaite que le préambule de notre constitution soit complété pour garantir l'égalité de l'homme et de la femme, pour assurer le respect de la diversité, pour rendre possibles de véritables politiques d'intégration ou pour répondre aux défis de la bioéthique.(…)”

— La France nationaliste, d'esprit encore colonial, en avance sur son temps ? Si seulement elle pouvait être à l'heure !

(…) que la modernité de notre Constitution soit en avance sur son temps, et que, comme ce fut si souvent le cas jadis, la France, patrie des Droits de l'Homme, montre la voie à tous les hommes. (…) Ce sera une politique pour remettre dans la République non seulement les territoires mais aussi les personnes.(…) Au-delà des changements d'organisation, de méthodes, d'état d'esprit, un Défenseur des droits Fondamentaux, doté de larges attributions sera créé pour permettre à chacun de disposer d'un recours efficace et pratique face à la mécanique anonyme de l'administration. Son rôle sera consacré par la Constitution.”(…)


Que ces envolées furent belles … et la chute rapide, avec le refus, cette semaine, des députés UMP d'inscrire l'amendement Le Fur ou Lebranchu à l'ordre du jour des modifications à apporter à la Constitution. À Versailles, le parlement, majoritairement UMP, n'en discutera pas. C'est tombé comme un couperet : "ce n'est pas le bon moment, on verra plus tard !"

Les présidents de la République se succèdent de gauche, de droite… Ils y vont l'un après l'autre d'un discours plein d'idées novatrices, de réformes incontournables, voire d'intention de simple respect d'identité… mais qu'il y a loin, de la coupe aux lèvres.

Pour mémoire, et ce n'est évoquer que les trois derniers :
Le candidat François Mitterrand et son discours de Lorient de mars 1981 : “Justice devait être rendue”.
La création par Jacques Chirac de la Hald, la Haute autorité de lutte contre les discriminations : “Pour cette instance, il n'y a pas de discrimination envers les Bretons, puisque seul le peuple français existe”.
Aujourd'hui Nicolas Sarkozy nous promet haut et fort un “Défenseur des droits Fondamentaux”, encore faudrait-il accepter d'inscrire dans la constitution la possibilité de réforme !

Car promesses ou créations fumistes sont comme autant de commissions dont on dit, depuis la nuit des temps républicains, “qu'elles sont créées pour noyer le poisson.

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Le Collectif breton pour la démocratie s'est constitué le 28 octobre 1999 à Carhaix, à l'initiative d'un groupe de citoyens de l'ensemble de la Bretagne. Il propose que se joignent à son appel toutes celles et ceux qui font vivre la Bretagne d'aujourd'hui. En respectant les principes fondamentaux de la démocratie, des Droits de l'Homme et de l'attachement à la diversité et l'expression culturelle de tous les peuples. N'est donc pas concernée par cet appel toute personne dont les actes ou les propos relèvent du racisme et n'accepte pas la différence culturelle.
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