La République ou l’art du clientélisme d’état
Si nous nous fions aux manuels d’histoire de l’éducation nationale, les privilèges de l’ancien régime auraient été supprimés dans la nuit du 3 au 4 août 1789, ouvrant une ère nouvelle pour le genre humain et particulièrement pour « l‘espèce française ». Près de 216 ans plus tard, le doute persiste sur l’objectivité de ce jugement.
Monsieur Galouzeau de Villepin a en effet tenu à « remercier » les agents de l’ANPE pour leur « travail remarquable » et « l’action exemplaire du service public de l’emploi, qui s’est pleinement mobilisé pour obtenir ces résultats (sur le front du chômage). Ils sont en première ligne pour encourager l’emploi dans les banlieues ». Pas moins. Les entreprises n'étant naturellement que pour peu dans l'emploi des chômeurs. Afin de signifier cette gratitude, le premier ministre a tenu à gratifier les agents d’une prime de 150 euros en décembre pour leur dévouement. Qu’ont fait ces agents pour obtenir un tel cadeau de fin d’année ? Ces derniers ont accueilli 57 000 demandeurs d’emplois de longue durée et se sont engagés à accueillir les « jeunes » de banlieues. En somme les agents de l’ANPE ont été « primés » pour avoir fait le travail pour lequel ils sont sensés être déjà rémunérés.
Peut être y avait-il aussi le fait qu’ils ont accessoirement rayé des listes bon nombre de chômeurs par diverses méthodes plus ou moins complexes…
La qualité des services rendus par l’ANPE est pourtant discutable si l’on tente avec audace et un brun de culot de comparer ses résultats avec ceux du JOB center britannique. En 2004 ce dernier a trouvé 1.250.000 emplois pour ses inscrits contre 200.000 pour l’ANPE. Le volontarisme n'étant apparemment pas le même.
Soyons donc rassurés, en France le clientélisme d’état a encore de beaux jours devant lui, au grand dam du contribuable breton qui paie ces extravagances. Car ces dernières ont un prix : 900 milliards d’euros, soit près de 50% de la dette globale de la France pour le financement des retraites de plusieurs millions de fonctionnaires dont l'utilité est toute relative pour certains d'entre eux. Mais il est vrai que dans un état ou l’on confond travail et emploi, le travail de pédagogie reste à faire, surtout auprès des élites qui prétendent guider la société civile bretonne.
L’association « Bretons en Colère » ne se veut pourtant pas surprise par cette nouvelle prime à l‘inconséquence d‘une part de la fonction publique : auraient-on pu attendre autre chose de la part d’un premier ministre ayant mentionné 22 fois le mot «état» dans son discours de politique générale ? Entre la république et la démocratie représentative, les élites ont choisi la république.
Pour l’association « Bretons en Colère »
JP Stefan, Porte-Parole
E-mail : B retonsencolere [at] wanadoo.fr
Site Internet : http://bretonsencolere.monsite.wanadoo.fr
Tél : 06.88.29.21.20