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- Communiqué de presse -
La langue bretonne au cœur des élections municipales et cantonales
La langue bretonne pourrait s'éteindre avant la fin de ce siècle. Dès 2060, il ne resterait plus que 20 000 personnes à parler breton et qui regarderaient, impuissants, s'éteindre définitivement leur langue. Pessimisme ? Non ! C'est l'hypothèse basse présentée par l'Office de la Langue bretonne dans son dernier rapport.
Pierrick Le Feuvre Par Oui au breton le 4/01/08 16:50

La langue bretonne pourrait s'éteindre avant la fin de ce siècle. Dès 2060, il ne resterait plus que 20 000 personnes à parler breton et qui regarderaient, impuissants, s'éteindre définitivement leur langue.

Pessimisme ? Non ! C'est l'hypothèse basse présentée par l'Office de la Langue bretonne dans son dernier rapport. (1) Hypothèse qui correspond cruellement à ce que nous connaissons déjà !

Selon l'Office, cette hypothèse est en effet basée sur les éléments suivants ;

"Une progression annuelle de l'enseignement bilingue qui ralentit de plus en plus."

Sur la période 1996/2006, la croissance annuelle moyenne des effectifs de l'enseignement bilingue était de 12,63 %. Elle n'est plus que de 8,45% sur la période 2001-2006. (2) Et à la rentrée 2007, la situation s'est à nouveau aggravée : la progression n'est plus que de 6% (3), portée essentiellement par le Finistère, la Loire-Atlantique ne progressant plus, l'Ille-et-Vilaine et les Côtes d'Armor étant au bord de la stagnation.

"En raison d'une manque d'offre dans le secondaire et de l'absence de la langue dans la vie privée et sociale, les quatre-cinquièmes des élèves de CM2 bilingues perdent leur breton avant d'avoir vingt ans."

Une majorité d'élèves fréquentant l'enseignement bilingue dans le premier degré l'abandonnent, faute d'offre de proximité en passant au collège. Ils ne sont que 1413 en filière bilingue au collège, et 323 au lycée, ce nombre étant en régression à la rentrée 2007 dans les lycées publics et catholiques. (4)

"Le nombre de locuteurs apporté par les cours du soir est négligable."

Les effectifs fréquentant les cours du soir ont diminué entre 1999 et 2006 sur l'ensemble de la Bretagne. (...) La baisse a été la plus marquée chez les débutants. Les effectifs ont diminué de 60% entre 1999 et 2006 : il y avait 2600 inscrits en niveau 1 en 1999. Ils n'étaient plus que 1018 en 2006. (5)

Que dire de plus ? Malgré les bonnes volontés de tous ceux qui se mobilisent pour la langue bretonne, le bilan est accablant et l'avenir déjà écrit si nous ne sommes pas capable d'inverser la tendance.

Généraliser l'enseignement du breton dans toutes les écoles de Bretagne

En refusant de ratifier la Charte des Langues régionales et minoritaires, l'état français viole les Droits de l'Homme et méprise les minorités linguistiques sur son propre territoire. Ses représentants régionaux (Préfecture, Rectorat, Inspections académiques...) se contentent de gérer la pénurie budgétaire sans prendre en compte ni l'intérêt pédagogique de la généralisation du bilinguisme à l'école, ni la demande, par la population des cinq départements bretons, d'un enseignement du breton. Une demande qui, elle, est en forte augmentation.

En Corse, les députés et les élus territoriaux ont su imposer à l'Etat la prise en compte de la langue corse : l'enseignement bilingue s'y généralise et la langue corse y retrouve progressivement sa place (6). Ce n'est pas le cas en Bretagne. Voté à l'unanimité de ses élus par le Conseil régional en décembre 2004, le plan pour la sauvegarde de la langue bretonne a vécu. La convention additionnelle au contrat de plan Etat-région devrait être signée depuis plus de six mois ! On attend toujours...

L'action du Conseil régional a révélé ses limites. Et attendre un hypothétique "transfert de compétences" de l'état à la régon dans la cadre du "droit à l'expérimentation" relève du vœu pieu, quand cela ne sert pas à se masquer la face.

La langue bretonne n'attendra pas.

Les municipalités, comme les conseillers généraux, ont un rôle à jouer, qul pourrait se révéler déterminant, dans la sauvegarde de la langue bretonne. C'est pourquoi les prochaines élections municipales sont une excellent moment pour lancer une nouvelle impulsion en faveur de la langue bretonne dans toutes nos communes.

Placer le devenir de la langue bretonne au cœur des élections municipales et cantonales

80 % de la population bretonne souhaite la sauvegarde de la langue bretonne. Une large majorité des familles est favorable à l 'enseignement bilingue français-breton si cet enseignement est proposé dans l'école fréquentée par leur enfant.

Nul besoin que cet enseignement devienne obligatoire ! Mais il faut gébéraliser la possibilité d'un enseignement bilingue français-breton à toutes les écoles de Bretagne.

Ce sont les mairies qui proposent l'ouverture de nouvelles classes aux inspections académiques, représentantes de l'état. Aux candidats aux élections municipales (7) de prendre position et de s'engager publiquement à demander l'ouverture de nouvelles classes bilingues dans leur commune.

Nous demandons que dans toutes les communes de Bretagne, un conseiller municipal, ou un adjoint, prenne en charge la langue bretonne dans tous les aspects de la vie communale, avec une délégation particulière pour l'organisation de réunions d'informations sur l'enseignement bilingue, au moins une fois par an, en direction des enseignants et des parents d'élèves.

La citoyenneté ne si'mpose pas. Elle se construit. N'hésitez pas à commenter ou compléter cette proposition de vos propres contributions. Vous pouvez les publier ici ou sur le site ouiaubreton (voir le site)

Notes

- 1. La Langue bretonne à la croisée des chemins (Deuxième rapport général sur l'état de la langue bretonne 2002/2007) à commander auprès de l'Office (25 euros)

- 2. Page 54 du rapport.

- 3. Situation de l'enseignement bilingue 2007, rapport de l'Office de la langue à télécharger sur son site, page 12.

- 4. Id, page 19.

- 5. Page 82 du rapport.

- 6. Trois millions d'euros votés par l'Assemblée territoriale de Corse pour la chaîne TV Via Stella.

- 7. Sans oublier les élections cantonales car les Conseils généraux, à l'exemple de celui du Finistère, doivent s'engager plus avant en faveur de la langue bretonne

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