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- Communiqué de presse -
La France dans l'illégalité, Greenpeace devant les tribunaux à Rennes
Prolifération nucléaire : la France dans l'illégalité, Greenpeace devant les tribunaux ! Paris, le 13 mars 2006 - Mardi 14 mars à 15 heures, trois militants de Greenpeace, dont Yannick Jadot, le directeur des campagnes de Greenpeace France, sont cités à comparaître devant le tribunal correctionnel de Rennes (chambre spécialisée
Par Emmanuelle Brisse pour greenpeace le 15/03/06 5:23

Prolifération nucléaire : la France dans l'illégalité, Greenpeace devant les tribunaux !

Paris, le 13 mars 2006 - Mardi 14 mars à 15 heures, trois militants de Greenpeace, dont Yannick Jadot, le directeur des campagnes de Greenpeace France, sont cités à comparaître devant le tribunal correctionnel de Rennes (chambre spécialisée Militaire), pour avoir tenté de mener une mission d'inspection citoyenne sur la base militaire de l'Ile Longue le 15 mai 2005.

Au moment de la renégociation du traité de non prolifération (TNP ) à New York, Greenpeace avait engagé cette action symbolique dans l'esprit des missions d'inspection impromptues que mènent régulièrement les Nations Unies et l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA), pour vérifier le respect des engagements pris dans le cadre du TNP.

La France a ratifié ce traité en 1992 mais viole cet engagement à désarmer. « A la base militaire de l'Ile Longue se trouvent 288 têtes nucléaires, ce qui représente 2000 fois la puissance destructrice d'Hiroshima ! Comme si cela ne suffisait pas, la France continue de développer son arsenal, notamment avec la construction de nouveaux missiles M-51, affirme Yannick Jadot. Au lieu de montrer l'exemple en désarmant, la France alimente une nouvelle course folle à l'armement nucléaire dans le monde. »

En développant de nouvelles armes atomiques, la France, comme les autres grandes puissances nucléaires (Etats-Unis, Russie, Chine et Grande-Bretagne), pousse l'ensemble des pays de la planète, et notamment les 182 des 188 membres du TNP qui ont jusqu'à maintenant résisté à la tentation, à acquérir la bombe. D'ailleurs un panel de haut niveau réuni en décembre 2004 par le Secrétaire Général de l'ONU a déclaré que « le régime de non-prolifération nucléaire est mis en danger par manque de respect des engagements pris… Nous approchons du stade où l'érosion du régime nucléaire pourrait devenir irréversible et entraîner une prolifération en cascade ».

L'actualité iranienne comme le changement de doctrine nucléaire, opéré par le président de la République le 20 janvier dernier lors d'un discours à L'Ile Longue, confirment ces craintes. C'est l'esprit même du TNP que la France bafoue, en passant d'une logique de non-prolifération à une logique de contre-prolifération. Celle-ci ouvre en effet la voie à une utilisation « préventive » de frappes nucléaires prétendument ciblées, y compris contre des Etats non dotés de l'arme atomique et pour protéger des ressources stratégiques comme le pétrole. « La nouvelle doctrine nucléaire française, décidée sans aucun débat démocratique, rejoint la stratégie agressive du président Bush. C'est un formidable et dramatique encouragement adressé aux Etats qui n'attendent que ça pour s'affranchir à leur tour de leur engagement à ne pas développer l'arme atomique, ajoute Yannick Jadot. Une seule solution à la prolifération nucléaire : le désarmement strict et complet, tel que prévu par le droit international. »

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