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- Communiqué de presse -
L’Ile Longue à Brest : 2000 fois la puissance destructrice d’Hiroshima
L’Ile Longue à Brest : 2000 fois la puissance destructrice d’Hiroshima. Greenpeace y mène actuellement une mission d’inspection citoyenne pour constater la violation par la France de ses engagements internationaux à éliminer son arsenal nucléaire.
Par Emmanuelle Brisse pour Greenpeace le 15/05/05 21:30

Communiqué de Presse – mai 2005

L’Ile Longue à Brest : 2000 fois la puissance destructrice d’Hiroshima. Greenpeace y mène actuellement une mission d’inspection citoyenne pour constater la violation par la France de ses engagements internationaux à éliminer son arsenal nucléaire.

Brest, le 15 mai 2005. Aujourd’hui le bateau de Greenpeace l’Artic Sunrise et la flottille rade de Brest pour une mer propre, rassemblant une quarantaine d’embarcations, ont manifesté au large de l’Ile Longue près de Brest pour dénoncer la prolifération nucléaire qui prend sa source dans cette base militaire. L’Artic Sunrise a pénétré le périmètre de la base navale vers 15h30 et mis un zodiac à l’eau pour lancer une mission d’inspection citoyenne dont le but est de vérifier le respect par la France des obligations de désarmement intégral lié au TNP actuellement en révision à New-York. L’Artic Sunrise a été intercepté, le zodiac a été arraisonné et son équipage arrêté.

La mission d’inspection citoyenne engagée par Greenpeace, à l’instar de celle que devrait mener les Nations Unies*, a pour objectif de faire le point sur les matières nucléaires et l’ensemble des équipements militaires présents à l’Ile Longue. Elle permet de constater également si la France a pris ou non les mesures de désarmement conformément aux engagements qu’elle a signés dans le cadre du Traité de Non Prolifération actuellement renégocié à New-York. L’article VI du Traité stipule : « Chacune des Parties au Traité s'engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire, et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace ».

Il apparaît malheureusement que la France viole ses engagements. A la base militaire de l’Ile Longue se trouvent en effet 288 têtes nucléaires, soit l’équivalent de 2000 fois la puissance destructrice d’Hiroshima ! Comme si cela ne suffisait pas, la France continue de développer son arsenal pour le rendre encore plus destructeur avec notamment de nouveaux missiles M-51. Chaque sous-marin quittant Brest embarque 16 missiles, composés chacun de 6 têtes nucléaires d’une puissance de 100 kilotonnes. C’est 650 fois le pouvoir de destruction d’Hiroshima ! Michèle Alliot-Marie, Ministre de la Défense, déclarait d’ailleurs le 11 janvier 2005 lors d’une visite à l’Ile Longue, « Les grandes puissances dotées aujourd’hui de l’arme nucléaire ne songent nullement à l’abandonner mais continuent à améliorer leur arsenal ». Et la France d’affecter trois milliards d’euros par an à son nucléaire militaire.

En développant de nouvelles armes atomiques, la France, comme les autres grandes puissances nucléaires (Etats-Unis, Russie, Chine et Grande-Bretagne), pousse l’ensemble des pays de la planète, et notamment les 182 des 188 membres du TNP qui ont jusqu’à maintenant résisté à la tentation, à acquérir la bombe. D’ailleurs un panel de haut niveau réuni en décembre 2004 par le Secrétaire Général de l’ONU a déclaré que « le régime de non-prolifération nucléaire est mis en danger par manque de respect des engagements pris… Nous approchons du stade où l’érosion du régime nucléaire pourrait devenir irréversible et entraîner une prolifération en cascade ». Le directeur général de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA), Mohamad ElBaradei, a même mentionné cette semaine le risque d’Armageddon !

« En dépit des discours récurrents sur la menace atomique, les puissances nucléaires comme la France sont en train d’amener les autres pays à s’élancer dans une course folle à l’armement nucléaire. L’Iran et la Corée du Nord sont devenues ou sont en passe de devenir des puissances nucléaires et une quarantaine d’autres pays ont les capacités de suivre leur exemple en quelques mois. La mobilisation citoyenne d’aujourd’hui est un puissant appel pour que la France honore sa signature et qu’elle engage un désarmement nucléaire complet » déclare Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace France, à bord de l’Artic Sunrise.

Il n’y a pas des « bons » et des « méchants » en matière nucléaire. Tous les Etats qui ont la bombe ou la capacité de la développer ont bénéficié des transferts de technologies et de matières nucléaires prétendument civiles de la part des pays nucléarisés : pas de bombe pakistanaise, israélienne ou iranienne par exemple sans coopération « civile » française !

Greenpeace demande à la France :

- de confirmer publiquement l’engagement signé en 2000 par la France, comme par les autres puissances nucléaires, d’accomplir sans équivoque « l’élimination totale de leurs arsenaux nucléaires »

- de réviser, conformément à ses engagements, sa stratégie militaire en stoppant tout programme de développement de nouvelles armes nucléaires.

- de soutenir l’adoption d’un moratoire immédiat sur la production, le transport et l’utilisation de matières utilisables pour l’armement nucléaire.

* L’Agence internationale à l’énergie atomique, gendarme mondial du nucléaire, organise des missions d’inspection pour contrôler le respect des engagements par ses membres en matière de non-prolifération.

Contacts :

Yannick Jadot, directeur des campagnes Greenpeace France 06 08 68 27 85

Emmanuelle Brisse, directrice de la communication Greenpeace France 06 88 88 18 26

Xavier Renou, chargé de la campagne désarmement Greenpeace France 06 88 88 18 29

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