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Manifestation d'agriculteurs et d'éleveurs
- Communiqué de presse -
L'avenir des éleveurs et agriculteurs bretons passe par la revendication indépendantiste
Après guerre, il a fallu nourrir une France en reconstruction. La Bretagne dite excentrée, en vérité exclue des marchés et flux économiques par Paris, a trouvé une aubaine pour subvenir
Par Bertrand Deleon pour Gwened / Vannes 2014 le 28/07/15 1:28

Après guerre, il a fallu nourrir une France en reconstruction. La Bretagne dite excentrée, en vérité exclue des marchés et flux économiques par Paris, a trouvé une aubaine pour subvenir à ses besoins et juguler en partie l'exil. Ce qui n'empêcha pas pour autant l'hémorragie humaine qu'elle connaît jusqu'à nos jours. De là, nous n'avons eu de choix que de pratiquer la politique de la terre brûlée : au nom de la transformation et de la modernisation de l'agriculture et de l'élevage, nous avons modifié en profondeur les paysages, détruit talus et bassins versants, appliqué l'élevage intensif… Des coopératives ont vu le jour et la Bretagne a su rationnaliser sa production en regroupant par le même biais les énergies et les moyens. Le mutualisme, sorte de compromis entre une économie socialiste et capitaliste, est née à la même époque. La Bretagne aurait pu développer un concept intéressant mais c'était sans compter la France et l'Europe franco-allemande. Toutefois, une véritable révolution technique, agronomique, structurelle va transformer en moins d'une génération la Bretagne. D'une terre acide et pauvre, la péninsule armoricaine deviendra la première région européenne de production agricole et d'industrie agro-alimentaire entrant ainsi directement dans les marchés européens et internationaux. A cette époque, la solidarité des campagnes disparaît, on apprend à « manger » son voisin, des exploitations familiales transmises de génération en génération sont réduites à néant, les repères socioculturels sont parallèlement brisés. Le fameux « miracle agricole breton » fut le poison nécessaire à notre survie, nous en payons plus que jamais les effets secondaires.

Un monde paysan à l'agonie, une économie bretonne moribonde

Désormais, les paysans bretons sont à bout de souffle, pieds et mains liés à un système qui arrive à son terme. Il faut produire sans cesse, se soumettre à des normes, à des clauses imposées par l'Europe, celle des Etats éloignés de nos intérêts, aux diktats des distributeurs (les grandes surfaces) et des groupes industriels qui « pensent produits et profits » plutôt que de parler d'hommes et d'emplois. Or, la qualité des produits bretons reste élevée, en dépit de l'économie de marché privilégiant le rendement. Nous ne pouvons cependant faire valoir cette plus-value qualitative pour nous en sortir. Comment répondre à la concurrence lorsqu'ailleurs une main d'½uvre exploitée sert à casser le marché ? Car, c'est le cas, en Allemagne la transformation du porc est faite par des ouvriers immigrés sous payés. La réponse la plus mauvaise est imposée par un système économique que nous ne contrôlons pas : la Bretagne aussi emploie de plus en plus de main d'½uvre étrangère, entraînant la casse des acquis sociaux, la dégradation des conditions de travail, le chômage puis la mort de nos territoires. En regard, le suicide de nos paysans est le signe d'une grande détresse et le basculement de l'ensemble de la société bretonne.

Cette agonie est catastrophique pour la Bretagne lorsque plusieurs milliers d'emplois reposent sur l'agro-alimentaire dans tous les secteurs de travail. Nous ne pouvons continuer à laisser la France gérer, ou non, nos affaires. Seul un gouvernement breton peut porter notre voix à l'Europe, défendre nos emplois, faciliter d'autres productions et d'autres marchés que ceux imposer par l'Europe franco-allemande. Une Bretagne indépendante, levant sa propre fiscalité est la clef de notre réussite. Elle serait l'interlocuteur privilégiée de nos paysans et défendrait les valeurs bretonnes anciennes de la terre. Cette Bretagne répondrait également à ses propres exigences en aménagement du territoire : la priorité ne serait plus de financer les lignes ferroviaires du sud de la France (ligne LGV Provence-Alpes-Côte d'Azur ainsi que la ligne méditerranée rapprochant Marseille, Lyon à Paris), le réseau de transports parisiens ou encore la ligne LGV entre Paris et les villes bretonnes souhaitée par nos élus UMPS-EELV, financée en grande partie par la Bretagne à l'extérieur de son territoire, qui se solde par l'accélération de l'exil de nos forces vives pour, en remplacement, installer ici les retraités franciliens. Nous ouvrirons enfin l' « axe Triskell » et nous envisagerons des liaisons maritimes et des voies de communications Nord-Sud avec nos partenaires européens en voie de libération nationale (La Flandre, la Catalogne et plus directement les nations de l'Arc Atlantique comme l'Ecosse et le Pays Basque).

S'en sortir, c'est sortir de la France

Dans un résumé d'étude, l'INSEE précise que « La région est nettement moins dépendante de l'étranger que les autres régions françaises, et cette forte autonomie résulte d'une densité importante de groupes bretons. Les groupes privés ou coopératifs locaux contrôlent près d'un emploi sur cinq en Bretagne et un nombre important de salariés dans les autres régions. Ils placent la Bretagne parmi les régions françaises à fort rayonnement économique. » ( (voir le site)

Nous devons travailler dans le sens de cette indépendance, c'est-à-dire notre souveraineté dans l'Europe des peuples, une autre Europe pour une autre économie, à visage humain. L'échéance électorale des Régionales 2015 doit nous donner la possibilité d'avancer dans ce sens.

Notre Chance, l'Indépendance.

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