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- Chronique -
L'Araucaria ou l'impossible unité
Le volume du rassemblement n'était pas massif, il n'était par ridicule ; mais la question est ailleurs.
Par Liam Fauchard pour Liam Fauchard le 30/09/18 11:53

Il existe un arbre que les connaisseurs appellent Araucaria, un conifère à la " peau " couverte de grosses écailles triangulaires lui conférant un aspect reptilien. Son surnom : le désespoir des singes.

Samedi 29 Septembre 2018, Nantes, Xème manifestation pour la réunification de la Bretagne. Je ne citerai aucun des mouvements (terme neutre) qui ont appelé à y participer ; je ne citerai aucun des mouvements (idem) qui ont appelé à ne pas y participer.

Le volume du rassemblement n'était pas massif, il n'était par ridicule ; mais la question est ailleurs. Feu le magazine Armor avait publié sous ma plume en 2006 (sic) un texte où, en résumé, j'écrivais ceci - qui est toujours actuel - : les partis bretons ont les yeux de Chimène pour le SNP (Scotland), le PNV (Euskadi), le Playd Cymru (Wales), mais n'ont jamais voulu comprendre comment ils avaient construit leurs trajectoires et leurs succès : définir un objectif unique et construire une base interclassiste indépendamment de toute référence partisane.

l'araucaria

En clair, et à minima, pour la Bretagne, l'objectif N°1 est la réunification et peu importe qu'on soit de droite, de gauche, de dieu, du diable… ha me oar me… Une fois l'objectif atteint, et si un autre objectif n'est pas défini (autonomie, dévolution, indépendance, souveraineté-association…), chacun pourra de nouveau brandir l'étendard de son fief idéologique.

Une semaine avant la manifestation et lors de celle-ci, j'ai appris que de nouveaux " médias bretons " étaient apparus ou sur le point de l'être. Formidable, le pluralisme bat son plein, enfin pour les quelques personnes qui s'exprimeront à travers eux …

La multiplication des chapelles n'a jamais fait une église (l'allusion n'est pas de moi, je suis penseur et pas croyeur). Au fond, l'Emsav - nom générique à définition très large - que nous voyons à l'œuvre est comme l'Araucaria symbolisé : le désespoir des Bretons.

Liam FAUCHARD (Cornouaille) / 30 Septembre 2018