Les problèmes liés aux algues vertes sont réels et il serait irresponsable de les nier. Doit-on pour autant mettre les agriculteurs au pilori ? Le Mouvement Démocrate n'accepte pas que le problème des algues vertes incombe uniquement aux agriculteurs. La Bretagne ne doit pas renier son passé, on ne peut pas rayer d'un trait les effets d'une politique de productivité mise en place voici 50 ans
L'agriculture ne doit pas mourir des algues vertes.
Les problèmes liés aux algues vertes sont réels et il serait irresponsable de les nier. Doit-on pour autant mettre les agriculteurs au pilori ?
Le Mouvement Démocrate n'accepte pas que le problème des algues vertes incombe uniquement aux agriculteurs. La Bretagne ne doit pas renier son passé, on ne peut pas rayer d'un trait les effets d'une politique de productivité mise en place voici 50 ans.
On ne règlera pas les problèmes en claquant des doigts ou d'un simple coup de baguette magique. L'agriculture et l'industrie agro-alimentaire avec près de 151 000 emplois, représentent 12% des emplois en Bretagne, sans prendre en compte les emplois induits (intérim, transport, industrie...).
Les professionnels sont impliqués dans la lutte contre les pollutions, les exploitations se mettent aux normes. Dans les Côtes d'Armor, 70 millions d'euros ont été investis pour la création de 258 stations de traitement aux normes. L'élevage porcin, contrairement à ce qu'on a pu entendre dire pendant les manifestations orchestrées par des idéologues en mal d'audience, n'est plus le méchant pollueur qu'on montre du doigt.
Chacun sait les difficultés que vivent nos agriculteurs et nos pêcheurs. Ils ne luttent pas à armes égales. Les cours se sont effondrés, les coûts de production sont plombés par les coûts des matières premières, les taxes sur les carburants et les salaires. Les aides diminuent quand elles ne disparaissent pas.
La France et l'Europe doivent être conscients de ces difficultés et tendre la main à ces hommes et ces femmes qui souffrent de n'avoir plus les moyens de vivre de leur travail, mais aussi d'être les bouc-émissaires d'un système qui les condamne.
Le Mouvement Démocrate ne peut imaginer ou laisser penser que les bretons sont prêts à sacrifier le premier secteur d'activité de la région et à laisser sur le bord du chemin ceux qui les nourrissent.
Anne-Marie Crolais Conseillère Régionale de Bretagne
A Saint-Brieuc, le 5 octobre 2009 Communiqué de presse de Anne-Marie Crolais, Conseillère régionale de Bretagne
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Anne-Marie Crolais
Communiqué de presse
Commentaires (4)
Depuis 30 ans, les gaullistes puis l'UMP ont poussé les agriculteurs bretons dans le sens d'une agriculture intensive. Le courage politique serait de leur dire que c'est devenu un non sens économique. La population bretonne est excédée par les conséquences dramatiques d'une agriculture intensive qui fait de plus en plus ressembler notre Bretagne à une immense pot de chambre. Assimiler la population bretonne qui ose manifester face à la mafia agricole "d'idéologues en mal de publicité" parce qu'après des chiens et un cheval, elle ne veut pas qu'il y ait mort d'homme... Il faut quand même le faire. Demander qu'on subventionne les agriculteurs pour qu'ils remettent les cochons sur la paille, ça, ça aurait un sens. Ca n'a pas l'air de vous gêner plus que ça qu'on constate de plus en plus d'oedemmes pulmonaires. Combien de morts vous faudra-t-il pour toucher votre conscience ? L'histoire jugera.
Mais nos côtes où se développent les industries conchylicoles, ostréicoles et piscicoles ne doivent pas non plus mourir des rejets des fleuves et des rivières, dans lesquelles se déversent une grande part de ce que les industries et particuliers « se débarrassent » ! De la part de ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas prendre les décisions et les moyens d'y remédier.
Nos pêcheurs ne doivent pas non plus mourir. Pour ceux qui restent, voir leurs ressources disparaître par la dégradation du milieu maritime, tout autant que par la surpêche qui n'est pas exclusivement du fait « des locaux ».
De cela l'agriculture et ses agriculteurs ont une part importante qu'il ne faut pas occulter ! En ont-ils cure ? En sont-ils conscients ? Combien s'en fichent dans la mesure où ils peuvent encore survivre ? Et d'autres s'enrichir davantage ? Dans l'agriculture au sens large, j'inclus bien évidemment « les éleveurs » qu'ils soient de cochons, de poulets…ou de pigeons.
La révolution des années 60 était inévitable et nécessaire. L'état de la Bretagne jusqu'à ces années était pitoyable, plus encore pour les « paysans bretons » que d'autres. Et l'on peut comprendre que ces problèmes n'aient effleuré personne. Mais pour le moins depuis les années 70-80, des changements auraient pu s'opérer ! Mais c'était sans doute sans compter avec le « Crédit Patate », les importants intérêts et logiques industriels et financiers, sans oublier la cupidité d'une part des « paysans », qui niait ou étouffait la réalité des problèmes, ainsi leurs consciences, leur intelligence. Et sans oublier les carriéristes politiques…
Madame Crolais et Monsieur Guy Paugam, je ne suis pas un « écolo » doux rêveur. J'ai 67 ans et j'ai vécu et observé toutes ces évolutions en directe, je me souviens même de Mme Crolais comme syndicaliste agricole, et je n'ignore pas qu'elle fait de la politique depuis pas mal de temps, dans une direction qui n'a pas vraiment changé les choses…ou pas suffisamment… ou trop tard !
Mon regard sur les algues vertes et ses tenants et aboutissants est celui d'un frère et habitant de la côte, celui d'un marin à la pêche et dans la marine marchande pendant près d'une vingtaine d'années regardant les lignes de courants charrier déchets et pourquoi pas les molécules chimiques, à travers les mers du globe. Puis comme travailleur social dans une ferme de CAT pendant vingt ans, sans doute pas impliqué aux mêmes niveaux que des « propriétaires terriens », mais sont-ils encore propriétaires ?
L'agriculture ne mourra pas des algues vertes, elle mourra d'elle-même ! Sur et par une terre stérilisée par toujours plus de déjections, et de produits chimiques nécessaires pour maintenir la productivité…sacrée ! Il n'est pas besoin de sortir de St Cyr, comme l'on dit chez nous, pour le comprendre ! Et comprendre que cela serait se suicider... si nous la faisions et la laissions mourir!
La terre et la mer nous appartiennent aussi !!! Ce sont elles avec les travailleurs qui y peinent qui nous font vivre. Je ne ferai pas ici leur procès car je les connais assez bien, mais je ne veux pas qu'ils soient les vecteurs de nos maladies, les outils de… NOTRE MORT…La notre et la leur. Je crois qu'il fallait penser à la Bretagne un peu plus tôt. Que les Bretons aient commencé par leur éperon rocheux à donné l'exemple à suivre, puisqu'elle est une des premières régions agricole de France, sinon LA première !
Faisant partie moi même du MoDem, je suis un peu surpris du ton de ce communiqué. Il me semble que le MoDem de Bretagne appelait à soutenir l'initiative des associations de la manifestation d'Hillion voici 10 jours. D'ailleurs j'y étais. Il se trouve que ce soir, j'assistais à une réunion Cap21-MoDem sur le thème de la "méthanisation." Ce procédé connu depuis une vingtaine d'années devrait permettre aux agriculteurs d'obtenir de nouveaux débouchés en étant eux mêmes des producteurs d'énergie. D'autre part ce peut être un moyen crédible de se convertir vers un nouveau type d'agriculture qui ne recherche pas le "toujours plus" pour pouvoir exister. La situation actuelle conduit tout le monde dans une impasse : aussi bien les agriculteurs eux mêmes, que les riverains du littoral, que ceux qui vivent du tourisme. Je crois que les manifestants présents à Hillion ne demandaient pas la disparition de l'agriculture en Bretagne ! Non ils souhaiteraient que les agriculteurs décident de se reconvertir vers un nouveau type d'agriculture plus respectueuse de l'environnement et qui puisse offrir de nouveaux débouchés pour les agriculteurs eux mêmes. La course à l'extension sans fin, d'élevages hors sol est un non sens. Elle n'est au final ni respectueuse des conditions d'existence des animaux, ni une garantie en terme de qualité de l'alimentation. Le respect de l'environnement, la crise énergétique de ce siècle devant nous obligera de toute façon à privilégier les circuits courts entre producteurs et consommateurs, à ancrer de nouveau l'agriculteur comme élément déterminant de l'aménagement du territoire. Bref les solutions sont devant nous et j'eusse préféré que vous ayez un message un peu plus positif et tourné vers l'avenir dans ce communiqué.
Cordialement, D LE BORGNE