Les présidents des chambres d’agricultures de Bretagne se sont réunis mardi dernier afin de faire le point sur l’année à venir.
Les filières en difficultés
C’était là l’occasion de faire le bilan des difficultés que rencontrent certaines filières en Bretagne. En premier lieu, la filière avicole doit faire face à deux types de crise : une crise conjoncturelle, liée aux problèmes de maladies des volailles, et une crise structurelle, liée aux exploitations avicoles. La filière ne peut que constater la baisse des ventes de l’année dernière : près de 20 % de baisse, soit plus que la moyenne nationale qui se situe autour des 14 %.
Autre filière touchée, celle du lait. Si l’application des évolutions de la PAC s’est plutôt bien passée ces dernières années, l’ajustement entre offre et demande risque, selon les présidents de chambres d’agriculture, d’être plus douloureuse dans les mois à venir, notamment à cause de la baisse de la consommation, et de la diminution des aides européennes. La restructuration de la filière, et notamment les mouvements dans les entreprises de l’industrie agroalimentaire, devrait permettre de recréer de la rentabilité. Cependant, de nouveaux outils manquent encore pour aider à la gestion de cette filière.
Agriculture et énergie : les enjeux
L’énergie est sans doute l’enjeu le plus important de notre siècle : la disparition programmée des énergies fossiles nous oblige à réfléchir dès à présent à des solutions alternatives. L’agriculture bretonne a un rôle à jouer dans le développement de ces alternatives. C’est ce qu’ont rappelé les présidents des chambres d’agriculture. La piste de la culture du colza extensif sur les terres en jachère, comme de la mise en place de biocarburants ont été mises en lumière. Comme l’indiquent les chambres d’agriculture, les enjeux sont à portée de main « si les volontés sont fortes et si les initiatives de chaque acteur du monde agricole et de l’agroalimentaire concourent à poursuivre le même objectif » .
Mais la production d’énergie n’est pas le seul enjeu pour les agriculteurs bretons. En effet, la réalisation d’économies d’énergie est aussi possible. Sur les carburants dans un premier temps, mais aussi dans le cadre du chauffage des serres. Des pistes devront là aussi être explorées afin de mieux rentabiliser les exploitations.
Un projet agricole et agroalimentaire pour la Bretagne
Dans un contexte de baisse des aides nationales et européennes, les chambres d’agriculture ont beaucoup consulté ces derniers mois, afin de proposer une stratégie de développement cohérente pour l’agriculture en Bretagne. De ces consultations sont ressortis trois axes de travail :
Axe stratégique 1 : amélioration de la compétitivité de l’agriculture et de l’agroalimentaire bretons dans toutes ses composantes : technicité, innovation, coûts, logistique, qualité, optimisation de la prise en compte de la sécurité sanitaire, accompagnement de l’installation, formation.
Axe stratégique 2 : mise en oeuvre d’un plan énergie renouvelable économiquement rentable en agriculture et dans l’industrie agroalimentaire
Axe stratégique 3 : optimisation de la déclinaison de l’activité agricole dans l’espace économique et social breton.
Ces axes ont été présentés aux pouvoirs publics. Une phase de négociation va maintenant s’engager. Cette partie promet d’être difficile en raison de la faiblesse des moyens budgétaires disponibles.
JPT / ABP