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- Interview -
Interview de Pascal Bresson sur son livre Guillaune Seznec, une vie retrouvée
Pourquoi adapter un récit illustré sur le destin tragique de Guillaume Seznec ? Je me suis rendu compte que les jeunes avaient tendance à oublier cette page historique injuste. Sa vie fait partie de notre culture. Mon envie d’illustrer Guillaume Seznec avait pour objectif de sensibiliser les jeunes.
Par Pascal Bresson pour illustrateur, auteur le 17/08/06 12:07

Pourquoi adapter un récit illustré sur le destin tragique de Guillaume Seznec ?

C’est une histoire passionnante. Grâce aux connaissances approfondies de ma mère, je me suis passionné pour cette tragique affaire dès l’âge de quinze ans. Par la suite, je suivais le combat de Denis Seznec, le petit-fils de Guillaume. J’admirais son courage, sa ténacité et son opiniâtreté. Je trouvais cette injustice dont il fut victime, inadmissible. Je me tenais au courant de tout ce qui comportait la moindre ligne dans la presse sur le sujet. J’assistais même aux conférences que Denis donnait dans différentes villes. Voyez combien j’étais un fidèle. Puis, petit à petit, je me suis rendu compte qu’auprès des jeunes, ils avaient tendance à oublier cette page historique injuste. Sa vie fait partie de notre culture. Mon envie d’illustrer Guillaume Seznec avait pour objectif de sensibiliser les jeunes. C’est un parcours « civique », un véritable travail de mémoire.

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À quel moment avez-vous eu le déclic ?

L’année dernière, lors d’une longue hospitalisation. J’avais apporté avec moi, une bonne partie des livres traitant de l’affaire Seznec. Puis en les relisant, j’ai trouvé qu’il y avait matière à l’adaptation d’un récit illustré pour tout public. J’ai donc imaginé le découpage en 30 chapitres, avec une lecture simple. Il me fallait être concis et clair. À ma sortie, j’ai alors proposé à mon éditeur Ouest-France ce projet. Il a été très emballé. Par la suite, il m’a donné son feu vert.

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Comment avez-vous procédé pour sa réalisation ?

J’ai travaillé en grande partie sur les livres de Denis Seznec : « Nous les Seznec et Le Bagne » (Éd. Robet Laffont). J’ai pris quantité de notes sur des cahiers, puis j’ai réécrit à ma façon, à la première personne du singulier. Je m’imaginais dans la peau de Guillaume Seznec. Je raconte toute sa vie avec émotion, en passant par sa jeunesse, son procès, le bagne et sa triste fin. J’ai beaucoup appris sur les précieux livres de Denis, son petit-fils. Ce fut un gros travail, mais très passionnant à concevoir.

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Avez-vous rencontré Denis Seznec ?

J’ai eu cette chance. Il me fallait son approbation pour faire ce livre. C’est bien normal, car on parle quand même de son grand-père, on parle d’une personne qui a réellement existé. Je ne voulais pas le trahir. Je suis allé le voir à Paris, chez lui. Il m’a reçu très gentiment. Nous avons parlé des heures entières de son grand-père. C’est un homme très attachant, très cultivé. Il a fait un énorme et digne travail sur ses livres, de véritables références sur le sujet. Il m’a écouté et regardé mes dessins. Il m’a parlé de ses propres projets, de son association France-Justice, puis de son autre grand projet de Comité d’Honneur de France-Justice, composé d’Yves Duteil (descendant du Capitaine Louis Dreyfus), de Patrick Dils (innocenté après 15 années de prison), Roselyne Godard (innocentée d’Outreau) et de lui-même (Président du Comité).

Ce Comité d’Honneur de France-justice est chargé de chapeauter un groupe de travail composé d’avocats, de parlementaires et de victimes de dysfonctionnements de l’appareil judiciaire, tous membres de France-Justice, pour faire des propositions de réforme de la procédure pénale. C’est grand, non ? Je suis admiratif devant tant d’énergie, devant son combat depuis des années et je le soutiens très sincèrement. Maintenant, j’ai sa confiance et son amitié. Pour finir, il n’a pas hésité à m’écrire pour ce livre, une magnifique préface.

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Une anecdote ?

L’été dernier, j’ai refait le parcours de Guillaume Seznec. Morlaix-Paris, j’ai repris tout le chemin parcouru par Guillaume Seznec et Pierre Quemeneur, le disparu. J’ai pris également des photos de différents endroits pour ma documentation : Le tribunal de Quimper, la tombe où reposent Guillaume et sa mère… J’étais très ému en me rendant au cimetière de Plomodiern.

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Interview réalisée par Nico Le Galec

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Guillaune Seznec, une vie retrouvée

Éd. Ouest-France Édilarge

60 pages

Tout public

10 euros

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