
Au bilan de ce premier tour des élections régionales, on se retrouve avec une gauche toute puissante et une droite affaiblie mais qui peut se radicaliser. La liste centriste, soutenue par le Modem mais pas seulement Modem, fait les frais d'une abstention terrible, d'un manque de lisibilité dans l'électorat et de deux listes chassant sur les mêmes terres (Troadec et Laot). Le dernier fait est plus marqué dans le Finistère.
Au bilan de ce premier tour des élections régionales, on se retrouve avec une gauche toute puissante et une droite affaiblie mais qui peut se radicaliser. Le fait marquant est l'élimination de la tendance centriste du Conseil régional de Bretagne. La liste centriste, soutenue par le Modem mais pas seulement Modem, fait les frais d'une abstention terrible, d'un manque de lisibilité dans l'électorat et de deux listes chassant sur les mêmes terres (Troadec et Laot). Le dernier fait est plus marqué dans le Finistère. Ces mêmes listes disant défendre le patrimoine auront été les acteurs de cette disparition. Effet pervers sans doute mais résultat évident, aucune des trois n'aura de représentant au Conseil Régional.
Sans doute, les Centristes sont-ils déçus de ce score à 5 %. D'autant plus qu'ils sont convaincus que leur liste était bien constituée, ouverte au-delà du Modem. L'ambiance même au sein de ce groupe excellente et l'accueil sur le terrain bon disent unanimes les colistiers. Le programme était souvent considéré comme bon. Mais voilà, plus de la moitié des électeurs ne sont pas venus voter. Les 21 propositions de la liste conduite par Bruno Joncour étaient sérieuses et offraient à la Bretagne des perspectives régionales et européennes. La stratégie était tournée vers la création d'activité et l'emploi. Ce que les socialistes n'ont pas su faire jusqu'ici et l'UMP non plus au gouvernement. On peut se consoler en se disant que peut être d'autres listes pourrons s'en inspirer. Mais sans doute ont-elles été trop peu lues, notamment par les observateurs patentés et les médias qui, manifestement, avaient fait leur choix dès avant que la campagne ne s'ouvre. C'est une lourde responsabilité qu'ils assument, disant qu'ils sont faiseurs d'élections. En même temps, c'est une des causes de cette abstention trop forte pour que la démocratie y trouve son compte.
Au bout du compte, si la gouvernance de la région ne sera équilibrée, il n'y a plus de spécificité bretonne. Le comportement politique est le même ici que partout ailleurs en France. Les résultats des villes en attestent. La pensée politique n'existe plus au profit d'une gestion que ni droite ni gauche n'ont su, jusqu'ici, mener à bien. La situation du pays tend malheureusement à le prouver. Il n'y aura plus de tampon centriste entre les groupes qui vont, pour l'un s'imposer et pour l'autre s'opposer. Comme c'est le cas ailleurs.
Ainsi, le centrisme politique, en tant qu'acteur historique pour la Bretagne, disparait du Conseil régional de Bretagne au profit des centralistes que sont le PS et l'UMP. C'est aussi une partie du patrimoine politique qui disparait et l'identité bretonne en est désormais amputée. C'est une mise à l'écart par le suffrage universel des projets régionalistes et fédéralistes. L'Europe et la Bretagne y perdront beaucoup.
Chronique d'une fin annoncée, élections après élections, le Centre politique a perdu ses élus et son influence. C'est donc bien la fin d'une époque. Le monde change même si on ne le souhaite pas. Mais, comme le disait Saint Augustin, encore vaut-il mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme. Mais il est agréable de croire en la renaissance des possibles. La psycho-sociologue Elizabeth Kübler-Ross nous y invite en disant qu'il n'y a pas d'erreur, pas de coïncidences. Tous les événements sont des bénédictions, qui nous sont données pour que nous apprenions.
Sans doute le Centrisme politique a besoin d'apprendre mais sans perdre son âme. La recherche du pouvoir absolu pour peser sur la vie des citoyens n'a jamais été sa ligne de conduite et sa tasse de thé. Contrairement au parti en tant que tel qui est la priorité de toute chose pour les hommes et femmes politiques de gauche et l'État pour ceux de l'UMP, la personne humaine est le cœur de tout projet centriste. Sans doute ce message n'a pas été entendu des électeurs y compris par ceux qui se réclament de cette forme de pensée. Mais comme le disait Winston Churchill : « Là ou se trouve une volonté, il existe un chemin ».
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