Que non ! Cette veillée, laissée à l’initiative de tous ceux qui aiment à retrouver l’imaginaire, voyage dans le monde fabuleux des contes et légendes où l’or n’a pas de prix !
Exit les excités de tout poil et le challenge du meilleur score de spectateurs : il suffit de quelques bonnes volontés qui savent conter. Autour faire silence, écouter la résonance des chimères mythiques et dès lors, la magie emporte dans un monde merveilleux.
Là sont les moments précieux où poser son âme sur la portée des mots qui chantent devient aussi fort que de respirer. La nuit tombe dans le gîte, la flambée dans la cheminée ou le poêle pour lumignon dans l’arrière-salle d’une taverne ; un halo de lumière perce l’obscurité dans le carré d’un lougre sur l’Odet ; une maison éclusière ouvre sa porte le long du canal de Nantes à Brest… Lieux multiples et à portée de pas.
…Loin des salles aseptisées et désignées comme scènes nationales, nous n'avons rien à quémander.
Peu importe le lieu, pourvu qu’il soit hors réseau d’industries culturelles et des directeurs de théâtre, chefs de ventes d’une culture de consommation, dit Thierry Poirier, intermittent du spectacle, président de la commission et animateur de cette nuit du conte. Prenons le maquis et retournons dans les granges, là où nous pouvons collecter et retrouver les conditions d'une culture bretonne vivante. Recréons les échanges entre générations et classes sociales. La veillée s'accommode mal de battages publicitaires. J'en ai organisé une à l’aide de quelques affiches. Nous n'étions pas plus de vingt avec un conteur breton et une conteuse russe, passée par le Venezuela et l'Occitanie. Deux jeunes femmes venues de Vitré ont conté pour la première fois et organiseront une veillée en 2008.
Il faut se réjouir d'un plus grand nombre de veillées, ajoute-t-il, une dizaine de plus qu’en 2006 : nous en avons eu 27 et les contacts pour 2008 sont déjà nombreux.
Il va falloir installer l'évènement dans la durée et en le renouvelant trois ou quatre fois par an. Thierry pense aussi rencontrer le directeur de l'Institut Culturel Basque au cours du printemps pour exporter l'idée, avec un peu de sous, j'irai bien au Pays de Galles, aussi dit-il. Et nous devrions avoir au cours du mois de Novembre 2008, une Veillée Contée en Irlande.
Angèle Jacq