En ce jour du 7 Janvier 2004, La France, qui est un pays décentralisé comme le prévoit désormais sa Constitution, a décidé l’ouverture sur tout son territoire des “ Soldes d’hiver “ pour une durée de 4 à 6 semaines. Ce sont les préfets qui sont chargés, comme à l’habitude, de l’application de cette décision. Rappelons, pour la petite histoire, que la création des préfets et de l’administration préfectorale est due à Napoléon et que Napoléon lui-même, lors de son exil à Sainte-Hélène, avait déclaré à son chroniqueur que, si cette création s’était avérée nécessaire au début de son règne pour remédier aux désordres engendrés par la Révolution, son erreur avait été de les maintenir une fois l’ordre rétabli
Donc les soldes sont “ ouvertes “, y compris dans les 5 départements bretons. C’est l’occasion, pour une armée de fonctionnaires de vérifier, de contrôler, de verbaliser tout manquement à la législation abondante issue des cerveaux parisiens. C’est aussi l’occasion, pour l’État, d’intervenir dans un domaine, celui de l’initiative privée, débordant du cadre de ses missions dites régaliennes.
L’opération se complique depuis peu, d’année en année, par le phénomène des “ promotions “ et nos braves “ contrôleurs “ ont fort à faire pour discerner ce qui est “ solde “ de ce qui est “ promotion “. Laissons-les à leur perplexité !
Dans le même temps, l’État, toujours à la recherche de rentrées d’argent, vient de décider la mise en vente de 1 million et demi de mètres carrés de biens immobiliers, acquis au fil des ans par ses multiples administrations grâce aux ponctions exercées sur les contribuables. Là, il ne s’agit pas de solde ou de gigantesque braderie et l’on peut prévoir que l’État profitera, sauf incompétence de sa part, de l’envolée constante des prix dans le secteur de l’immobilier.
Sont mises en vente des propriétés acquises aussi bien par l’Assistance Publique que par le ministère de la Défense, par suite, pour ce dernier, de la suppression du service militaire. A titre d’exemple, figure dans la liste des ventes envisagées un sémaphore à Belle-Île ( 56360 Ar Gerveur ).
Il ne manque plus à l’État que de supprimer les trois-quarts de ses ministères pour ne conserver que ceux correspondant à ses fonctions purement régaliennes. Il libérera ainsi un parc immobilier monstrueux tout en faisant l’économie d’un certain nombre de fonctionnaires. La décision de “ solder “ appartiendra alors à ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ont souhaité réduire leurs stocks et faire un peu de place dans leurs magasins.
Paul Chérel 7/01/04
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Agence Bretagne Presse