Nous sommes le 22 novembre 2006.
Alors qu'une équipe de six militaires s' envole dans un appareil de l'armée pour retrouver les corps des quatre alpinistes français dans les montagnes du Népal, la famille de Céline Henry n'a aucune nouvelle en ce qui concerne l'enquête concernant la découverte le 2 novembre dans un parc de Katmandou d'ossements et d'effets attribués, sans réelles certitudes , à Céline Henry, disparue le 3 septembre 2005 dans ce parc. Une fois encore, cette famille mesure le peu d'intérêt que les autorités françaises accordent à la disparition de leur fille. Il est vrai que, disparaître dans un parc gardé par des militaires ou dans la montagne, le contexte (politique) n'est pas le même. On se souvient qu'il y a un an déjà, la disparition de l'alpiniste J.C. Lafaille au Népal avait suscité une grande attention des autorités françaises et des médias alors que , quelques jours auparavant, l'annonce de la disparition de Céline était passée inaperçue. Les familles de chacun de ces disparus sont dans la douleur et ces remarques ne les concernent pas, au contraire puissent-elles trouver des réponses à leurs douloureuses questions. C'est le traitement différent des disparitions qui est inacceptable et révoltant.
Il y a d'abord eu l'étape de la Commission Rogatoire Internationale (CRO) qu'il a fallu mettre en oeuvre, la traduire en népalais (alors qu'en anglais suffisait) puis la transmettre aux autorités népalaises. Les autorités françaises ont avoué, quelques mois plus tard que jamais une CRO n'avait été acceptée par le Népal !!! Donc, ils savaient que ça ne servirait à rien, et pendant ce temps la famille espérait !
Les autorités françaises ont attendu six mois pour daigner envoyer une équipe de 3 policiers et un chien à la recherche de Céline, il paraît que c'était un problème de budget, et que, si la famille et l'association qui la soutient n'avaient pas maintenu une certaine pression sur les autorités, ils ne seraient même pas partis.
Après la découverte du 2 novembre, le quai d'Orsay assure à la famille que des policiers partiront dans les 24 ou 48 heures. Ce n'est que 8 jours plus tard qu'un policier de la police scientifique s'est rendu sur place. Il a dû rentrer vendredi dernier, le 17 novembre : la famille n'en sait rien. Il doit rapporter un prélèvement pour pratiquer les tests ADN à Nantes : la famille a su que les analyses auraient lieu là-bas, au journal télévisé régional ! Une fois encore la famille n'est pas informée à temps. Ces tests, qui sont les seuls à pouvoir certifier qu'il s'agit de Céline ou non, doivent avoir lieu. Mais quand ? Sont-ils déjà en cours ? Combien de temps cela va-t-il durer ? La famille n'en sais rien.
445 jours que Céline a disparu et que ses proches et amis se battent pour obtenir des réponses et la vérité. Depuis le début, ils ressentent une injustice : la disparition d'une jeune femme croquant la vie à pleines dents aimant les gens et essayant de se rendre utile notamment envers les enfants qui l'adorent. Mais aussi, une injustice face à toutes ces paroles en l'air, à ces non-dit, à cette absence d'information. Une famille seule à lutter contre l'oubli de sa fille ou de sa soeur. Une famille qui s'est déplacée deux fois au Népal et qui a réussi à faire reprendre les recherches par la police et l'armée népalaise, mais avec quels moyens ?
Par contre, la police judiciaire française s'est très rapidement renseignée, après la découverte du 2 novembre, auprès de la banque de Céline pour savoir si elle était assurée pour un rapatriement car l'état ne peut pas le prendre en charge, cela créerait un précédent ! Il s'agit pourtant d'une affaire judiciaire et non d'une affaire privée ! Mais n'oublions pas qu'il faut faire des économies, et puis il faut payer le voyage des militaires pour aller chercher les alpinistes ! Je n'ai aucune velléité envers les alpinistes , mais je déplore que tout français disparu à l'étranger ne soit pas considéré de la même manière. Les familles de Marc Beltra, Fred Nérac, Fabrice Guingant disparus eux aussi à l'étranger en savent quelque chose !
Les amis de Céline ont créé une association pour aider à la retrouver et soutient autant qu' elle le peut les proches de Céline. Pour eux, seuls les résultats des analyses ADN seront crédibles. Ils ne veulent pas déjà envisager ce qu'ils feraient s'il s'agit de Céline. Au contraire, ils pensent qu'il ne faut pas arrêter les actions mais attendre les résultats. Une soirée sur le Népal prévue à Pontivy est donc pour l'instant suspendue. Ils n'est pas impossible que l'association décide de manifester son mécontentement face à l'inaction des autorités françaises, pourquoi pas à Paris, comme ils l'avaient envisagé en décembre dernier ?
association Aidez-nous à retrouver Céline Henry
la Porte Parole
Patricia Chretienne