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- Dépêche -
Licenciements massifs : les salariés interpellent Marie-Georges Buffet
Le bassin d’emploi de Quimperlé va mal. Alors que « Volaven » est en redressement judiciaire, les « papeteries de Mauduit » ont annoncé, il y a peu de temps, un plan de licenciement important. Ce lundi, Marie-George Buffet est venue à la rencontre des salariés, à la salle Coat-Ker de Quimperlé.
Par pour ABP le 30/10/06 18:15

Le bassin d’emploi de Quimperlé va mal. Alors que « Volaven » est en redressement judiciaire, les « papeteries de Mauduit » ont annoncé, il y a peu de temps, un plan de licenciement important. Ce lundi, Marie-George Buffet est venue à la rencontre des salariés, à la salle Coat-Ker de Quimperlé. Cette rencontre a commencé par une discussion avec les représentants syndicaux de plusieurs entreprises locales en crise, avant de se poursuivre avec l’ensemble des habitants qui s’étaient déplacés.

Les salariés des industries dans la tourmente

Les premiers à venir présenter leurs difficultés étaient les représentants du personnel des papeteries de Mauduit. Cette entreprise, qui fabrique sur Quimperlé du papier à cigarette a annoncé un plan de restructuration important, avec à la clef plus de 200 suppressions d’emplois. Pourtant les salariés comprennent la nécessité de réorganiser le travail, mais ils estiment qu’on ne leur donne pas assez de temps pour faire des propositions viables. Le représentant de FO s’est d’ailleurs demandé s’il n’y avait pas un mouvement plus vaste conduisant à la disparition de l’industrie du papier en France.

Ce sont ensuite les représentants de l’usine Netslé-Purima qui ont présenté leur situation. Même si pour le moment aucun licenciement n’est annoncé, l’avenir du site industriel n’est pas garanti. En effet, un repreneur est attendu pour le site de Quimperlé, mais depuis 11 mois personne ne s’est présenté. Les salariés se demandent si la direction ne mise pas sur le pourrissement de la situation. Netslé est en effet engagé dans une stratégie visant à rentabiliser d’abord les marques au détriment des sites de production. Pourtant les sites sont efficaces : en quelques jours, les salariés de Quimperlé ont été capables de faire progresser la production de 800 tonnes par semaines à près de 1300 tonnes par semaine. Les représentants de la CGT en ont appelé aux politiques pour relayer leurs demandes.

Le message a été bien reçu par Marie-Georges Buffet. Elle a d’ailleurs avancé plusieurs propositions, qui pourraient être mise en œuvre pour répondre à toutes ces difficultés. Dans un premier temps, elle a souhaité que les élus locaux soient présents dans les négociations lors de plans sociaux. Une autre solution consisterait à « influencer sur les choix des entreprises » en créant une « fiscalité intelligente » qui évoluerait en fonction de l’action de l’entreprise en faveur de l’emploi. Marie-Georges Buffet souhaite aussi « changer la loi » afin que « les salariés puissent apporter des solutions » avant d’envisager des licenciements.

Aux syndicalistes présents, Marie-Georges Buffet a aussi indiqué vouloir donner aux syndicats le « droit d’intervenir dans la gestion des entreprises » . C'est principalement la notion d’anticipation des difficultés que la secrétaire générale du PC a mise en avant. Une vision qu’elle souhaite accompagner de fonds de soutient régionaux. Le rôle de ces derniers serait de soutenir les solutions proposées par des salariés pour maintenir l’emploi dans des industries.

La CGT dresse un bilan de l’année sociale dans le Finistère

Outre les problèmes soulevés par le bassin d’emploi de Quimperlé, les représentants de la CGT du Finistère ont tenu à mettre en avant la situation du département. Le premier constat est dur : la suppression de près de 2000 emplois dans le cadre de licenciements collectifs a été annoncée dans le département. Or les licenciements collectifs ne représentent que 10% de l’ensemble des suppressions d’emplois. Selon la CGT, il s’agit bien souvent de restructurations réalisées dans un but d’augmentation des profits. Parmi ces annonces, près de 1000 emplois supprimés sont localisés sur le bassin de Quimperlé.

Pourtant le Finistère gagne des salariés. Mais ce ne sont plus ni des CDI, ni des temps pleins. Les représentants de la CGT ont enfin interpellé la secrétaire générale du PC sur la proposition qu’ils avaient faite de « sécurité sociale professionnelle » . Une proposition que Marie-Georges Buffet a repris au vol, expliquant que le concept fait parti des propositions du Parti Communiste. En effet, elle a estimé qu’il faut s’adapter aux nouvelles exigences qui font que l’on occupe plus le même emploi tout au long de sa vie. Elle a d’ailleurs mis en avant la notion d’alternance entre périodes d’emploi et période de formation. Une formation que Marie-Georges Buffet veut aussi aider dès le départ, en proposant une « allocation d’autonomie pour les jeunes » qui ne sont pas en mesure d’assumer financièrement leur formation.

La région Bretagne s’engage dans le suivi des entreprises aidées

Si le dialogue entre les représentants syndicaux et la secrétaire générale du PC a été très riche, la région Bretagne est, elle aussi, venue avec des propositions. Elle a en effet annoncé préparer actuellement une mesure afin d’anticiper les choix des entreprises. Cette mesure, qui sera soumise au vote de l’assemblée régionale courant décembre, vise au contrôle des fonds publics.

Il s’agit en effet de mettre en place un contrat entre la région et les entreprises qui bénéficient d’aides régionales. Cette « charte de projet » aura pour but de fixer des objectifs clairs, et devra être signée par l’entreprise qui prendra à ce moment là un certain nombre d’engagement, notamment en matière d’emploi, mais aussi d’environnement. Le conseil régional prévoit d’ailleurs dans ce cadre de pouvoir demander le remboursement partiel ou même total des aides reçues par l’entreprise en cas de manquement à ses obligations

ABP / Texte : JP Tranvouez / Photos : Serge Jolivel.

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