Lettre ouverte au président de la région administrative Bretagne
Nous sommes extrêmement inquiets par le choix des nouvelles appellations de lieux quand deux ou plusieurs communes se regroupent pour n'en faire qu'une seule. Et cela passe systématiquement par une francisation des noms de lieux sans prendre en compte l'histoire de Bretagne.
Par Angèle Jacq pour Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme le 13/02/17 12:33
D'an aotrou An Drian,
À monsieur Le Drian,
Nous sommes extrêmement inquiets par le choix des nouvelles appellations de lieux quand deux ou plusieurs communes se regroupent pour n'en faire qu'une seule.
Et cela passe systématiquement par une francisation des noms de lieux sans prendre en compte l'histoire de Bretagne.
Les conseils municipaux, seuls décideurs, sont trop ignorants de l'histoire bretonne, car elle n'est pas enseignée.
Et tout se fait sans consultation des habitants qui vivent sur ces communes ! Des noms sont votés par les conseils pour nommer ces nouvelles entités sans liens avec le territoire.
La Région Bretagne administrative a reconnu officiellement le travail initié par les Bretons eux-mêmes et Ofis ar brezhoneg est devenu l'outil régional que l'on sait.
La Région a donc le devoir de lui confier de veiller sur ses cultures territoriales et leurs noms dans le respect de l'histoire et la langue ancestrale des lieux.
Nous tenions à vous le rappeler comme la promesse mille fois répétée d'une réunification de la Bretagne. Un trait de crayon a brisé le Pays et jeté la Loire-Atlantique hors de ses bases avec l'une de nos capitales, Nantes. Ce port, la Bretagne en a besoin pour un développement harmonieux et Rennes d'accueillir une Assemblée de Bretagne digne de ce nom. Il est temps de gommer ce trait de crayon.
Que comptez-vous faire, monsieur le Président, pour que la Bretagne ne devienne pas un pays sans saveur et sans réalité historique ?
Degemerit, Aotrou Prezidant, hon gourc'hemennoù.
À voir pour un changement de nom positif en Ille-et-Vilaine : (voir le site)
Le Collectif breton pour la démocratie s'est constitué le 28 octobre 1999 à Carhaix, à l'initiative d'un groupe de citoyens de l'ensemble de la Bretagne. Il propose que se joignent à son appel toutes celles et ceux qui font vivre la Bretagne d'aujourd'hui. En respectant les principes fondamentaux de la démocratie, des Droits de l'Homme et de l'attachement à la diversité et l'expression culturelle de tous les peuples. N'est donc pas concernée par cet appel toute personne dont les actes ou les propos relèvent du racisme et n'accepte pas la différence culturelle.
Voici un commentaire fort judicieux ! JP. Touzalin Le Pouliguen ( Loire-Atlantique )
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Yann Gwern Le Lundi 13 février 2017 19:00
Je crois savoir que s'il y a désaccord entre les élus des communes fusionnables, c'est le préfet qui décide du nom. Ce qui explique qu'il n'y aura aucune référence à l'histoire de Bretagne, celle ci n'existant pas pour la république. On aura donc des Evellys et des Bon repos sur Blavet comme on a eu des Montagne sur Odet à la place de Quimper Corentin...
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Ar Gedour Le Mardi 14 février 2017 11:13
Cette lettre ouverte est un bon début. Cependant la question ne se pose pas uniquement en terme de sauvegarde. L'évolution des noms est clairement une entrave dans une perspective d'avenir. En bref, en coupant les racines, on est sûr de pouvoir continuer le déracinement. Comme le dit Tudwal Ar Gov dans notre article "La grande braderie des noms de villes continue (http://www.argedour.bzh/grande-braderie-noms-de-villes-continue/) : "Les changements de noms, que ce soit pour de soi-disant homonymies ou en raison de mariages forcés, relèvent tous d’une forfaiture et d’une marche vers une éradication totale de notre passé. Or, pour envisager un présent et surtout un avenir, il faut savoir qui nous avons été et ne pas couper les racines. En gommant encore plus notre histoire et notre identité, ce n’est pas une ouverture aux autres à laquelle nos édiles nous invitent, mais une invitation à nier à la Bretagne un avenir prometteur. Car un peuple qui ne connait plus son histoire est mûr pour toutes les servilités. La Bretagne, par la perpétuelle négation de son Histoire en sait quelque chose, mais il semble que cela n’ait pas servi de leçon".
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Sophie POSTIC Le Mardi 14 février 2017 13:30
tout à fait d'accord, il y en a assez de la francisation des noms de lieux sans connaissance ni de la langue bretonne ni de l'histoire de la Bretagne
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ar hole bris Le Mardi 14 février 2017 15:43
Pourquoi ne pas rebaptiser Trebeurden en Tresbeurdoux, (sans oublier le tres chic '-sur-Mer') et Karnag en Arnaque-sur-Mer?
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Reun Allain Le Mardi 14 février 2017 21:51
Fusion de communes ! Bravo pour cette intervention. C’est un excellent sujet de réflexion sur la création d’un nouveau niveau administratif que l’état français nous a concocté. Les dégâts patrimoniaux sont déjà bien visibles et le phénomène s’accélère au rythme des fusions. Dans un concours du nom le plus « plouc » il y un groupe de commune fusionnées qui mériterait le podium, c’est EVELLYS. Les nouveaux « ploucs » c’est comme les nouvelles communes, ça peut paraître à la mode une année mais comme tout ce qui est à la mode se démode… Les auteurs de ce choix avaient voulu rattacher le nom à la rivière l’EVEL mais avec la terminaison en LYS, cela évoque pour certains plutôt une marque de papier toilette qu’une nouvelle commune bretonne. Elle correspond à la fusion de Naizin, Moustoir-Remungol et Remungol dans le Morbihan. L’état impose qu’un nom soit donné aux communes fusionnées mais impose-t-il de les afficher ? Avec l’article de Ouest-France évoquant l’action du Collectif, la photo publiée montre le panneau « PLOUBALAY » sous lequel un autre a été rajouté et indiquant « Commune de BOUSSAY S/ MER » qui est le nouveau nom des communes fusionnées, Ploubalay, Plessix-Balisson et Trégon. L’appellation n’a d’utilité que sur papier administratif, A quoi sert cet affichage puisque le lieu n’existe pas en tant que tel ? Il n’a d’existence ni historique ni géographique. Pour qu’un tel lieu soit géographiquement localisable, il faudrait modifier les noms des rues et nom de hameaux identiques dans les anciennes communes constitutives de la nouvelle communauté. Faut-il supprimer des « Place de l’Eglise », des « Rue de la Mairie », des « Kerihuel », des « Locmaria » etc ... lorsque ça fait doublon dans le nouveau machin pour que notre GPS nous conduise dans la bonne adresse de la nouvelle commune ? Ce n’est qu’un problème parmi d’autres mais le pire de tous est bien évidemment la francisation de nos noms de lieux par substitution, un moyen déguisé bloquant des possibilité de déclinaison en breton lorsque le nouveau nom se réduit à une simple marque comme si c’était des savonnettes, du dentifrice ou du papier hygiénique. A delà de l'aspect patrimonial, il ne sera pas difficile d'expliquer pourquoi ces fusions n'auront aucun effet de réduction des coûts de fonctionnement des communes. C'est un autre sujet.
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AR GEDOUR (www.argedour.bzh) Le Mercredi 15 février 2017 12:13
Le lien vers l'article que j'ai posé plus haut ne fonctionne pas. Le voici : Effectivement, Allain Reun, ce que vous dite est tout à fait vrai. Ce n'est d'ailleurs pas sans rappeler l'affaire "Plouhinec/mer"
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Rafig Le Mercredi 15 février 2017 13:49
Bonjour Les noms des nouvelles communes de basse-Bretagne écrits en français ... c'est la preuve que la Région bretagne n'est pas la Bretagne et qu'elle ne protège en rien les bretons et pire son maintient sans le 44 désert nos intérêts ! C'est perdants / perdants sur toute la ligne. En Loire Atlantique nous le savons déjà car l'administration à tous les moyens pour débretonniser le 44. Que les militants de la B4 se servent de ce fait déplorable et en cours de mis en œuvre, pour alerter les habitants "les vrais bretons" de B4 du danger et qu'ils finissent par reconnaître le 44 et vouloir sa restitution. Le seul salut c'est la Réunification et une vraie assemblée bretonne qui sert les intérêts de la Bretagne.
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Jack Le Pen Le Mercredi 15 février 2017 18:17
il ne reste qu'une solution : barbouiller.
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Aurélien Le Jeudi 16 février 2017 11:16
Je trouve surprenant que ce soit l'exemple de Beaussais-sur-Mer qui soit toujours mis en avant, Beaussais étant le nom de la baie sur laquelle donne les trois communes ayant fusionné. C'est tout sauf rayer l'histoire de la carte, puisque cela réemploie un toponyme ancien et connu des habitants. La seule critique qui vaille est celle concernant l'ajout du "sur-mer" après le nom d'une baie, effectivement inutile (en même temps, le nom du département Côtes-d'Armor est déjà un pléonasme). Je constate aussi que l'Office de la Langue Bretonne est tombée dans le même piège: au lieu de se contenter de Bosez (Beaussais), elle propose déjà Bosez-Poudour (Beaussais-Poudouvre), alors qu'il n'en existe pas d'autres ailleurs. Je suis davantage choqué par des stupidités comme Les Moulins, ou encore Jugon-les-Lacs-Commune-Nouvelle (sic). A se demander dans ce dernier cas ce qui sera ajouté en cas de nouvelle fusion...
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spered dieub Le Jeudi 16 février 2017 11:39
J'ai aussi une crainte ,et elle ne provient pas des migrants ni des immigrés extra européens ,mais des français de souche qui s'installent en Bretagne ,rien à voir avec ceux de post 68 qui certains sont devenus plus Bretons que les Bretons .Ces nouveaux venus ont un complexe de supériorité par rapport aux Bretons et sont de fait arrogants ,au point que des bretons lambdas loin d'être des militants me le font remarquer .L'autre jour il y en a un qui , cherchant sa route m'a dit texto ,qu'est ce que vous nous emmerdez avec vos ker ,depuis je lui ai fait savoir dans quel pays il était établi ,en lui envoyant plusieurs documents sur la matière bretonne .On sent vraiment que ces nouveaux venus s'imposent et appuieraient en haut lieu pour la francisation de nos noms de lieux .
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spered dieub Le Jeudi 16 février 2017 11:55
Problème aussi de la signalisation bilingue ,souvent quand les noms sont proches surtout pour des villages il vaudrait mieux ne mettre que un panneau exemple type Kercadoret et kerkadoret .Le véritable sens du panneau bilingue ne devrait pas être dans le détail de l'orthographe mais dans la traduction d'un nom ou expression qui a justement été délibérément francisée ,d'autant que l'heure étant grave ,rentrer de trop dans les détails peut contribuer à retourner la situation en faveur des détracteurs de la cause bretonne ,faire passer les militants pour des pinailleurs .
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Reun Allain Le Jeudi 16 février 2017 23:13
@ Spered dieub. Sans doute que l'arrogance de nouveaux migrant, des "parisiens" ou autres "Doryphores" pourrait intimider le Breton soumis à l'idée que ce qui vient d'ailleurs est toujours mieux que ce qui est indigène. Il faut aussi dire que ça commence à devenir un peu usant d'entendre dire que les Bretons sont "ouverts". Il faut toujours en rajouter par peur de passer pour des "racistes". Mais à force de se justifier pour tout alors qu'on ne nous le demande pas, c'est compris en face comme un aveu de soumission à "l'étranger" quel qu'il soit et quand on est dans cette attitude on ne peut pas obtenir le respect. Dans certaines cultures (sudistes notamment) cette posture est considérée comme méprisable et donne envie à ceux détenteurs de cette mentalité d'écraser comme des cafards ceux qui s'y soumettent. La seule posture préventive contre ces mentalités pour se faire respecter est d'envoyer d'abord une "claque" et discuter après. C'est une métaphore (pas l'apologie de la violence) mais la nature humaine fait que souvent, le respect n'est obtenu que par l'affirmation de sa force (morale) . Le Breton peureux de ne jamais être assez accueillant est devenu un "bisounours" impuissant qui doit refaire complètement sa rééducation. Cette maladie a contaminé nos élus locaux et se manifeste par leur peur d'apparaître trop breton pour le "touriste" de passage. Cela étant, à propos des pinaillage sur les panneaux d'entrée, je suis bien d'accord que c'est ridicule de doubler l'affichage pour juste quelques lettres qui ne changent en rien au sens ou à l'étymologie du nom. Dans la commune de Plouay (nord de Lorient), la déclinaison bretonne académique est "Ploue". Mais comme celui qui n'a pas appris les conventions orthographiques bretonnes risque de lire "Plou-eu", l'indication fut bricolée avec l'accent aigü: "Ploué", ce qui contraria d'autres partisans plus orthodoxes et donna lieu à un autre bricolage visant à masquer l'accent. Au final on aurait pu faire l'économie de la déclinaison puriste, puisque la version initiale était déjà bretonne.
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boned ruz Le Vendredi 17 février 2017 22:35
O stourm evit an demokratelezh emaoc'h, mat tre ha gourc'hemennoù deoc'h! Neuze, gant ur pal evel-se ez eus chañs deoc'h bezañ klevet gant an dud... Neuze ne c'hallit ket ober ur goulennadeg adalek ho lec'hienn internet ( pe diwar ul lec'hienn-all)...Graet' m boa bet div dre-skrid ( e-keñver Breizh unvañ hag evit ar yezh ivez ) na ' zo kalz amzer da gaout un disorc'h bennak met dre internet! Petra a virfe a ober se araok ma vo re ziwezhat. Ne dalvez ket ar boan?