- Communiqué de presse -
Interventions du représentant de Kuzul Sevenadurel Breizh/CCB et Skol-Uhel Ar Vro/ICB en session plénière du CESR le mardi 6 juin
Trois interventions visant respectivement le contrat de projet Etat-Région, la partie de la décision modificative budgétaire 1 concernant la construction du nouveau FRAC, la publication du document du Conseil régional sur la politique sportive...
Par Alan Monnier pour SUAV-ICB le 7/06/06 22:05

BILAN DU CPER 2000-2006 ET PREPARATION DU CONTRAT DE PROJET 2007-2013

Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,

J’interviens au nom de Kuzul Sevenadurel Breizh et Skol-Uhel Ar Vro sur le contrat de plan qui s’achève et le contrat de projet qui va lui succéder. Je ne reviendrai pas sur ce que le rapport a déjà mentionné. Le mouvement culturel associatif breton note avec satisfaction la prise en compte positive de la culture comme spécificité et " facteur d'attractivité " pour notre Région dans le document des services de Madame la Préfète (" Diagnostic " p. 9) mais s’étonne de ne voir les actions de l’objectif 7 (pp. 26-27) ne concerner que la langue, en dépit de l’intitulé de celui-ci " Transmettre la culture et la langue bretonnes".

Dans la contribution des collectivités membres de la Conférence territoriale préludant à l’élaboration du Contrat de projet, la mention de la culture est par contre plus diffuse et allusive (p. 5) ; quant " aux menaces qui pèsent sur la transmission des langues bretonne et gallèse ", elles ne font guère l’objet de développement. On s’en étonnera d’autant plus qu’une interview remarquée publiée par Ouest-France en date de samedi-dimanche 3 et 4 juin posait concrètement des jalons et faisait des propositions prometteuses.

Langues et culture ne peuvent être dissociées comme l’ont rappelé les nombreux participants aux Assises de la Culture qui se sont tenues à Karaez ainsi que les milliers de personnes qui défilaient dans les rues de Rennes samedi dernier.

Il serait en effet paradoxal de soutenir les langues et de ne pas réfléchir à l’urgence marquant les autres composantes de notre patrimoine. Yves Defrance, ethnomusicologue, le rappelait il y a quelques jours au Président Le Drian, à l’occasion de la présentation au public d’un ouvrage de référence proposé par " Musiques et danses en Bretagne ", alors que’il y a un siècle, des savants de tout le monde occidental venaient en Bretagne étudier les gwerzioù et sonioù, c’est-à-dire la tradition chantée bretonne, de même que la musique instrumentale et les traditions populaires, un étudiant ou une étudiante qui voudrait aujourd’hui se consacrer aux mêmes recherches ne pourrait recevoir la formation ad hoc au sein d’une université bretonne.

Aussi regrettable est l’absence d’un poste d’ethnologue à la DRAC Bretagne, où Monsieur Bourhas, premier et dernier nommé à ce poste, l’a quitté au bout de quelques mois, alors qu’il avait fait du partenariat entre DRAC et mouvements d’éducation populaire une de ses priorités.

DM1 Programme 711

Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,

J’interviens au nom de Kuzul Sevenadurel Breizh et Skol-Uhel Ar Vro pour rappeler l’attachement du mouvement culturel breton à l’expression artistique contemporaine comme à l’expression artistique traditionnelle, puisque tant l’Institut Culturel de Bretagne que le Conseil Culturel de Bretagne regroupent des artistes plasticiens ou des historiens et historiennes de l’art (section Arts et Architecture pour le premier, Poellgor an Tarv, Académie du Taureau, entre autres, pour le second).

Cependant, nous regrettons comme certains responsables de la Région, que la présence de l’art contemporain en Bretagne ne se fasse pas dans les meilleures conditions ; cela a déjà été dit le 20 juin 2005 devant cette assemblée et le rapport évoque à nouveau la concentration des équipements culturels sur Rennes au détriment des autres territoires de la Région. C’est le contraire de ce que l’on peut constater, par exemple, pour la musique (la musique traditionnelle autant que les musiques actuelles), où les équipements et les pratiques sont infiniment mieux répartis.

Encore une fois, nous souhaitons que les collectivités soutiennent avec plus det#8217;équité toutes les pratiques culturelles, celles des amateurs comme celles des artistes patentés, les pratiques populaires comme les pratiques plus académiques ou néo-académiques.

Avec les Champs libres, la ville de Rennes dispose d’un équipement magnifique, vecteur de démocratie culturelle ; qui peut penser que cette agglomération serait plus attractive avec des collections qui tendraient à être par trop identiques à celles des autres régions ?

LA POLITIQUE SPORTIVE DU CONSEIL REGIONAL DE BRETAGNE

Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,

J’interviens au nom de Kuzul Sevenadurel Breizh et Skol-Uhel Ar Vro pour exprimer la satisfaction du mouvement culturel associatif breton quant à la publication de ce document.

En effet, le sport fait partie intégrante de la culture en Bretagne puisque à côté des pratiquants en musique, en danse, on trouve des licenciés en gouren (lutte traditionnelle, cf. p. 26), des passionnés de jeux celtiques, tels qu’ils s’expriment notamment lors des divers festivals, sans oublier les sportifs de renom, skippers ou cyclistes notamment, qui ont forgé l’image d’une Bretagne dynamique. Il en est également une partie intégrante du fait de l’esprit d’équipe, d’entraide et de générosité qui règne dans le monde - le plus souvent amateur - des pratiquants sportifs comme des pratiquants culturels.

Le document du Conseil Régional souligne d’ailleurs ce lien entre la pratique sportive et l’esprit qui l’anime, de même qu’il sait percevoir avec pertinence les différentes articulations existant entre sport, jeunesse et éducation (jusqu’au sein des établissements scolaires), sport et encadrement c’est-à-dire bénévolat mais également problèmes liés à l’emploi des jeunes -, sport et qualité de vie.

Le mouvement culturel souhaiterait que la culture en Bretagne, la culture bretonne en particulier, bénéficie toujours d’une approche aussi riche et complète que celle à laquelle le sport a légitimement droit ici.

Il souhaiterait enfin pouvoir être toujours assuré du même respect d’équilibre quant à le’intérêt manifesté par toutes les collectivités entre professionnels de l’art et pratiquants amateurs d’une culture populaire comme on peut se féliciter de trouver ici une égale prise en compte des sportifs de haut niveau et des pratiquants amateurs.

A. Monnier

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