Avec 20000 festivaliers cette année, la Route du Rock a eu une belle marge de progression en comparaison de la dernière édition qui n'avait attiré que 15000 personnes… Si le temps n'était pas de la partie, les affiches ont plu. Il faut dire qu'avec le spectacle offert par Massive Attack, Yann Tiersen et The Flaming Lips, il y avait de quoi se complaire à patauger.
Pour Francis Costard, le chef responsable des bénévoles de la Route, « c'est le meilleur festival de France mais le temps nous fait perdre du chiffre chaque année » . Pas question de bâcher pour autant, « ça gâcherait tout le charme du site avec ses remparts éclairés et ses nuits étoilés » . Francis coordonne les équipes de bénévoles depuis 2000. Lui a connu le festival avant son existence, dans l'essence même de sa création…
C'était en 1991. A Rennes, les créateurs se rencontrent et créent la Route du Rock, qui cette année fête ses 20 ans. Dans une petite salle de concert des Yvelines, le président de l'association Rock Tympans (organisatrice de la manifestation), Stéphane Ridard, croise Francis. Une rencontre qui suffit à le motiver. Un bastion de parisiens séduits par le projet se forme et adhère. « Ce festival, c'est une histoire de famille et de potes. » Et aujourd'hui c'est une question d'attachement… A cette programmation qui a toujours un temps d'avance, à ce fort Vauban près de la ville de Chateaubriand et aux valeurs que partagent les festivaliers entre eux, parfois sans le savoir.
1995 première année dans le fort : Miossec et Skunk Anansie ouvrent le bal.
On s'y sent bien. Et c'est pour ça que le turn-over est très faible chez les chefs d'équipes et que 60% des bénévoles reviennent chaque année. 669 d'entre eux ont choisi la Route pour l'édition 2010. Les uns pour le rock, d'autres pour l'atmosphère apaisante… Faudrait-il encore que ce rendez-vous incontournable pour les amateurs de rock perdure...
Chaque année, les responsables peinent à atteindre l'équilibre budgétaire. « C'est un des festivals les plus classes du monde » , s'exclame Francis, bien que lui-même ne vienne pas particulièrement par intérêt pour la programmation très exclusive. « On traverse tellement de galères chaque année, qu'on est toujours soulagé qu'il ait lieu » . Des difficultés dues à des pressions politiques et des sponsors hésitants face à des affiches audacieuses…
La Route du Rock s'autofinance donc à 80 % et cela depuis 20 ans. 20 ans qui ont permis aux plus grands noms du rock de s'épanouir, « de Placebo à Portishead, en passant par Dionysos et PJ Harvey » .