Le ciel d'habitude si changeant avait choisi un bleu cérulé, presque d'azur, immobile et apaisant, pour veiller sur cette Bretagne née du feu de la terre. En ce dimanche de la Pentecôte, l'Association Bretonne des Véhicules Anciens, organisatrice du 30e tour de Bretagne (Bretagne administrative), avait placé Yffiniac comme ville étape sur son itinéraire nord.
Le public, déployé le long du parcours, est aussi venu en nombre à l'Hippodrome de la Baie pour voir de plus près toutes ces pièces de collection.
Oublié le bilan carbone devant une Cadillac de 1959 qui avale 17 litres d'essence pour faire 100 kilomètres.
A la vue de ces magnifiques objets de consommation aujourd'hui si décriés, chacun rattache un souvenir, une pratique, une histoire.
Les langues se délient, les gens se parlent : je me souviens, dit l'un, moi aussi répond l'autre…
Dans une société en totale déliquescence qui se nourrit de la permanence du conflit, on assiste à une réconciliation passagère autour de quelque chose en réalité d'assez banal : une voiture.
Etrange et contradictoire. Alors que l'ordre de la production ne survit que par l'obsolescence organisée, par l'extermination du produit, la valeur d'usage de l'automobile reste une référence dans l'esprit d'un public en admiration devant un savoir-faire.
Le succès de ce tour repose aussi sur la mise en scène de certains participants qui rivalisent d'humour et de bonhommie.
Épilogue ce soir à Rennes.