Dans le cadre de la présentation, mercredi 13 décembre à l'Assemblée nationale, du Projet de Loi Constitutionnelle portant sur le « gel » du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, -qui nécessite la modification de l'article 77 de la Constitution-, le député Marc Le Fur a déposé un Amendement visant à compléter l'article 2 de la Constitution, de manière à reconnaître clairement, et pour la première fois, la place des langues régionales dans le Texte fondateur de nos Institutions.
Lors de la discussion, le député du Finistère Christian Ménard, cosignataire de cet amendement a rappelé que « loin d'avoir pour objet de démanteler la France, cette démarche répondait à l'aspiration de millions de français, tant bretons, basques, Occitans, corses et autres locuteurs de langues régionales qui souhaitent faire fructifier ce qui est, pour nous, un atout. Pour moi qui suis breton, la langue est une richesse, et ce serait un signe très fort que la France puisse enfin reconnaître ceux qui l'ont créée. Au lieu de nous diviser, nous avons là l'opportunité de nous réunir, au travers de cet amendement sous le drapeau français », a souligné le député qui a par ailleurs rappelé que « la France est le seul pays avec la Turquie à n'avoir pas ratifié la Charte Européenne des Langues Régionales ou Minoritaires, nous avons là une occasion unique de rectifier cette erreur et d'en faire le préalable à sa signature ».
Un appel qui a failli être entendu, puisqu'au terme de cette discussion les députés ont finalement écarté cet amendement « mais seulement à sept voix près » (110 votants, 101 exprimés, 57 voix contre cet amendement et 44 pour). « L'enjeu de la reconnaissance des langues régionales, dans le texte même de la Constitution, n'est pas toujours bien comprise par plusieurs de mes collègues dont certains restent arc-boutés à des vieux réflexes jacobins. D'autres, tout en étant d'accord avec ce texte, ont considéré qu'il constituait un « cavalier législatif » et ont préféré ne pas le voter. Mais progressivement, cette idée fait son chemin et je reste persuadé que nous obtiendrons gain de cause », souligne le député.
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