Le 23 janvier dernier, ainsi que l'OMEB ( voir notre article ) en avait rendu compte, la présentation de son livre que faisait Jean-Jacques Monnier à la FNAC Montparnasse à Paris, en compagnie de Mona Ozouf, sa préfacière, et de Marylise Lebranchu, ancien ministre et première vice-présidente du Conseil régional de Bretagne, et en présence de plusieurs autres personnalités, avait été interrompue par une violente attaque d'un individu que le directeur de la FNAC avait dû en personne prier de se calmer ou de sortir.
Toutes les personnes présentes avaient été vivement choquées par la grossièreté et la brutalité du personnage qui s'était révélé être un certain Jean Le Lagadec, originaire de Plufur, ancien journaliste au quotidien L'Humanité et président d'une fédération de groupes bretons de la région parisienne, contrôlée en sous-main par le PCF.
Dans le numéro de février 2008 du mensuel Bretagne-Ile-de-France, organe de cette fédération, qui vient tout juste de paraître, ce même Jean Le Lagadec se déchaîne à nouveau contre le livre de Jean-Jacques Monnier.
Un titre en lettres rouges "Falsification historique pour tenter de réhabiliter le nationalisme breton" barre la couverture de ce numéro. Dans son éditorial, il commence ainsi : "Une nouvelle tentative de réhabilitation du nationalisme breton qui fit alliance avec les occupants nazis pour combattre la France et la Résistance est en cours. Le support est fourni par un livre de M. Jean-Jacques Monnier, etc". Tout le reste est dans le même style, dénonciateur et outrancier.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Jean Le Lagadec se trompe de cible. Jean-Jacques Monnier, qui a beaucoup écrit depuis près de 40 ans, n'a jamais manifesté la moindre complaisance ou connivence avec les Bretons qui ont basculé dans la collaboration avec les nazis. Toute sa vie et toute son action militante parlent pour lui : c'est clairement un homme de progrès, épris de justice sociale, et aussi un vrai démocrate et un profond humaniste ; il n'a jamais été stalinien.
C'est aussi un historien honnête et rigoureux, dont les travaux intellectuels font autorité et auquel on ne peut vraiment pas reprocher de manipuler les faits, ce qui n'est malheureusement pas le cas, et de loin, de certains de ses détracteurs récents. Il n'affirme rien qui ne soit étayé par des témoignages, des écrits et des documents d'archives aisément contrôlables.
Son livre n'est en aucune façon un plaidoyer visant à blanchir des criminels et à les réhabiliter. Du reste, Mona Ozouf, grande historienne et ardente républicaine, n'aurait jamais accepté de préfacer un ouvrage ambigu ou tendancieux. La violence des attaques de Jean Le Lagadec contre le livre de Jean-Jacques Monnier est tout à fait étrange et soulève bien des questions...