Une nouvelle ère commence sur le site de Kerampuilh à Carhaix pour le festival international de Metal Motocultor, du 17 au 20 août 2023, et il fera beau. Fondé en 2007 en Morbihan, itinérant tel le festival Elixir dans ses premières années, le site des Vieilles Charrues voit donc un deuxième rassemblement festif musical d’envergure s’installer dans le Poher en été. Un vrai festival, non pas généraliste mais avec un thème principal dédié aux musiques extrêmes.
Après un long développement semé d’embûches, de contrariétés, le « Motoc » a gardé sa base et malgré les plaintes récurrentes sur l’organisation de la manifestation, la popularité du Motocultor n’a jamais été démentie par ses aficionados, le public revient. Pour comprendre un peu mieux, ne pas hésiter à regarder le report de l’un des Youtuber les plus pointus en Metal, le dénommé Maxwell, sur le Motoc 2019, totalement décalé et juste à la fois.
Après une très mauvaise passe en 2017, les efforts paient finalement et l’édition 2018 sera enfin SOLD OUT en location. C’est l’ère de Saint-Nolff, avec des chapiteaux qui s’installent pour parer aux intempéries. La maire Nadine le Goff-Carnec y est présente chaque année. A noter que depuis le début la programmation est faite par son directeur et fondateur Yann le Baraillec. Et c’est loin d’être un métier facile que de construire une affiche artistique cohérente, entre les relations avec agences, les disponibilités, les avances à fournir. A partir de 2019, le festival se joue sur quatre jours et l’affluence continue de grimper, passant de 30000 spectateurs à 40000. La première journée rend hommage à la celtitude et au médiévisme dans le Metal. Avec Alan Stivell, mais aussi les vingt ans de Excalibur, l’opéra rock de Alan Simon, ou encore les allemands de Corvus Corax, Stille volk, et les furieux Eluveitie menés par le suisse Chrigel Glanzmann. Ainsi l’opéra rock Excalibur, Alan Stivell ou cette année Brieg Guerveno pourront se targuer d’avoir joué sur les mêmes scènes que Korpiklanni, dans leur registre voisin, mais aussi Napalm Death, Trust, Hatebreed, Marduk, Watain ou encore Avatar, personne ne l’avait fait en Bretagne à ce jour depuis que les festivals de rock existent.
Mais alors que le festival espère trouver enfin une sérénité financière et engranger des fonds propres pour solder un passif encombrant, la grippe assortie de confinements brutaux dont on sait aujourd’hui qu’ils ont été inutiles et abusifs, puis les annulations de festivals, viendront encore contrarier la survie du Festival. Il ne devra son salut qu'à un financement participatif.
Ainsi ce transfert à Carhaix, après que Christian Troadec se soit déplacé à Saint-Nolff lors de l’édition précédente, tombe à point et sera un moment charnière pour le futur de la manifestation qui va pouvoir encore gagner en qualité sur tous les points, bénévolat, accueil sur le site, une ville moyenne à proximité, restauration, camping, parking, etc … Et les jauges, puisque cette année le festival battra à nouveau son record d’entrées, visant les 55000 visiteurs sur 4 jours. Et ce n’est qu’un début vu le potentiel.
Le Motocultor va aussi, grâce au succès exponentiel des musiques extrêmes auprès d’un public curieux, bénéficier des vases communicants et du nombre croissant d’une partie d’un public jeune qui délaisse Clisson faute de billets et aussi faute de budget. L’année ou le fils de Henri Dès a convaincu son père de monter un set revisitant ses tubes en Metal, ce fut très émouvant de voir une queue de 200 mètres de filles et garçons, tous « enfants spirituels » de Henri Dès, venir se faire dédicacer leur anciens disques et l’embrasser à Saint-Nolff, certains pleuraient.
Le MOTOCULTOR peut aussi, grâce au nouveau site, espérer attirer des entreprises partenaires avec une programmation qui sans aucun doute va se développer, tel le Resurrection Fest à Viveiro, en Galice. Ainsi le Motocultor devrait prendre maintenant assez vite cette direction et le souhait de Yann le Baraillec de voir Dave Mustaine venir y jouer avec son groupe Megadeth devrait enfin devenir réalité.
Dans un site aussi grand que la plaine de Kerampuihl, le Motocultor 2023 adapté pour l'occasion va assurer un confort incroyable pour les spectateurs qui peuvent passer en 3 minutes de scène en scène. Le public du Motoc' est aussi plus jeune, plus déconne à fond, c’est au Motoc' qu’est né le concept du Macumba si je ne m’abuse, avec cette tente disco installée sur le camping bénévole.
Ces quatre jours seront, à n’en point douter, au vu de la couverture que les media vont lui apporter en Finistère, l’évènement musical de l’été qui va marquer en Bretagne. Certes, comme en Morbihan les articles en PQR risquent encore une fois de survoler le phénomène de façon généraliste et pas de chroniquer spécifiquement les artistes qui sont pourtant intéressants à plus d’un titre. La programmation en 2023 continue sur la lancée et le Télégramme a néanmoins sorti un programme supplément de 4 pages il y a quelques semaines, très bien fait.
La programmation du Motocultor, pour ceux qui n’y connaissent rien, est faite de groupes qui tournent à l’international pour la plupart et assurent une prestation dans les plus prestigieux festivals tels que Wacken, Rock am Ring en Allemangne, Hellfest en France, Brutal Assaut en République tchèque, Download en Angleterre, Resurrection fest en Espagne, entre autres. Tels, cette année, Coroner, Abbath, Crowbar, Bullet for my Valentine, Epica, Avatar, Sodom, Carcass, Converge, Hatebreed, pour ne citer que quelques-uns.
Pour les fans de Trash je recommande Crisix (monumental au Hellfest en juin lors du remplacement de Incubus sur la Mainstage 2 le dimanche après midi) et Angelus Apatrida, deux groupes espagnols, sans oublier Sodom le groupe allemand de Tom Angelripper. Epica sera l’un moment fort de l’édition 2023, et les Gallois de Bullet for my Valentine, présumant des têtes d’affiche pour un public plus large les années qui suivront.
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