Guillaume Moschini s’en remet totalement à la couleur. C’est à main levée, d’un geste sûr et précis qu’il crée la forme ou plutôt les formes directement sur un support brut.
La palette est vive et contrastée : harmonie de jaune et de vert, d’orangés et de bleu… mais aussi accords plus feutrés, du beige au gris. Les formes sont des plus simples : deux rectangles en déséquilibre avec de grandes respirations données par les blancs ou les tons écrus de la toile vierge.
Les formes s’opposent sur la surface de la toile, l’une ascendante, l’autre descendante, écrit Marielle Barascud. Mais elles peuvent aussi se compléter par leur couleur ou leur valeur, creuser la surface du tableau, le déstabiliser. Parfois la difficulté du choix impose le monochrome, les deux formes ne sont plus alors qu’un murmure, juste quelques traits de contour en négatif, mangé par la couleur. Pour certaines séries c’est le dessin qui intervient, pour d’autres, c’est le rapport du positif au négatif ou encore la trace, le report, la mémoire, la réserve.
L’évolution de son œuvre est constante et les recherches de Guillaume Moschini sur la peinture sont perceptibles dans ses travaux. Dans les séries les plus récentes, les couleurs sont moins tranchées et arborent des nuances plus marquées. Toujours dans l’étude des couleurs, l’artiste en crée des nouvelles et ose superposer différentes couches de couleurs aux tons très différents afin d’obtenir une teinte ou un effet singulier. Ces passages successifs sur la toile ou le papier apportent une dimension plus dynamique à l’œuvre. En ce sens, l’artiste utilise ponctuellement la craie pour souligner les angles, et il n’hésite pas à mettre au premier plan l’absence de couleur qui devient l’élément principal de certaines œuvres. Ces recherches ne s’arrêtent pas aux couleurs, mais s’étendent aux supports bruts et non préparés qui participent entièrement à la construction de l’œuvre. Les papiers et toiles utilisées présentent différents grammages et densités. Chacun absorbe la matière de manière différente, et révèle une profondeur et une intensité propre à chaque support.
La couleur mêlée d’encre et d’acrylique est très fluide et chaque fois elle se donne différemment sur les toiles et papier. Les peintures sont travaillées en séries et chaque série a son processus propre. On repère cependant quelques constantes : avant de commencer une série, l’atelier est toujours rangé. La scansion doit trouver son tempo dans un espace libéré avec ses temps de pose, de réflexion, de peinture à blanc qui forment le quotidien de la peinture de Guillaume Moschini. Ensuite, pour chaque série, l’artiste cherche la bonne tension de la toile, le bon pinceau, les bons outils en fonction du format, généralement de type marine ; et les couleurs et les tons sont inventés pour chaque nouvelle suite de variations.
La peinture de Guillaume Moschini est d’une « illusoire simplicité » , car il est question dans son œuvre d’un travail sur le rythme de l’espace et des couleurs qui doivent être pensées et ressenties. Guillaume Moschini puise ses forces dans la peinture abstraite américaine : Morris Louis, Kenneth Noland, Ellsworth Kelly. Tous sont des peintres de la couleur, souveraine !
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EXPOSITION ● DU VENDREDI 26 JANVIER AU SAMEDI 17 MARS 2018
VERNISSAGE OUVERT À TOUS ● VENDREDI 26 JANVIER 2018 de 18h à 20h en présence de l’artiste
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Galerie ONIRIS ● 38 rue d’Antrain ● 35700 Rennes
La galerie est ouverte à tous du mardi au samedi de 14h00 à 19h00 + également sur rendez-vous le matin et le lundi ● contact info au 02 99 36 46 06
Page de présentation de l'exposition : (voir le site)