Dans un discours historique, le président de la République a annoncé la modification prochaine de la Constitution pour y faire entrer l'autonomie de la Corse. Celle-ci comportera des capacités normatives (adaptation des lois) en particulier pour l'enseignement de la langue corse, pour les lois sur le logement et les lois sur le littoral.
Sur le logement, il déclare : « l’insularité et l’attractivité de la Corse ont conduit à créer des situations immobilières et foncières insoutenables pour les habitants », entrainant « des difficultés d’accès au logement dans certains territoires ». « Pour cela, il importe que puissent être établis des dispositifs, notamment fiscaux régulant le marché immobilier et luttant efficacement contre la spéculation, tout en respectant notre droit européen. »
Sans vraiment parler de peuple corse, le chef de l'État a reconnu une identité corse :« La Corse a aujourd’hui besoin de davantage de liberté, de la reconnaissance de son identité, de sa singularité insulaire et méditerranéenne. Et c’est cet enracinement dans notre histoire commune et cette reconnaissance qu’il faut tenir ensemble pour sortir de cette situation d’incompréhension et de confrontation, de défiance et de ressentiment. Et il y a souvent eu de l’incompréhension, parfois de l’indifférence, qui ont nourri le ressentiment qui peut conduire jusqu’à la violence. C’est pourquoi le moment que nous vivons impose une véritable reconnaissance. Pour sortir du face à face, il faut épouser la complexité de cette histoire et ouvrir une page nouvelle »
Le Chef de l’État a rappelé le travail effectué depuis un an dans cadre du processus de Beauvau. Il a annoncé : « Pour ancrer pleinement la Corse dans la République et reconnaître la singularité, son insularité méditerranéenne, ce rapport au monde et son rôle dans l’espace qui est le sien, nous devons avancer. Et il faut pour cela l’entrée de la Corse dans notre Constitution. C’est votre souhait, je le partage et le fais mien car je respecte et je reconnais l’histoire, la culture, les spécificités corses dans la République ».
Emmanuel Macron n'a pas parlé de co-officialité de la langue corse, mais a déclaré vouloir engager un travail plus poussé sur la langue. « Je souhaite que la langue corse puisse être mieux enseignée et placée au cœur de la vie de chaque Corse. Un service public de l’enseignement, en faveur du bilinguisme, sera mis en œuvre ».
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