Communiqué de presse du 28 avril 2012 à 16 h
Les alizés d'est au large de Recife jouent à l'économie : seulement une dizaine de noeuds, ce qui a légèrement ralenti la tête de la flotte. Groupama 4 après une inflation de milles, est en relance grâce à son placement à l'Est. Mais l'équilibre de comptes n'est pas encore à l'ordre du jour : il faut d'abord combler le retard.
À la Bourse de la Volvo, quatre investisseurs ramassent les dividendes d'une sortie de brise orageuse le long des côtes brésiliennes. Emmenée par les Américains, la flotte rase ce samedi midi les rives de Recife, à moins de vingt milles des terres alors que le voilier français subit toujours la mauvaise passe du vent moins coopératif d'il y a deux jours. Mais ce week-end prolongé semble aussi ralentir le cours de la course puisque les alizés sont en décroissance depuis la nuit dernière. Le premier touché en milieu d'après-midi vendredi était le bateau américain, Puma perdant près de dix milles en quelques heures...
Et au même moment, Franck Cammas et ses hommes, cent milles plus au Sud, se voyaient contraints d'effectuer un double virement de bord pour s'extraire d'une molle et gagner dans l'Est. Le déficit vis-à-vis des premiers augmentait encore un peu mais l'avantage à moyen terme est que Groupama 4 s'est décalé plus au large, pour passer plus à l'extérieur des côtes brésiliennes. La nuit n'a pas amélioré la situation du voilier français mais, à l'ouverture du jour, sa valeur rebondissait au gré d'une brise plus régulière. Les premiers n'ont en effet pas pu s'écarter des perturbations du relief brésilien et par effet tampon, les alizés ont fortement baissé en intensité.
La tête de course s'est donc compressée puisque Puma, Camper et Telefonica sont désormais groupés en moins de huit milles... Seul Abu Dhabi n'a pas profité de cette aubaine puisque Groupama 4 a lui aussi grappillé des milles. Ce ralentissement général par devant devrait durer jusqu'à la nuit (locale) car entre le cap Branco et Natal, les alizés reprennent progressivement leur rythme habituel à une quinzaine de noeuds, puis à près de vingt noeuds une fois la pointe Nord-Est du Brésil parée. Grâce à leur décalage d'une vingtaine de milles plus au large que la trajectoire de leurs prédécesseurs, Franck Cammas et son équipage peuvent rester dans une veine de vent un peu plus soutenue et ne pas subir ce ralentissement de Recife.
Pour autant, un retour rapide sur les premiers n'est pas envisageable à court terme : l'investissement par le large n'aura qu'un faible effet de compression du déficit et, ce n'est qu'à l'approche du Pot au Noir, soit dans deux jours, que Groupama 4 peut espérer raccrocher le wagon. De là à revenir à vue des premiers, il y a un grand pas ! Mais en fait, une ouverture semble poindre à l'horizon avec une bulle dépressionnaire au large de l'Amazone. Le passage de l'équateur pourrait donc être un peu plus compliqué pour les leaders car la situation redevient « normale » quelques heures plus tard.
Franck Cammas et ses hommes pourraient alors choisir de continuer à piquer plein Nord pour quitter au plus vite l'hémisphère Sud, au lieu de pointer leur étrave vers Miami. Leur décalage actuel au large est favorable pour cette option qui à l'avantage de réduire la phase « Pot au Noir » au minimum, même si en contre partie, ils abandonneraient plus tôt le courant océanique équatorial qui poussera à près de deux noeuds les partisans d'une route directe. C'est donc à la sortie de cette dépression que le bilan pourra être tiré car la suite du parcours s'annonce très fermée en termes d'options. Les alizés de l'hémisphère Nord sont bien installés et ne marquent pas franchement de ralentissement d'intensité jusqu'en milieu de semaine, c'est à dire à l'approche des Caraïbes.
1 - Puma à 3.363 milles de l'arrivée ;
2 - Camper à 6 milles du premier ;
3 - Telefonica à 7,5 milles du premier ;
4 - Abu Dhabi à 25,7 milles du premier ;
5 - Groupama 4 à 99,1 milles du premier.