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Nicola Sturgeon (Photo SNP)
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- Chronique -
Les conséquences politiques positives du BREXIT
Les résultats des élections législatives du 12 décembre au Royaume-Uni ont des conséquences clairement positives en ce qui concerne l'émancipation des nations dites celtiques de la sphère britannique.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 14/12/19 9:47

Les résultats des élections législatives du 12 décembre au Royaume-Uni ont des conséquences clairement positives en ce qui concerne l'émancipation des nations dites "celtiques" de la sphère britannique. En Écosse, les indépendantistes du Scottish National Party (SNP) ont remporté une victoire éclatante, prenant 48 sièges de député sur les 59 que l'Écosse occupe au Parlement de Westminster. Nicola Sturgeon, présidente du SNP, a immédiatement appelé à l’organisation d’un deuxième référendum d’indépendance (cinq ans après celui de 2014).

En Irlande du Nord, pour la toute première fois, les unionistes du DUP (partisans de l'union avec le Royaume Uni) perdent leur majorité parlementaire avec seulement huit sièges. Les partis nationalistes (partisans de la réunification de l’Irlande) en ont obtenu neuf. Ce revirement était prévu depuis de nombreuses années basé sur la démographie des deux camps, il est finalement arrivé. Il aura pour conséquence à long terme l'organisation d'un référendum pour la réunification de l'île au sein d'une même république. A noter que l'Irlande du Nord est aussi majoritairement contre le Brexit et que Boris Johnson lors de son dernier accord avec Bruxelles a accepté qu'il n'y ait pas de postes frontière entre le Nord et la République d'Irlande. En ce qui concerne les douanes, la frontière passera en Mer d'Irlande entre le Royaume-Uni et l'Ulster.

Au Pays de Galles, les indépendantistes du Plaid Cymru gardent leurs 4 sièges de députés. Grand chamboulement sur l'échiquier politique par contre. Le Parti travailliste qui considérait le Pays de Galles comme son bastion (un peu comme le PS en Bretagne), perd la moitié de ses sièges (de 28 à 14) alors que les conservateurs doublent les leurs. Les Gallois sont pour le Brexit contrairement aux Écossais.

En termes de géopolitique, la Bretagne a tout à gagner de voir apparaître de l'autre côté de la Manche une Écosse indépendante, un Pays de Galles peut-être un jour indépendant et une Irlande réunifiée. D'abord, la création de nouveaux états en Europe va remettre en cause, va créer un précédent, va "ouvrir la boîte de pandore" comme ils disent, en ce qui concerne la sacro-sainte immuabilité des frontières défendue par les traités européens de l'UE.

Ensuite on doit réaliser (ou espérer) que l'interceltisme n'est pas mort, qu'il ne se limite pas au Festival de Lorient. La Bretagne fait partie d'une vaste zone maritime autour de la Mer d'Irlande et de la Mer celtique. Il y a des intérêts économiques convergents, des ressources énergétiques marines et des ressources halieutiques communes, en plus d'échanges naturels et culturels de proximité, renforcés par un substrat commun de langues celtiques. Le Brexit, aujourd'hui devenu inévitable avec l'écrasante victoire de Boris Johnson, ouvre la porte vers, un jour, une vaste confédération interceltique qui comprendra même l'Angleterre.

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Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
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Vos 7 commentaires
Philippe LR Le Samedi 14 décembre 2019 09:55
Il est dommage que ce site ait si peu parlé de l'actualité britannique de ces dernières années. Comment est-ce possible de passer à côté de cela ? Nous restons bien enfermés dans notre hexagone, et l'anglophobie rend vraiment aveugle.
Concernant l'Ecosse, nous verrons bien. Je garde en mémoire tout de même de nombreux propos désobligeants d'écossais rencontrés à notre encontre (en tant que bretons). Les dirigeants catalans qui se sont exilés là-bas rencontrent beaucoup plus de difficultés qu'en Belgique. Et l'Ecosse a en matière de Justice une indépendance pourtant.
L'interceltisme n'existe pas chez eux, ils se voient comme une Nation francophile et anglophobe (mais qui parle anglais, ne veut pas abandonner la Livre etc etc))
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P. Argouarch Le Samedi 14 décembre 2019 10:08
@Philippe LR : ABP vous invite à ouvrir une colonne intitulée "Outre-Manche" . Vous avez juste à lire la presse britannique et irlandaise et à nous résumer dans une perspective bretonne, l'actualité de la semaine ou du mois selon votre temps disponible.
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Jorj Treger Le Samedi 14 décembre 2019 13:55
Qui a voter quoi au Pays de Galles?
Le remplacement de population c'est a dire les anglais qui s'installent toujours plus au Pays de Galles a inévitablement fait pencher la balance du coté Brexit.
Que cela fasse réfléchir l'emsav.
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Yann-Vikael Le Samedi 14 décembre 2019 21:19
Jorj Treguer, je suis tout à fait d'accord avec vous. J'ai des amis Gallois qui s'en plaignent depuis des années. L'annexion anglaise se fait naturellement du fait de la proximité avec l'Angleterre (routes plus rapides) et du coût de la vie moins chère. Si l'Ecosse parvient à obtenir l'indépendance, elle créera effectivement un précédent au sein du Royaume-Unis et de l'Union-Européenne. Restons optimiste !
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Philippe LR Le Dimanche 15 décembre 2019 11:25
Si des retraités anglais s'installent au Pays de Galles c'est par ce que la vie y coûte moins cher et qu'il y sont bien accueillis. Un peu comme en Cornouailles.
Mais bon combien représentent ces retraités anglais sur le total de la population galloise ?? Hormis l'extrême ouest galloisant (except les îles), tout le reste du Pays de Galles a voté Brexit et Conservateurs (même les coins habituellement travaillistes). Les retraités anglais ont bon dos. Par ailleurs que cela plaise ou non, les gallois sont historiquement, géographiquement, juridiquement et même ethniquement (tous les anglais ne sont pas descendants de danois hein...) plus proches des anglais que des écossais.
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Laer-noz Le Dimanche 15 décembre 2019 14:01
@ Philippe LR:
"L'interceltisme n'existe pas chez eux, ils se voient comme une Nation francophile et anglophobe (mais qui parle anglais, ne veut pas abandonner la Livre etc etc))"
Juges-toi, toi-même! (et ce que nous faisons!)
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Jacques Le Lundi 16 décembre 2019 12:19
Ok pour les Écossais, mais nous que faisons nous en Bretagne???
J'ai régulièrement entendu chez nos amis de l'UDB l'affirmation suivante ''que leur histoire n'est pas la notre...'' pour justifier l'immobilisme breton...
Cela fait déjà presque 1 siècle que des partis politiques ont émergé avec une volonté affirmée de ramener chez eux en France les partis politiques jacobins.
Dans les années 30, il y a eu le dynamique PNB plutôt conservateur/chrétien démocrate mais qui pour sa position pro-allemande (pourtant similaire à celle de nombre autre partis politiques dans d'autres nations sans état en Europe) s'est vu stigmatisé sur l'autel de la réécriture du comportement du parti communiste, socialiste et surtout de l'état français...
Pour rappel, l’écrasante majorité des militants emblématiques actuels avaient un père, une mère, un parent dans ce parti... même s'ils ne savent pas l'assumer...
A l'époque, il y avait également un parti centre gauche mais qui n'a eu que peu de succès dans la très chrétienne Bretagne...
En 1964, l'UDB apparaît en surfant sur la mouvance mondialiste de gauche dans un rêve d' émancipation des peuples situé entre Mao et Chegevara... mais avec des fondateurs dont l'ancien PNB n'était pas un parti inconnu, le rêve nouveau du socialisme des peuples (identitaire?) offrant la possibilité de réécrire l'histoire en crachant sur les anciens (souvent ses propres parents)...
En 2000 est arrivé le Parti Breton dont l'objectif premier était d'apporter une offre politique plus ouverte et rassembleuse tout en étant moins révisionniste... Sur le modèle du SNP mais placé au centre.
Puis, il y a eu Breizh Europa avec une offre citadine...
Et l'équipe à Troadec...
Tous cela pèse aujourd'hui 6 à 7 %, au grand maximum... Ce qui est absolument choquant d'autant que nous vivons aujourd'hui une décrépitude de la société française dans un repliement oligarchique sans précédent de la République...
=>Les partis politiques bretons réussissent l'exploit d'être autant sinon plus en écart avec les citoyens que les partis français... Un résultat affligeant!
De ma perception :
L'échec de l'UDB (2,5% d'électorat s'il se présente seul) est toujours vit toujours dans le rêve du socialisme triomphant, un concept qui s'est effondré en occident depuis les années 2000... Pire, il se prétend d'une certaine morale humaniste en écart majeur avec la réalité du 21ème siècle, en pourfendant le ''fascisme'' (concept qui aujourd'hui est compris par nombre de citoyens comme étant le qualificatif de toutes oppositions à la pensée unique) et dans cette logique par une expression d'un mépris envers tous ceux qui ne pensent pas comme eux (soit la majorité de la société). En clair, l'UDB projette une image archaïque sur fond de valeurs démocratique à géométrie variable...
Le Parti Breton (1,5%) a sa création offrait vraiment un souffle nouveau avec un projet rassurant et motivant...
Mais la volonté d'ouverture a rapidement butté face à la réalité du sectarisme de l'UDB... Depuis cet échec, le Parti Breton a du mal à se positionner... : il est sincèrement ouvert mais tout seul!
Breizh Europa :
Un Parti Breton bis en version quasi exclusivement urbaine... Un concept particulier mené par des personnes là aussi sincères...
L'équipe à Troadec:
C'est encore plus simple...C'est un peu le ''La République En Marche'' à la bretonne... Beaucoup de gens là aussi sincères et motivés, mais une seule personne fédère et décide...
Franchement, doit-on s'étonner de la faible motivation des citoyens bretons pour le vote breton?
Le clou du ''spectacle''... étant que l'essentiel des militants/participants (chanteurs, bagadou, associations diverses...) votent pour le Parti Socialiste Français et sa marque associée EELV...
Pourtant, le PS français est ouvertement oligarchique et jacobin et EELV un ramassis d'opportunistes bien pensant... mais, ils offrent la possibilité d'appartenir au ''Camp du Bien''...
Conclusion :
Saluer les Écossais, les Kurdes ou les Catalans ne suffira pas à masquer l'image désastreuse et vide de sens que le mouvement breton projette vers les citoyens...!
Peut-être est-il temps que le mouvement breton dans son ensemble se pose la question sur le sens et la finalité que nous souhaitons obtenir???
N'ayant pas le souvenir que les Bretons au cours de leur histoire furent portés par un projet confus et vide de sens!
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