Voici une carte qui me semble enfin plus ou moins "normale"...
De sensibilité humaine.
Reste qu'elle est hexagonale...
On pourrait en dégager le pays basque nord, quant au Béarn ? Partie d'Occitanie ? Et Occitanie fragmentée de l'ouest à l'est, voire du nord au sud. Vaste Pays aux géographies & histoires diverses. De l'ouest à l'est.
Pour Le reste, Maine Anjou Touraine Orléanais ça tient. Poitou idem.
Mais ne jamais oublier l'illusion des frontières cartographiques. Toutes les frontières sont perméables. Et tant mieux pour le trafic du sel chez nous. Je force le trait. Si frontière il doit y avoir pour de nombreuses raisons factuelles, mais surtout géographiques, il faut avant tout leur reconnaître la nécessité d'un partage. Obligé, obligatoire, nécessaire à la reconnaissance de l'autre.
Chez moi, à Ingrandes, terre de partages multiples, tout le monde sait de quel bord tu es. Quant au "mariages" dont je suis issu tout se faisait en conscience. Ma grand mère venait de plus haut, pays des ardoises assez fruste. Mais n'empêche que le galant y allait du vélo.
Vantier d'un bord de la Loire, p'tete ben de l'autre. Éléments sensibles rien que dans la langue : un buyen a Redon où je vis est une achée chez nous. Et mon grand-père se définissait comme "eborgneur d'achée".
Tout ça pour conclure que les frontières sont d'abord perméables avant tout. La raison même de leur existence. Mais surtout dans la tête. Dans le ressenti... On est de là... où pas.
Je sais exactement quand & où je passe de Redon à Saint Gildas des Bois. C'est même une vibration physique. Ou après Curun quand je passe à Blain. Pareil quand je passe sur Guémené. Quant au Morbihan gallo je sais déjà en traversant un pont. C'est pas le même. Et quand on va sur Peillac non plus. C'est bien cela la notion de territoire & de vivre "ensemble". Quand prendra t'on compte ces géographies humaines ? Qui ne se chiffrent pas, ne se cartographient pas mais font qu'un peut monde est Monde...
La Bretagne théorique n'est issue que d'un contexte bien plus général : les fiefs, doyennés, évêchés, duchés, royaumes, empires etc. Il semblerait même que la disparition des marges profite aux tous petits états... Refuges du capitalisme & aveu d'une ineptie mondialiste. Caïman vrai...
A part ça cette carte me semble humainement cohérente.
N'oublions pas les cartes, leurs erreurs historiques mais surtout un Etat des lieux généralement honnête. A l'époque...
Je vais provoquer, Angevin que je suis : celle des Pays de la Loire où la Loire ne passe qu'en 2 départements, pour le reste un improbable bassin fluvial qui n'a donné à l'histoire que cet ensemble Maine Anjou indiscutable. Que fout la dedans le 44 & sur confluent de l'Erdre, & la réelle frontière que constitue l'Evre à Saint Florent. Bref tant de choses vécues qui ont fait pour moi que la Bretagne était juste de l'autre bord... de la rue.
Tout le reste, toutes ces accroches nationalistes, breizhopathes, ein Land, ein Sprach, ein.. etc.
L'important c'est d'abord la communauté d'existence. Une guerre entre Bretagne & France on fait quoi de Mouzillon ou Legé ? Les scuds ? Plutôt pour un référendum. On y rajoutera l'argument imbécile de la tuile contre l'ardoise, & le pays de Retz dans tout ça ? Bien plus breton que "Vendéen". Et la Vendée c'est quoi ? Un simple élément du Bas Poitou qu'on a nommé pudiquement pour éviter les 2 rivières appelés Grand & Petit Lay. Paraît il, légende pratique, que les 2 députés étaient laids comme des poux. Pouvoir de la légende. Une terre partagée du nord au sud entre un bocage catholique & une plaine républicaine.
Avec toutes ses vicissitudes : Oradour s'est inauguré la bas où l'on a enfermé tout le monde dans l'église avant d'y mettre le feu... Aux Lucs sur Boulogne.
Si
belle Révolution humaniste... Bref, frontières de quoi & pourquoi ? Et avant tout pour qui ? O Breizh ma Bro? Deja c'est pas ma langue. Je ne me lève jamais à cet Hymne. Ni à la Marseillaise, ni au Gode sauve qui peut. Juste le divin enfant version "cré 20 dieux qu'il aime la piquette..."
Enfin, ces questions de territoire échappent à la véritable humanité de voisinage : chacun son "patois" de canton en canton.
Comme en Suisse ou ça semble marcher mieux que chez nous. Pas d'État centralisateur, donc la bouine comme ça le sent.
Etat breton ? Juste si ça sert à plus de libertés citoyennes. Et de démocratie directe. Commune libre du quartier du Port de Redon & pourquoi pas
Si ça active la citoyenneté de chacun & tout le Monde ?
O Breizh, mes semelles... Faut 'core savoir où on les met & pourquoi. Si le pays de Retz veut rejoindre la Vendée why not. Si Ancenis fait pareil pour l'Anjou ? Je n'ai aucune objection. Mais ça saurait depuis longtemps. Et je l'ai vécu au corps.
Si ce n'est que je connais le terrain pour y avoir grandi & vécu.
Pays de Loire ? Factice & illusoire manipulation des consciences auxquelles je ne crois pas. Table rase d'un passé encore dans les mémoires des gens & des familles.
Même la table rase des mises à jour n'y fera rien.
Alors quoi faire ? Se pointer avec son Gwenn-ha-du ou travailler très gentiment le terrain des gens du coin.
La réponse est dans la question.
On fait pas pousser de l'herbe en tirant dessus. Surtout au pays de la vigne qui est de chaque bord du fleuve & des rivières...
Théories d'une "Bretagne" une & indivisible ? Etat français en modèle inversé. La Bretagne est plurielle. N'en déplaise aux bas Bretons. L'intrusion en Pays Gallo de toponymes bretonnifiés jusqu'au délire pour justifier un déficit identitaire est malheureux.
Je parle breton & gallo. Français aussi très souvent quand il faut. Mais au final plutôt "patois"... Tout dépend contexte.
Au final : une entité plurielle dont l'Histoire a permis d'échapper aux abus nationalistes de la fin des Empires. Breton certes, Haut ou bas Breton, c'est "bise mon cul mon cul te bise", comme disait ma grand mère.
Juste un bout, un Finistère de l'Europe ouvert au monde.
On s'accroche à la barre ou non. Et voilà l'imaginaire essentiel...
Il s'agit plutôt pour mon compte d'une démocratie totale, variable, fluctuante. Et seules les contingences géographiques en sont maîtres.
Réinventer l'Histoire ? Elle est juste à nos pieds...